J'avais l'impression que les secondes, les minutes et les heures ne s'écoulaient pas, que le temps s'éternisait. Alors bien sûr qu'il passait, mais cela ne m'en avait pas l'air. Pour moi, les journées étaient interminables ; lorsqu'il était dix-neuf heures dans la vie réelle, mon cerveau me jouait des tours. Il me faisait croire qu'il était déjà vingt-trois heures. J'étais constamment sur mon téléphone mais je préférais ne pas regarder l'heure afin de laisser la soirée décamper sans que je ne m'en rende compte. Alors j'ai fait des choses complètement débiles comme regarder des vidéos drôles par exemple. Le truc, c'est qu'en fait, je ne me sentais pas tellement bien. Il était dix-neuf heures et j'étais déjà au lit, la nuit n'était même pas encore tombée. J'avais du mal à réfléchir mais je pensais quand même un peu. Je me demandais ce qui était en train de m'arriver alors je m'étais posée la question suivante à plusieurs reprises : Pourquoi est-ce que je me sens aussi mal ? Et la vérité, c'est que je n'en avais pas la réponse. J'ai essayé de la trouver pourtant, mais c'est-à-dire que je n'en étais juste pas capable. Parce que je me souviens qu'à ce moment là, j'étais désespérée, ennuyée et à la fois soulée. Oui, je dis bien soulée. Il y avait cette espèce d'énervement profond qui me dévorait. J'avais envie de pleurer, j'en avais vraiment envie mais encore une fois je n'y arrivais pas.
D'ailleurs, je suis persuadée qu'il aurait plu des cordes à un tel point que je me serais noyée dans mes propres larmes. Après tout, j'étais piégée. Jusque là, la pièce aurait sûrement déjà été inondée de douleur.
Parce que oui, j'ai oublié de le préciser mais je souffrais bel et bien.
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La nuit m'attend
Short StorySans arrêt, il m'arrive de stagner. Je prête oreille à la musique éplorée et mes pensées se laissent aller. Je suis alors figée dans mon lit. C'est dans ces moments précis que je m'assombris, ce sont ces instants que j'écris.