🌻Quinze🌻

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«La passion, cet absolu désir qu'on ne peut jamais combler quand il a pour moteur l'absence de l'autre.»

«Ce qu'on nomme passion n'est autre chose qu'un désir irrité par la contradiction.»

«Ce n'est pas par la satisfaction du désir que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir.»

En fait je ne comprends nada à ces citations merdiques. Je lis, relis mais ça ne passe pas. On dirait qu'il y'a un énorme mur qui fait face et qui empêche mon cerveau de bien s'actionner. J'ai du mal à intégrer ce que je lis, et ça me fait vraiment chier. Ça me donne cette impression d'être vraiment stupide. Au fond de moi j'ai besoin de concentration, ce n'est pas vraiment dur. Il suffit que je me concentre, que je fasse le vide dans mon cerveau, cependant je n'y arrive pas. C'est trop compliqué, et ça me fout les boules en constatant mon problème avec les cours. J'ai une tête dure, si je puis dire ainsi.

Une passion est un désir dominant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir toute la vie de l'esprit et polariser une existence sur un seul objet. En dehors de l'intérêt porté à l'objet passionnel plus rien n'importe. Tout l'univers du passionné converge vers un unique pôle qui le fascine.

En gros on frôle la folie à cette allure. Qu'est-ce qui s'est passé dans la tête de ce ducon de professeur de philosophie pour qu'il nous donne Passion et désir comme thématique à traiter. D'abord que j'ai un problème avec cette matière, en plus s'il faut qu'à chaque fin de séance on chope une migraine à cause d'une foutue dissertation de merde, je sens que je vais délirer en moins le quart.

Ça fait une heure, je crois, que je suis cloîtrée dans ma chambre en train de réviser. J'ai un foutu contrôle sur la philosophie dans quelques jours, et le prof nous a facilité en quelque sorte la tâche en nous disant ce qu'on devait réviser. J'ai toujours su que l'école et moi c'était comme chien et chat. Dès l'enfance, je n'ai pas eu un très bon départ, il suffit de connaître les gens que je fréquentais. J'étais plus habituée à faire des courses nocturnes pour me faire la malle au lieu d'ouvrir un cahier d'histoire et de lire mes cours. Je n'ai jamais voulu faire de grandes études, ça ne me disait rien qui vaille, et même maintenant c'est toujours le cas. Petite j'aspirais à ouvrir une pâtisserie, car il faut l'avouer je suis excellente quand il s'agit d'attraper un fouet et de créer toutes sortes de confiseries. Alors pour ouvrir une pâtisserie, faut-il nécessairement avoir fait des études?

Bon en attendant, il faut bien que je me fasse violence pour intégrer ces cours dans ma tête. En parlant de cours, ceux que j'avais empruntés à Grayson, m'ont carrément aidés. En plus de prendre très bien les notes, il sait s'y faire pour que la compréhension soit bien plus aisée. J'ai vite intégré quelques notions en lisant ses notes qu'en googlisant -nouveau mot créé par moi-.

Je viens de réfléchir à un truc! Carter avait bien dit que Grayson devait en quelque sorte être mon mentor non? C'est vrai j'exagère quand même, mais je n'ai trouvé moins. Cependant, à part nous chercher les poux sur la tête, il ne m'a encore été d'aucune utilité. Je crois que ça l'ennuie d'avoir à m'aider, pourtant s'il y'a bien une chose indéniable: c'est son intelligence. Je l'envierais presque pour ça. Rien ne le bloque, il se débrouille dans toutes les matières, pour ne pas dire qu'il est super doué.

Je jette furieusement mon stylo à bille sur la table et grogne. D'ailleurs à bien y penser, je me demande où il en est avec l'exposé. On ne s'est pas vraiment concertés ces derniers jours, et avec une volonté dont je n'avais pas connaissance, j'ai mené à bien la tâche qui m'avait été imposée. Il ne reste plus qu'à trouver LE bon jour pour nous réunir en toute amitié, soit jamais.

Je déteste t'aimer. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant