Conséquences - Partie 1

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Après réflexion, Spike et moi avions décidé de reprendre des forces pour l'éventuelle recherche du médaillon dans Sunnydale et de trouver refuge dans une maison abandonnée près de la station-service. Étonnamment, le système d'eau chaude fonctionnait toujours, même si personne n'occupait la maison. Je m'étais donc empressée de rejoindre la salle de bain afin de me doucher. Spike faisait les cent pas à travers la maison, à l'affût de tout et de rien, que ce soit une attaque ou peut-être oublier le fait que je douchais dans la pièce d'à côté. Le fait de me retrouver avec lui, seule et vulnérable, sans cette petite voix qui me susurrait sans cesse d'être sur mes gardes me semblait, il n'y avait pas si longtemps, inconcevable. Là, je m'en réjouissais presque.

Quand vint la nuit, nous nous étions installés dans la chambre principale, à l'étage. Je m'étais résolue à fouiller dans les tiroirs d'une commode afin de dénicher des vêtements propres, bien qu'ils ne m'appartinssent pas et manquaient clairement de style. En violant l'intimité et la demeure d'un inconnu, je songeai que c'était un retour au soir où nous nous étions retrouvés dans cette maison, à Sunnydale. Cette nuit où il m'avait fait la plus belle déclaration d'amour, la plus touchante que je n'avais jamais eue. Plus j'y repensais, plus j'acceptais cette avalanche d'émotions que je ressentais envers lui.

Vers minuit, comme l'indiquait la position de la lune dans le ciel, je ne dormais toujours pas. Toutefois, je profitai du fait que c'était le cas de Spike pour poser ma main contre sa joue sans qu'il en ait conscience. Quand j'approchai ma bouche de la sienne pour y poser un baiser délicat en guise de bonne nuit, sa voix s'éleva.

— Je pensais qu'on était venu ici pour se reposer.

Je n'osai rien répondre à cela, du moins jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux et que j'y aperçoive du désir.

— Je pensais que tu en profiterais, rétorquai-je.

Il regarda mes lèvres un instant et mon cœur s'arrêta. Puis, quand le lit grinça, me faisant signe qu'il se rapprochait, je ne pus me retenir plus longtemps. Je laissai mes lèvres rejoindre les siennes dans un baiser pourtant si innocent en premier lieu.

Notre embrassade devint de plus en plus intense au fur et à mesure qu'elle persistait. Pour une raison qui m'échappa dans ce moment de plaisir et d'union, ce détail sembla perturber Spike. Bien que je m'acharnais à l'embrasser pour lui faire comprendre que je lui pardonnais tout, que je l'aimais et que j'avais envie de lui, il réimposa une distance entre nous. Je soupirai :

— Je suis désolée.

Il se redressa, ne daignant même plus m'échanger le moindre regard. Il semblait honteux, ce qui me fendit le cœur.

— Buffy. Je ne sais pas si tu as décidé d'oublier qui j'étais avant sous prétexte que je suis mort. (Il se stoppa un instant.) Ou en tout cas, presque mort... Mais ce n'est pas mon cas. Plus encore, ce n'est pas quelque chose que tu peux omettre. Ne l'oublie pas.

Je lui échangeai un regard de feu.

— Je n'ai pas oublié, comme tu dis. Je t'ai pardonné, rectifiai-je. Il y a une différence. Et tu ne peux pas me reprocher de te vouloir comme je te veux en ce moment, car tu m'avais promis, William.

Il se retourna, me regardant par-dessus son épaule. Mon souffle se coupa et je manquai de m'effondrer en larmes. Il savait très bien ce à quoi je faisais référence et pourtant, quand je me levai du lit, je persistai à lui rafraîchir la mémoire entre deux sanglots :

— Tu te souviens ce que tu m'as promis la veille de la bataille ? Tu m'avais promis d'être là !

●●●

Je descendais les escaliers de la cave, une fois de plus dans la journée. Spike fumait une cigarette dans son lit, probablement nu sous sa couverture blanche.

— Tu viens te coucher, amour ? avait-il demandé.

— Oui. Enfin, si j'y arrive.

Je m'étais fait une place sur le rebord du lit. Spike, de son côté, avait fumé ce qui restait de sa cigarette avant de l'écraser dans le cendrier noir à côté de lui. Il s'était replacé dans le lit tout en continuant de me fixer.

— Approche.

— Quoi ? avais-je demandé, surprise de son attitude.

— Allez, viens près de moi. Je ne vais pas te mordre.

— Très drôle.

J'avais rampé vers lui en me sentant tout sauf sexy dans mon pyjama ; legging vert forêt et débardeur noir. Je m'étais affalée à côté de lui, posant ma tête sur son épaule. Il avait pris un moment pour se décider à poser un baiser sur le haut de mon crâne. Sous ce geste défectueux, mon cœur s'était mis à pomper rapidement, comme si je recevais des coups-de-poing dans ma poitrine. Il passait sa main dans mes cheveux de miel. Sans même le regarder, je me sentais attirée tel un aimant vers ses lèvres. Soudain, j'avais relevé la tête pour l'embrasser, mais mon élan fut interrompu.

— Non, amour. Ne fais pas ça. Ça pourrait passer pour un adieu et ça, c'est hors de question, avait-il dit. Quand tout sera fini, je te promets que...

— Et imagine qu'on n'y survive pas ? l'avais-je coupé.

— Si tu penses comme ça, alors c'est perdu d'avance.

Un soupir. J'avais fermé les yeux.

— Buffy...

J'avais relevé la tête tout en mordant la lèvre, croyant qu'il aurait changé d'avis. Je clignais frénétiquement des yeux. Spike avait la mâchoire crispée et tout en penchant la tête, il s'était approché et j'avais fermé les yeux de nouveau. Puis, sans prévenir, un baiser avait pris refuge dans mon cou.

— Tu dois dormir, m'avait-il chuchoté, le visage contre ma nuque.

— Et tu crois vraiment que tu vas me laisser comme ça tout en ne sachant pas ce qui va se passer demain ? En ne sachant pas quels dégâts ce médaillon risque de causer ? En ne sachant pas si je pourrais t'embrasser de nouveau un jour...

Il m'avait coupé en attrapant ma tête à deux mains.

— Amour, endors-toi. Demain, je pourrai t'aimer et je te promets que je t'aimerai toujours après ça.

●●●

— Oui, souffla-t-il sur le coup de la révélation. Oui, je me souviens.

Abattue et en colère, j'avais enfin lâché les armes et laissé mes larmes couler. Quand Spike s'en rendit compte, son regard devint moins froid, à son tour. Aussitôt, j'ajoutai :

— Tu ne me referas pas ce coup-là. C'est hors de question. Je ne pourrai pas le supporter. Pas cette fois.

Il se leva du lit en tendant les bras vers moi.

— Buffy.

— Non ! criai-je. Je ne sais toujours pas ce qui va se passer quand on va retrouver l'amulette et j'ai de bonnes raisons de ne pas avoir confiance en ce qu'elle peut faire.

Je me faufilai jusque dans le couloir, nécessitant de bouger plutôt que de rester sur place. Cependant, quand je me retournai, je réalisai qu'il m'avait suivi. Il m'attrapa par les épaules.

— Buffy, écoute-moi.

— Toi, écoute-moi ! rétorquai-je en le poussant. Je t'aime ! Ce n'est pas suffisant pour toi ?! Je te l'ai dit avant que tu finisses en cendre et je te le redis aujourd'hui, car je n'en ai jamais été aussi certaine de toute ma vie !

Il secoua la tête d'un air dépité et désapprobateur. Des larmes semblaient même se former dans ses lobes oculaires.

— Comment peux-tu... ? souffla-t-il. Comment peux-tu dire ça alors que je préférerais être mort pour ce que je t'ai fait subir ?

Je le frappai. Une droite en pleine figure.

— Je t'interdis de dire une chose pareille !