CHAPITRE 8: Anthémis violet "J'ai cru un instant en notre amour"

30 3 0
                                    



_____________________

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

_____________________

« Deux semaines ont passé depuis que nous nous sommes quittés. J'ai fait ça pensant pouvoir me sentir mieux. Mais au final, je me sens encore plus mal. »

  _____________________    

Castiel était toujours aussi désemparé, il n'était plus là pour lui, il l'avait chassé. Pour lui toute cette comédie n'avait pas de sens depuis le début et pourtant il s'était laissé prendre au jeu. Comment ne pouvait-il pas perdre la tête, serré par ses bras audacieux ? Il croyait chaque mot d'amour même s'il savait que tout n'était que leurre et tromperie. Son absence était de plus en plus oppressante et ces derniers jours étaient les plus durs. Son odeur, son toucher, sa voix, ses caresses. Tout lui manquait à le rendre fou. Il lui arrivait d'en pleurer toute la nuit... Il décida un jour d'aller rendre visite à sa grand-mère pour se changer les idées. Il avait pleuré toute la nuit, ses yeux étaient gonflés et ses cernes marqués. Il essayait de faire semblant d'être en forme devant sa grand-mère, mais elle n'était pas dupe. De toute façon personne n'aurait pu l'être en voyant la triste mine de Castiel.

- Castiellou... Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as vraiment mauvaise ces derniers jours je suis inquiète...
- Ce n'est rien mamie, c'est juste que je n'ai pas bien dormi cette nuit...
- Mon cul sur la commode, le fait de ne pas dormir de la nuit n'explique pas les yeux gonflés... Qu'est-ce qu'il t'arrive mon enfant ? 

Castiel laissa un silence. La grand-mère le regarda d'un air bienveillant comme pour inviter son petit-fils à se confier à elle.

- Mamie... Comment fait-on pour reconnaître l'amour...?"
- Oh... C'est une question bien délicate... Je ne sais pas si ça te conviendra comme réponse, mais l'amour c'est quelque chose qui te tombe dessus comme ça sans que tu le vois arriver et avant de t'en rendre compte, ben tu te fais enculer ! dit la grand-mère en riant mettant son petit-fils dans un profond embarras.
- Mamie...
- Trêve de plaisanterie, l'amour selon moi c'est aussi une façon de penser à l'autre, le désir, la joie, les disputes et la jalousie. C'est tous les moments et les souvenirs. Tout ce que vous construisez et chérissez ensemble.
- Tout ça hein...? 

La grand-mère voyait que cette réponse bien que sincère n'aidait pas son petit-fils à mettre ses idées au clair. Elle lui tapota l'épaule et le prit dans ses bras. Castiel se mit alors à pleurer doucement, comme pour se soulager des larmes qu'il n'avait pas pu faire couler durant la nuit...

Après cette visite chez sa grand-mère, Castiel prit le chemin de son appartement. Le temps était sublime, il faisait bon et une brise légère soufflait, les fleurs et les plantes s'épanouissaient, l'été approchait. Mais tout lui paraissait encore plus fade qu'avant, tout lui paraissait plus terne sans Lucas... Lucas... ce nom lui revenait d'un coup, ce nom qu'il avait pleuré toute la nuit. Rien que son évocation pouvait suffire à lui faire couler le peu de larmes qui lui restaient aujourd'hui.

Les jours passèrent et le quotidien de Castiel était de plus en plus terne, encore plus qu'avant... Il n'y avait plus de fleur dans la boite à lettre tous les jours, il n'y avait plus de fleurs dans son appartement... Il n'y avait plus de fleurs, il n'y avait plus de vie ni cette lumière qui réchauffait son quotidien. Il voulait le voir, juste le voir... juste le voir sans forcément lui parler... Juste le voir.

Le lendemain, il se rendit, la peur au ventre chez le fleuriste espérant y trouver son ami. Mais à son grand étonnement, il n'y était pas. A sa place, il y avait sa grand-mère, la gérante de la boutique:

- Oh bonjour monsieur! Comme cela fait longtemps que vous n'êtes pas venu!
- Bonjour madame, est-ce que Lucas est là... ?
- Oh je regrette, il a pris un jour de congé mais il reviendra demain. Il avait vraiment une très mauvaise mine ces derniers temps, je m'inquiète beaucoup pour lui... Vous voulez que l'appelle pour qu'il descende de sa chambre ?
- Non ça ira ... 

Castiel s'était défilé et a renoncé à son projet. La grand-mère de Lucas voyant le malaise du jeune homme changea de sujet :

- Ah maintenant que j'y pense ! Heureusement que vous êtes passé aujourd'hui ! Il se trouve que Lucas a commandé des fleurs pour votre anniversaire !
- Mon anniversaire? Ah mais oui !  dit Castiel, surpris.

Il faut dire qu'il n'avait pas l'esprit à cela et avait complètement oublié que c'était aujourd'hui.

- Le voilà ! Les roses sont bariolées rouge et jaune pour votre information.
- Merci... 

C'était un superbe bouquet de de roses et coquelicots et, bien que Castiel ne voyait pas les couleurs, il trouvait ces fleurs magnifiques. Son parfum était envoûtant mais discret. C'est un superbe bouquet comme l'a rarement vu la gérante de la boutique.

- Monsieur, je ne devrais peut-être pas le dire, mais mon petit-fils a passé toute la nuit composer lui-même votre bouquet. Vous êtes la deuxième personne à qui il a accordé cela.
- Merci beaucoup madame... 

Castiel prit le bouquet et s'en alla.

- Monsieur !

Castiel se retourna. La grand-mère de Lucas le regardait avec affection.

- Revenez vite s'il vous plait. 

Castiel lui adressa un sourire et rentra chez lui le bouquet à la main. Quand il ouvrait la porte de son immeuble, il espérait toujours trouver dans sa boîte à lettre une fleur que Lucas aurait déposée, mais rien... Quand il arrivait dans son appartement, il ne voyait plus les fleurs qui décoraient son intérieur. Tout était terne et fade maintenant que Lucas n'était plus à la maison. Lucas, encore ce nom qui résonne dans sa tête. Il enleva l'emballage du bouquet et mit les fleurs dans le vase qu'il lui avait offert. Elles étaient vraiment sublimes, se disait Castiel en les contemplant... Il prit une pièce de cuivre et la mit dans l'eau avec une pincée de bicarbonate de soude. Ces gestes-là, c'était Lucas qui les lui avait appris pour conserver les fleurs plus longtemps. Il humait le délicat parfum qui s'en dégageait. Cette fragrance suave lui rappelait l'odeur de Lucas la première fois qu'ils se sont embrassés ce fameux soir de la St-Valentin quelques mois plus tôt. Il ferma les yeux et s'en enivrait désespérément voulant se donner l'illusion qu'il était là près de lui. Mais quand il les ouvrit, son rêve éphémère s'évanouis dans les nuances gris-froid de son monde.

Il se coucha dans son lit. Le soleil était bas. Sa chambre était alors plongée dans une douce pénombre. Il était seul en compagnie de lui-même, il était seul en compagnie de personne. Le temps lui semblait long. Il pensait à tous ses moments passés avec Lucas, toutes les choses qu'ils ont vécu ensemble, tous ces souvenirs... Il pensait à tout ce qu'il avait perdu en regardant une dernière fois ce bouquet, dernier témoin de leur histoire... Castiel aurait donné n'importe quoi pour pouvoir de nouveau être avec lui...

- Lucas... S'il te plait reviens à moi... 

Il s'endormit...

GreyscaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant