Les yeux fermés, en tailleur et assise dans son lit, elle se jeta dans les abîmes du temps, chevauchant un pégase au pelage d'un blanc si soyeux que les plus beaux paysages hivernaux n'oseraient le jalouser. Dans leur course, ils ne trébuchèrent pas, ne tombèrent point, ils sillaient seulement les environs en quête de nuages à l'odeur du bonheur et de cette félicité à laquelle ils rêvaient tant. Le vent chatouillait leurs oreilles et caressait gaiement leurs joues, tandis qu'elles rosissaient légèrement, atteignant presque la couleur d'une rose, quoique très pale. Elle décida de ne pas fermer les paupières, même malgré la peur des hauteurs à laquelle elle était confrontée, voulant à tout prix profiter de cet instant inoubliable, même s'il n'existait que dans ses pensées. Ce qu'elle ne souhaitait pas accepter, car elle aspirait à rester encore quelques minutes, peut-être quelques heures de plus dans ce petit bout de paradis qui contrecarrait avec sa vie. Pourquoi ne pas continuer à voler et à laisser de côté tous les problèmes, la misère du monde, la guerre, la paix pour laquelle nous prions tous, mais qui ne pointe pas le bout de son nez ou encore un nombre incalculable de choses qu'elle ne voulait pas citer ?
Malheureusement, voilà qu'elle commençait déjà à repenser à tout ce qui la déprimait, au noyau de son désespoir.C'est alors que son pégase, d'un blanc d'une pureté inégalable, se transforma brusquement en un dragon à l'allure menaçante, des écailles rouges transperçant son dos. Ses pupilles étaient d'un blanc immaculé et son corps, d'un noir de jais, faisait environ 16 mètres d'envergure. Elle comprit alors que la noirceur de son esprit venait de reprendre le contrôle de celui-ci et que cet instant où elle pus s'évader venait de s'envoler. Il lui fallait se réveiller au plus vite avant d'être happée par ses plus grands cauchemars ou bien de terminer brûlée vives par les flammes de plusieurs mètres de longs qui s'échappaient de la gueule du monstre. Elle hésita pendant une seconde, se demandant si sa vie valait la peine d'être sauvée. Devait-elle prendre le risque d'affronter ses peurs ? À chaque fois, c'était la même chose, elles se matérialisaient en une infâme créature, puis faisaient remonter d'innombrables souvenirs et elle finissait par baisser les bras, rouvrant les yeux afin de revenir sur la terre ferme, dans sa triste vie ou son quotidien était morne, où la douleur était reine et où la routine s'accrochait à elle et pourrissait les cavités de son cerveau.
Qu'allait-elle choisir cette fois-ci ? Était-elle prête à agir pour vaincre sa douleur tout en assumant les conséquences que cela pourrait avoir, ou bien allait-elle se désister à nouveau ? Agir ou bien fuir ? Telles étaient les questions qu'elle ne cessait de se poser.
Pourtant, le temps, qu'elle n'avait pas, s'écoulait sans qu'elle ne puisse le mettre en pause, faisant grimper son niveau d'anxiété et les tremblements de ses membres. Dans la réalité, face à un tel dilemme, elle aurait sûrement sorti une boîte de pilules qu'elle aurait largement déversée dans sa paume pour contrôler ses maudits tremblements qui n'étaient pas fichus de cesser, mais cette fois l'enjeu était autre : elle était dans sa chambre, plus précisément assise dans son lit et était prête à lutter pour sauver sa vie et sa réalité qu'elle voyait lui échapper de jour en jour.Alors, comme l'expression le dit si bien, elle sauta dans la gueule du loup, poings sur les hanches, le regard empli de toute la haine qu'elle pu amassé, tentant de se faire la plus menaçante possible. Manque de pot, il est difficile de rivaliser face à un dragon, d'autant plus quand celui-ci est, métaphoriquement, l'apparition de tes plus sombres frayeurs. Elle souffla un grand coup et releva la tête, histoire de calculer la situation, car, pour tout vous dire, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire. Le combattre ? D'accord, certes, mais avec quoi ? Elle fouilla ses poches pendant que la créature s'approchait dangereusement d'elle, mais ne trouva rien de plus qu'un vulgaire smartphone. Bon, réfléchissons. Elle était dans son esprit, non ? Donc elle pouvait à peu près tout se permettre... Une idée lui vint alors et c'est dans un acte désespéré qu'elle tenta, en serrant très fort les poings et en imaginant dur comme fer qu'une épée se trouvait à ses pieds, de la matérialiser.
Durant plusieurs secondes, il ne se passa rien et, pendant ce temps-là, la bête commençait à prendre sérieusement du terrain. D'ailleurs, quand elle finit par ouvrir un œil, elle se demanda si ce n'était pas la colère qui faisait sortir la fumée de ses naseaux. C'est alors qu'en voulant faire un pas en arrière, elle trébucha et se retrouva nez à nez avec la terre et... une magnifique épée de plus d'1 mètre de long. Ok, c'était peut-être un peu grand pour elle qui ne faisait qu'1m51, mais elle n'allait pas rechigner. Elle se releva avec vitesse, ne prenant même pas le temps de s'épousseter car la créature s'impatientait, beaucoup trop à son goût soit dit en passant, et s'était mise à changer d'allure, troquant le pas hésitant pour le trot vachement plus confiant.
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La liberté pour une meilleure vie
Short StoryCette nouvelle, métaphorique et pleine d'espoir conte l'histoire d'une jeune fille qui va affronter ses peurs. Elle a pour but de sensibiliser les adolescents et de leur faire prendre conscience qu'il ne faut pas se laisser entraver par nos peurs...