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Buffy...?

Sa voix semblait venir de si loin qu'en ouvrant les yeux, je m'attendis à apercevoir sa silhouette dans un couloir que je découvrirai bientôt infini. Je sentis que je m'étouffais et cette fois, témoin d'une douleur au niveau de mes poumons, je voulus vraiment ouvrir mes yeux. Cependant, cela s'avéra être une tâche beaucoup plus compliquée que je l'avais anticipé.

Buffy? refit sa voix, plus agitée encore.

Je sentais mon orgasme parcourir mes cuisses. Je ne devais pas être dans les pommes depuis longtemps. Quand j'entendis mon partenaire paniquer davantage, je me redressai d'un coup, ce qui ne fut pas nécessairement la meilleure des idées.

J'y suis allé trop fort, chuchota Spike en fixant le vide. J'y suis allé trop fort... Pardonne-moi...

— Spike, ça va, je vais bien.

Je me rapprochai de lui dans l'intention de le prendre dans mes bras, mais il se leva du lit avant que je ne puisse l'atteindre. Il alla rejoindre la salle de bain en murmurant pour lui-même et je ne tardai pas à mal en réalisant que les remords étaient de retour pour lui faire sa fête.

Je l'entendis trifouiller dans les placards durant une dizaine de secondes et il revint avec un chiffon imbibé d'eau froide. Sans dire le moindre mot, il m'attrapa par la main pour m'aider à m'asseoir sur le bord du lit. Désormais mieux réveillée et consciente, je sentis enfin la douleur persistante autour de mon cou et mon cœur battre jusque dans ma tête. Je songeai que ses doigts avaient dû serrer un peu trop fort, effectivement.

En jetant un œil à Spike alors qu'il soulageait ma nuque endolorie, je constatai que ses mains n'avaient pas été les seules à avoir fait ce dont elles avaient envie. Mes ongles avaient laissé des griffures sur ses épaules et ses bras, dont certaines qui laissaient paraître des picots rouges, sur le point de saigner. Je n'osai pas imaginer ses omoplates.

— Ça va, ton dos ? demandai-je en toute innocence afin de briser le silence.

Il ne répondit pas. Il se contenta de fixer ma trachée, vérifiant, voire écoutant les moindres bruits suspects de mon corps afin de s'assurer que tout allait bien. La culpabilité se reflétait dans son regard. À ce moment-là, il n'était plus que vigilance et douceur.

— Tu n'as pas à te sentir mal, ajoutai-je de la voix la plus rassurante que je pouvais émettre. S'il te plaît, ne gâche pas le moment.

Il n'osa toujours pas me regarder, mais au moins, il eut une réaction. Il soupira et répondit :

Ce n'est pas si simple.

— Je te dis que tout va bien ! rétorquai-je, achalée.

J'agrippai ses mains pour l'empêcher de poursuivre ce qu'il faisait et le regardai droit dans les yeux. Nous demeurâmes ainsi pendant un moment, mais il reprit vite son occupation ; soigner mes blessures.

Une fois la peau de mon cou moins enflée et moins rouge, Spike arrêta ses tâtonnements et se résigna enfin à mettre un terme à ses soins. Il posa un baiser dessus, en guise de pardon.

— Je ne veux pas prendre le risque de te reperdre, annonça-t-il enfin. Alors, si on pouvait éviter ce genre d'incidents, ça m'arrangerait.

Il s'en voulait. Ça se sentait à des kilomètres. Ce fut pour cette raison que je décidai de le pardonner à sa place en le caressant du front jusqu'à la nuque avant de lui échanger un baiser.

— Je ne suis pas d'accord, le relançai-je d'une voix amusée.

À ma plus grande satisfaction, il afficha un petit sourire.



Conséquences - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant