06h50 - Mes yeux s'ouvrent brusquement. En même temps comment dormir, avec la symphonie des réveils qui chantent en chœur dans toutes les chambres. Tous ces sons déjà horribles seuls se rentrent dedans avec fracas et viennent s'écraser dans nos tympans dans une cacophonie à peine imaginable une fois superposés.
Du coup je me lève mollement, déjà blasée. J'entends mes parents déjà en bas, à lancer la préparation du petit déjeuner, pendant que ma sœur Alix fais un bruit pas possible dans sa chambre. A mon tour de me lever, je me retrouves devant mon reflet, dans le miroir sur mon armoire, je me regarde longuement. Et je me trouves toujours aussi "banale", "courante". C'est pas que j'sois vilaine, non, loin de là, mais je trouves juste que j'ai rien de plus qu'une autre. Peut être que je m'apprécie pas assez à ma juste valeur, sûrement qu'avec quelques efforts je pourrais mettre mon corps bien plus en valeur. Mais regardez, je divagues déjà !
Avec tout ça, vous savez toujours pas qui j'suis. Moi c'est Irys. Irys Utsubyo. Je suis encore qu'une lycéenne, j'ai 17 ans. Lycéenne oui, mais je me demandes pourquoi, ça me réussit pas à merveille le lycée faut dire.. Mais je fais bien ce que je peux, déjà que j'ai peu d'avenir, on va pas aggraver ça ! Au delà du lycée, j'suis une gamine comme tant d'autres : qui aime pas aller en cours, qui contemple épuisée sa jeunesse qui défile si vite. Alors je fais comme les autres de peur de la gâcher, et pour oublier la mélancolie renfermée en moi, pour apprécier un peu la vie au lieu de me lamenter, jamais satisfaite ni de ce que je suis ni de ce qui m'entoure, je fais la fête, aussi souvent que je peux, je tires profit de ma connerie d'avoir commencé à fumer en tombant toujours un peu plus dans la drogue. La beuh, oui. C'est mon plus bel échappatoire, je l'aime tant mais je la hais tant, alors je continue à la fumer sans réfléchir; bah ouais, c'est pas comme si c'était la seule chose que je détestes.
Je suis pas très grande, je dois frôler le mètre cinquante. Je suis assez maigrichonne, et la seule chose qui me donne un peu de volume est ma poitrine. Ouais, faut le reconnaître, ça j'ai pas à m'en plaindre, j'ai des seins pas franchement plats. Au delà de ça, j'ai le teint assez pâle, et des cheveux longs, bruns et bouclés, qui ont tendance à me tomber sur la gueule. Ils retombent comme pour cacher mon visage sombre, toujours fatigué, toujours blasé, il montre bien cette affliction qui me dévore sans que je ne sache trop sa cause, ni donc comment la tuer.
Ensuite, au delà du physique.. J'voudrais bien vous dire ce que j'aime, mais c'est pas facile ! Car justement, c'est assez rare que j'aime vraiment les choses.. alors ça leur donne plus de valeur non ? Déjà, j'aime pas les gens.. Même mes quelques amis, je les apprécie plus que les autres.. mais je pourrai vivre seule sans souci. Enfin bon. Si, j'aime bien la paix mentale qu'on trouve dans un ciel étoilé, la nuit. Et j'aime bien essayer de comprendre comment peut marcher le cerveau, l'esprit des gens. J'peux aimer la musique aussi, ça me coupe du monde, surtout en soirée, ou quand je suis défoncée. Au delà de ça.. j'ai du mal à rester concentrer sur quoi que ce soit, même sur ce que je suis en train de vous dire. Mes pensées fuguent dans toutes les directions, et mon esprit voudrait quitter ce monde pour ne plus y retourner. C'est pour ça qu'au fil du temps, l'idée d'une soirée sans défonce, sans me bourrer la gueule, m'est devenue impossible, ça m'aide à faire fuir cet esprit.
Je penses que ça me résume plutôt bien, enfin, ça devrait vous suffire pour l'instant.. si vous m'écoutez toujours. AH SI ! J'aime beaucoup ma paire de Converses aussi, noires, avec une petite rose cousue sur la droite, même si leurs lacets peuvent pas tenir en place putain ! Justement, alors que je vous expliquais tout ça, j'ai eu le temps de passer un petit déjeuner la tête dans le cul, fade, sans discussion, avec pour seule ambiance ma sœur qui braille et ses dessins animés à la con qu'elle regarde même pas. Et donc me voilà, a lacer mes converses fétiches en sachant que dans 20 minutes je devrai recommencer. Et je pars pour le lycée seule, mon sac pendant à bout de bras.
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Phyllanthropie
Teen FictionEh vous, oui, vous qui lisez ça ! Je sais pas comment vous êtes tombés sur ça, mais si l'histoire d'une adolescente fumeuse et dépressive, comme tant d'autres, vous intéresse pas, passez votre chemin. Car oui, ici est retranscrite une partie de ma...