Depuis un peu plus de deux ans, Sylvain était resté chez lui pendant les vacances, il n'avait pas voulu partir avec ses parents. De toute façon, seul là-bas, ou seul ici, aucune différence pour lui. Étant fils unique, il était un garçon solitaire et malgré ses copains de classe, il restait la plupart du temps seul chez lui. Son entrée au collège l'avait changé : il s'était renfermé sur lui-même. Son corps aussi changeait. La puberté avait troublé ses pensées, il savait qu'il n'était pas comme les autres garçons de son âge qui découvrent les filles et qui observent également, parfois avec un attrait non dissimulé, une évolution chez ces dernières.
Il venait de finir sa quatrième et était passé sans trop de problèmes dans la classe supérieure. Ses deux copains de classe n'habitaient pas dans son village : à plus de dix kilomètres et il savait qu'il ne les reverrait qu'à la rentrée et encore s'ils étaient dans la même classe.
Le mois d'août était assez chaud, pas la canicule mais il avait décidé de monter sa tente, dans le jardin de ses parents, partis quinze jours. Il pouvait se débrouiller seul : cela faisait un moment, depuis la CM2, qu'il allait à l'école tout seul, ses parents travaillant assez loin et étant absents de longues heures. Il s'occupait donc, lisant beaucoup et surtout utilisait son ordinateur, un Amstrad 6128 qu'il avait eu du mal à avoir, au prix de négociations avec ses parents. Et là, il s'éclatait, programmant en langage basic, récupérant des disquettes de démos via des fanzines. Sylvain était membre d'un magazine en disquettes avec d'autres garçons, passionnés eux aussi de cet ordinateur. Il avait envoyé au début du mois de juillet, un paquet avec plusieurs disques : des programmes qu'il avait récupérés mais aussi le test cinéma, pour son rédacteur en chef, comme il disait.
Et ce jour-là, identique depuis le départ de ses parents, il avait dormi dans sa tente. Puis, il s'était levé de bonne heure, à cause des oiseaux qui n'arrêtaient pas de piailler dans le cerisier, à la recherche d'un bon petit-déjeuner bien juteux. Mais cela ne le dérangeait pas, il restait allongé sur son matelas, s'évadant avec un livre avant d'aller lui aussi déjeuner. Il passa la matinée à pianoter sur le clavier de son ordinateur, à décortiquer une démo qu'il avait eue le mois dernier par son ami d'Ardèche et ce, malgré la chaleur et le soleil dehors. Midi avait sonné, il commença à se préparer à manger dans la cuisine puis mit la table dans la grande salle à manger, en face de la télévision. Il n'y avait rien d'intéressant sur les trois chaînes nationale mais il aimait avoir un fond sonore, lui évitant de parler seul comme parfois. L'eau de ses pâtes commençait à frémir, il allait les plonger dedans quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. Bruit d'un oiseau qui chante, la dernière trouvaille de son père qui ne lui plaisait pas mais il n'avait rien eu à dire.
Il ferma le gaz et se dirigea vers la porte d'entrée. Il ne pouvait apercevoir qui attendait devant le portillon en bois. Il se dirigea donc vers la petite porte, découvrant petit à petit, à travers le bois de la clôture, celui qui venait le déranger : un garçon comme moi, se dit-il quand il le vit complètement derrière le portillon.
- Bonjour, j'ai un paquet pour Sylvain.
- Bonjour, oui, c'est moi.
Sylvain était surpris, ce n'était pas le facteur habituel, juste un garçon qui le remplaçait. Il avait posé son vélo, avec ses deux sacoches derrière contre le rebord de la clôture et se tenait là, devant lui. Mais c'est surtout le « vêtement » que portait le garçon qui troubla le plus Sylvain, lui faisant battre son cœur rapidement : juste un maillot de bain rouge ! Curieux, pour quelqu'un qui distribuait les lettres et colis du village. Le garçon tendit le paquet par-dessus le portillon, fit un sourire à Sylvain, qui reprit peu à peu ses esprits.
- Tenez, ajouta le jeune postier.
- Merci beaucoup.
Sylvain hésita, n'osait pas trop parler, étant un peu timide.
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Mémoire... Troublée.
Teen FictionEh non, ce n'est pas une histoire, plutôt un recueil de petit récit sorti tout droit de mon cerveau déboussolé. Peut-être certaines seront vraies, entières ou en parties. À vous de voir, d'essayer de discerner le vrai du faux mais je ne dirais rien...