Chapitre 29

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Alors, que tu comptes faire ? me demanda Tiana.     

Nous étions assises sur le banc, dans la roseraie.

— À vrai dire, je ne sais pas encore. Avant d'accuser le gouverneur de quoi que ce soit, il faut d'abord le prouver. Sinon, il nous condamnera à l'exil, voir pire, et ce sera fini pour nous.

— Comment comptes-tu trouver des preuves ?

Je réfléchis quelques instants en observant le ciel au-dessus de nos têtes, avant de lui répondre.

— Il faudrait d'abord trouver d'où vient la source de tout ça. C'est à dire, où est ce qu'ils créent ce ciel jaune ? Et comment ?

— Tu ne penses pas que l'idéal serait de retrouver ton père ou ta mère, et de leur demander de l'aide ?

— C'est trop dangereux. Pour eux comme pour nous. Et puis, les trouver à Ashes, c'est impossible. Peut-être même n'y sont-ils plus.

Elle soupira. Un long silence s'installa entre nous. Je regardai à nouveau le ciel. Comment arrivaient-ils à le créer ? Étaient-on enfermés dans une boîte peinte ? Est-ce que c'était virtuel ? Tout était possible.

— Je sais ! dit soudain Tiana.

Je me tournai vers elle.

— Pour créer un ciel pareil, il faut forcément quelque chose de très puissant, tu es d'accord ?

Je hochai la tête.

— Et à ton avis, quelle est l'endroit le plus puissant de la ville ?

Je compris soudain où elle voulait en venir.

— L'usine d'Ubertaux, murmurai-je.

— Exact ! Une usine surprotégée, où seuls le gouverneur et les doyens ont accès.

Je souris.

— Tu as raison. Cette usine est tellement bien protégée que ceux qui y travaillent y habitent et ont interdiction d'en sortir. C'est comme une ville dans la ville.

— C'est surement là-bas ! s'exclama-t-elle. Il faut qu'on y aille.

— Mais comment ?

Je soupirai.

— Tout est surveillé, observé. Nous nous ferions remarquées en franchissant la porte.

— Il y a bien quelqu'un qui doit y avoir accès, mais il va falloir que ce soit toi qui aille lui demander.

— Qui ? lui demandai-je, pleine d'espoir.

— Evan.

— Tu veux dire... ton frère ?

— Oui. Comme il est le fils du doyen le plus puissant de la ville, il le suit partout pour se former à devenir aussi doyen. C'est le privilège des enfants et petits-enfants des doyens. Ils n'ont pas besoin d'aller à l'école de formation, et ne sont pas obligés d'attendre la vieillesse pour être doyen. C'est d'ailleurs pour ça que le doyen Erastus... mon père, est le plus puissant de la ville. C'est le plus jeune, mais il a tout appris de son père et de son grand-père, et l'on considère que le savoir qui se transmet entre générations est plus puissant que le savoir qui se transmet entre un élève et son professeur.

— Tu penses qu'il accepterait de nous emmener dans l'usine ?

— Je ne sais pas. Je ne l'ai pas vu depuis 10 ans, je ne le connais plus. Mais c'est notre seule chance. Il faut le convaincre de nous aider.

— Il n'y a qu'une seule façon de le convaincre, dis-je en hochant la tête. Il faut lui montrer le ciel.

***

Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant