Jonathan Byler était jaloux de Kalie Cole, sa voisine d'en face. Il la détestait. Pendant presque deux ans, il l'énervait, se moquait d'elle, lui faisait des coups bas. Un vrai gamin en son genre. Mais Kalie ripostait, elle ne se laissait pas faire...
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On était jeudi et je n'avais pas vu Kalie depuis hier, on aurait dit qu'elle m'évitait. Ce n'était pas la première fois qu'elle m'ignorait complètement, mais ça, c'était avant toute cette histoire.
Les seules fois où on parlait, elle paraissait distante et froide, je me demandais bien ce qui lui arrivait. On avait prévu de repartir à zéro, de tout oublier alors c'était quoi son problème ? Elle se sentait toujours coupable ? Elle avait peut-être cru que je lui en voulais toujours et pourtant, ce n'était pas le cas.
Les filles.
Ce matin nous n'avions pas cours, apparemment les professeurs avaient une sorte de rendez-vous très important, et d'après les rumeurs ça concernerait le carnage du gymnase. Ils n'avaient pas attrapé celui ou celle qui avait fait ça. Encore quelque chose d'autre à gérer.
Mais d'un autre côté, cela nous arrangeait, comme ça Kalie et moi pourrions enfin nous concentrer sur ce qui est important. Nous devions aller au restaurant et enfin trouver des réponses à nos questions.
Il était un peu plus de six heures quand je décidais de sortir de mon lit. En me levant, je me dirigeai vers la salle de bains qui était bien différente de la mienne. Les couleurs dominantes étaient le rose pâle et le blanc ce qui n'était pas vraiment à mon goût. Le seul point positif, c'était qu'il y avait une douche italienne tout au fond à gauche et juste à côté était disposé le lavabo avec au-dessus un placard qui avait des portes recouvertes d'un miroir de part et d'autre.
Je m'avançai vers ce dernier et me scrutai ou du moins scrutai le visage de Kalie. Je m'amusais à dire que Kalie n'était rien d'autre qu'une fille laide et pourtant en vivant dans son corps pendant une semaine, je voyais à quel point elle était naturelle. Sans artifices. Ces longs cheveux bruns étaient très épais, mais très beau, ils sculptaient son visage à la perfection. Ce dernier était pâle, ayant perdu le bronzage de cet été mais il n'en restait pas moins captivant. Ces yeux verts pouvaient transpercer n'importe quelle personne. C'était son arme.
Quand je la taquinais, elle adorait me regarder avec ses deux petits yeux et étrangement ils me déstabilisaient. Bien sûr, jamais je n'oserais le lui dire qu'elle avait un quelconque moyen de pression sur moi.
En parlant de secrets, Kalie était amoureuse de moi auparavant ? C'était tellement étrange, nous avions passé notre vie à nous chamailler et c'était impensable qu'elle pouvait éprouver des sentiments pour moi. Mais comme l'avait si bien dit Sydney, c'était tout au début de nos chamailleries qu'elle croyait cela. J'avais dû lui briser ses rêves. Elle pensait trouver en moi un homme qui l'aimerait, rien que d'y penser, j'en rigolais intérieurement.
La seule chose que j'enviais à Kalie, c'était sa vie facile. Tout avait l'air de lui sourire. C'était tellement stupide et puéril de ma part, je le savais, mais c'était plus fort que moi. Quand j'avais perdu ma mère et que je voyais Kalie avec une famille forte et unie, je bouillonnais intérieurement. Pourquoi elle ? Pourquoi c'était elle qui avait eu cette putain de chance ?
