La poule aux oeufs d'or...

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New York, Vendredi 4 aout, 23H00

Le mois d'aout est étouffant en plein coeur de la grosse pomme. Je n'ai qu'une envie : prendre mes bagages et m'envoler en direction des Bahamas. Mais affaire oblige je n'ai pu m'absenter qu'une petite semaine à Mykonos, moi qui avait pour religion les deux mois de vacances minimum.. Il faut croire que depuis quelque temps je me suis converti à une nouvelle religion qui répond au nom de chef d'entreprise. Je n'ai que très peu de temps pour moi, je passe mes journées à taper des mails professionnels sur mon Macbook pro, à analyser les rendements du mois, à contrôler le travail de mes centaines d'employés et quand je suis chez moi ce qui n'arrive que très rarement, j'essaie de me couper du travail.

Plus la taille et l'influence d'une multinationale augmente, le nombre de zéro flambe, et celui des responsabilités également. A mon nom s'attache d'innombrables responsabilités, il suffit que je fasse un faux pas pour détruire mon empire naissant. En voyant mon commerce atteindre les hautes sphères, celles la même pour lesquelles j'ai tant sacrifié.. Je me suis promis de ne jamais redescendre. J'ai connu la misère et j'ai connu la richesse ; celui qui vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur vous a bien menti. Et puis même si l'argent n'achète pas le bonheur éternel, il peut acheter tout le reste. Les pauvres eux, n'ont le droit à rien, ils sont méprisés et instrumentalisés par les grands de ce monde. Voilà pourquoi ma promesse est sacrée, je veux aider les autres, et comment faire si ce n'est en étant à la base du problème ?

J'ai toujours eu envie de sauver la planète, petit les ouvrages de Karl Marx étaient mes berceuses. Je suis un peu anarchiste dans l'âme, vous savez la culture américaine du « tout le monde peut réussir à condition de le vouloir » n'a pas lieu d'être. Elle sert seulement à déculpabiliser ceux qui réussissent en naissant avec une cuillère en argent dans la bouche. Vous pensez que les SDF, ou les fils de junkie peuvent fréquenter les universités comme Harvard ou Yale, travailler à Wall Street et se payer des costumes italiens pour rentrer dans le moule? Non ! Au contraire, personne ne laisse sa chance au petit peuple, aux gens comme moi.. J'ai du soulever des montagnes pour en arriver la où j'en suis aujourd'hui, travailler d'arrache pied, jour et nuit. Malheureusement certains n'en n'ont pas la force..

Ce soir, c'est un de ces soirs ou j'ai juste envie de tout oublier. De faire table rase de ma journée, des livres de compte, des appels de clients, de tout ! Je veux simplement me sentir vivant, me sentir homme. Et comment un homme se sent homme ? En possédant une femme. J'ai rendez-vous au club le plus huppé de Manhattan: le LUX. Une magnifique femmes aux jambes interminables et au cheveux noirs de jai m'y attends. Les femmes aux cheveux noirs m'ont toujours plus attiré que les autres ne me demandez pas pourquoi, les goûts et les couleurs ne se discutent pas à ce qu'on dit. Mon ascendence irlandaise y est surement pour quelque chose. Le noir c'est le pouvoir, l'audace.. Pour l'instant je ne pourrais pas dire si elle a du caractère ou non, on s'est rencontré hier grace à mon ami Mike, il sait ô combien j'aime les belles choses. Enfin, les belles femmes.. Ce n'est pas dans mon habitude de voir la même femme deux soirs de suite, mais avec celle ci, je n'ai pas encore eu ce que je voulais. Je sais ce qu'elle veut, et elle sait ce que moi je veux.

Vous savez au bout d'un moment, on apprends à n'être désiré pour ce qu'on a et ce qu'on représente. Mon portefeuille et ma belle gueule me précède et ça me va. Je ne cherche pas l'amour de qui que ce soit, je n'en ai pas besoin. Je cherche juste de la compagnie. Je cherche à enfouir mon passé dans le plaisir que je trouve grâce aux femmes. C'est tout ce dont j'ai besoin. Pas d'affection, simplement un objet. Elles, ce dont elles ont besoin, c'est de mon argent, de mon jet privé, de mon sexe. Les gonzesses, c'est simple : un verre de champagne, un bijoux en diamant, et elles finissent dans mon lit sans aucune complication. Je les préviens toujours qu'avec moi il n'y aura ni couple, ni bague, ni enfants. C'est l'histoire de quelques heures, pour les plus courageuses d'une nuit, et bye bye. Je ne vois pas l'interêt de voir quelqu'un régulièrement si ce n'est lui donner de faux espoirs. L'espoir d'une vie que je ne pourrais offrir à personne, même si je le souhaitais, ce qui n'est de toute façon pas mon cas.

Je me parfume, sort mon plus beau costume saint laurent ainsi qu'une montre de haute joaillerie et part la rejoindre. Je la repère de suite accoudée au bar, en tête avec son mojito. Elle porte une robe plus que suggestive qui ne laisse aucune place à l'imagination ! J'arrive derrière elle, l'attrape par la taille et elle m'embrasse chastement sur la joue. Oh, voyons ma beauté, pas de ça avec moi, lâche toi, ta robe parle pour toi. Bon, je suis évidemment arrivé à mes fins, elle a fini dans une chambre d'hotel en moins de deux. Je viens tout juste de m'apercevoir que je connaissais même pas son prénom. Tant pis, de toute façon il ne me sera plus d'aucune utilité maintenant.

Il est 2h du matin, la belle s'est endormie. Je la couvre, me dirige vers la porte, et sort sans un bruit. Je vais régler la note à la réception et rentre chez moi.

Mes nuits se suivent et se ressemblent. Je me noie dans une inconnue pour assouvir une pulsion bestiale, un besoin de possession, une envie de domination.. Pourtant, aussitôt fini j'ai envie de partir, de m'enfuir, de rester seul. De ne parler à personne. Voici ma vision des choses... Les femmes sont ma parcelle d'expression.

Je n'ai jamais rêvé de me réveiller aux côtés d'une petite amie, encore moins d'une épouse. Cette pensée me donne des hauts le coeur. Je ne suis pas du genre à vouloir mettre la bague au doigt de la première venue afin d'être enchainé à elle pour l'éternité. Je ne suis pas non plus de ceux qui restent en couple durant des années. Une nuit me suffit. Une nuit c'est tout ce dont jai besoin, tout ce que je demande. Une nuit et rien d'autre. C'est mon mantra. En une nuit j'ai le temps de prendre ce que je veux, et d'offrir à ma partenaire ce qu'elle attends de moi. Ni plus. Ni moins.

Attention, ne vous y méprenez pas, je ne suis pas un goujat. Les femmes je les respecte et les couvre d'or, de diamants et de cadeaux. Entre elles et moi, c'est plus un échange. On s'offre mutuellement des choses dont on a désespérément besoin pour survivre dans un laps de temps prédefini, c'est un peu un genre de contrat à durée limitée. Mes relations humaines se limitent à celles ci, ainsi, je ne souffre pas et elles non plus. Je suis leur poule aux oeuf d'or et elles ma morphine. La parfaite dose dont j'ai besoin pour endormir mon humanité. Me faire oublier ce à quoi je ne veux plus penser. Anesthésier mon coeur et mon âme, pour qu'aucun ne sentiment ne les poignarde.

On m'a souvent dit que le seul moyen d'être heureux était d'accepter d'être blessé. Mais c'est quoi le bonheur? Une invention à la con pour donner un sens à la vie. Est-ce que quelqu'un a toucher du bonheur, est qu'on en a disséqué un morceau? Est-ce qu'on vends du bonheur en boite dans les supermarchés? Est ce qu'on sait de quoi le bonheur est fait, qu'est-ce qui le compose qui le rends si rare? Comment être heureux? La réponse est NON, NON, NON, je ne sais pas. En plusieurs millénaires l'homme n'a pas réussi à prouver l'existence de c'este concept utopique c'est une invention qui n'a rien de concret. Des histoires que les gens se racontent pour se rassurer. La seule sensation qui semble s'apparenter au fantasme du bonheur, c'est la possession matérielle. Autrement, je suis bel et bien formel le bonheur n'existe pas !

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⏰ Last updated: Aug 21, 2018 ⏰

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Le bonheur est une femmeWhere stories live. Discover now