Dans un monde où tout le monde naît daltonien et ne voit qu'en nuances de gris, seul le sentiment du premier amour permet de voir les couleurs. Castiel, toujours daltonien passé la vingtaine, croise la route de Lucas, un jeune fleuriste lui aussi pl...
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- Eh bien voilà mon histoire Castiel... J'espère que ça n'a pas trop cassé l'ambiance ! Dit-il en riant et souriant comme à son habitude.
Désolé... Désolé est la première chose qui est passé par l'esprit de Castiel après avoir écouté l'histoire de son ami. Comment Lucas pouvait-il sourire et rire d'une manière aussi naturelle. Était-ce de la force d'esprit ? Ou bien un masque qu'il s'était façonné pour dissimuler ses sentiments au monde ?
- Tu n'as pas besoin d'être désolé, c'est la vie.
Castiel se glissa contre Lucas et posa sa tête sur son épaule:
- Je suis tellement désolé quand même, que ça a dû être dur pour toi de supporter tout ça...
La voix de Castiel était triste. Lucas pouvait y sentir toute la compassion de son ami, une compassion profonde et sincère, une compassion qui le touchait au plus profond de lui et qui lui réchauffait le cœur et qui apaisait ses peines et ses tourments. Lucas l'enveloppa dans son plaid et le prit dans ses bras en le serrant contre lui:
-Merci Castiel... Merci... dit le jeune fleuriste.
Ils restaient comme ça enlacés, l'un contre l'autre. Se réchauffant mutuellement dans cette pièce froide... Leurs regards se croisèrent, il pouvait sentir dans ses yeux si souriant une profonde détresse. Comment n'a-t-il pu jamais le voir ?Castiel l'embrassa délicatement sur la joue. Lucas lui répondit par le même baiser au même endroit. Ils en rirent:
- Eh no homo hein? Dit Lucas - Biensûr crétin!
Le silence s'installa de nouveau entre eux, puis la contemplation. A cause de leur proximité, Castiel pouvait sentir l'odeur de Lucas, l'odeur de son corps mêlé à la fragrance de rose, un mélange à la fois viril et délicat qui l'enivrait et qui lui donnait l'impression de perdre ses esprits... Peut-être était-ce à cause de l'alcool ? Sûrement se disait-il. Castiel ferma les yeux comme pour mieux s'enivrer de ce parfum...
- Recommence ... Chuchota Castiel
Sans un mot Lucas s'exécuta. Il posa ses lèvres une seconde fois sur la joue de son ami, elle était si chaude et douce. Castiel de nouveau continua ce petit jeu et l'embrassa une troisième fois avec encore plus de douceur et de volupté. Lucas sentait sur son oreille le souffle de Castiel, la chaleur de sa joue, le son de sa respiration. Leurs regards se croisèrent encore fois, ils n'étaient plus qu'à un souffle l'un de l'autre. Les lèvres délicates de Castiel étaient semblables à des pétales de rose:
- Lucas...
Le jeune fleuriste ne put résister et l'embrassa. Castiel frémit et recula un peu sans pour autant vouloir détacher ses lèvres de celles de son ami entraînant Lucas avec lui. Les jeunes hommes finirent à terre sur le paquet, grinçant à chacun de leur mouvement. Le baiser soudain se faisait de plus en plus langoureux et leur souffle de plus en plus fort et saccadé. Castiel sentait le poids de son ami sur lui, sentait les mains de Lucas se glisser sous ses vêtements et lui caresser le corps. Lucas sentait sous sa paume la peau de son ami si chaude et si douce. Ils semblaient avoir perdu l'esprit, enivrés, emportés par le flot de cette sensualité inattendue. Leur baiser se tut, leur corps se figea, leur regard se lia mais leur souffle était toujours haletant. Lucas reprit ses esprits et se rendit compte de ce qu'ils venaient de faire. Il se releva et recula brusquement :
- Castiel... Je... Je suis désolé je ne sais pas ce qu'il m'a pris ! - Lucas... Tu ferais mieux de rentrer, il est tard... dit Castiel d'une voix très embarrassée en se roulant dans son plaid. - Tu... Tu as raison !
Lucas, avant de quitter l'appartement de Castiel, se retourna et regarda une dernière fois son ami cachant son visage dans ses mains et murmura d'une voix inaudible un "pardon" se perdant dans les airs.
