Il regarda le tendre vert qui colorait le paysage, ému.
Heureux.
La France lui avait tant manqué.
Il était pressé de retrouver sa famille, qui lui avait tant manqué. Il désirait juste ne pas être dérangé pendant ce court séjour. Juste, être tranquille. Ce n'était pas tant demandé, et pourtant... Une armée de jeunes filles hystériques hurlèrent son nom dès qu'il sortit du train, brandissant des pancartes, pleurant à chaudes larmes, déterminées à avoir un autographe, à pouvoir le toucher, l'effleurer. Et accessoirement, ne plus jamais se laver l'endroit qui serait rentré en contact avec sa peau. Il s'engouffra rapidement dans la voiture qui devait l'amener chez lui, sans un regard pour ses fans. Bien sûr qu'elles étaient importantes. Mais le poursuivre jusqu'ici, sa terre natale, l'endroit où il voulait, à tout prix, être tranquille. Au bout de quelques minutes, la voiture s'arrêta devant sa maison. Celle où étaient enfermés tous ses souvenirs d'enfance, celle où il avait grandi. Il vérifia si aucune groupie n'était là, puis il sortit en courant de la voiture et pénétra dans sa maison. Sa mère, Nora, se précipita vers lui et le serra dans ses bras.
- Tu m'as tellement manqué mon petit Jules, sanglota-t-elle.
- Toi aussi m'man, murmura-t-il en lui tapotant le dos, la tête enfouie dans le cou de sa mère, cet endroit si familier.
Son frère de 23 ans, James, lui donna une accolade en rigolant.
- Jules revient à la maison pour se faire chouchouter on dirait !
- Tais-toi sale banane, répondit Jules en riant.
Son père le serra contre lui et lui ébouriffa fièrement les cheveux.
- Bienvenue à la maison, fiston !
Les petites phrases de politesse prononcées, et les multiples câlins à sa mère faits, Jules ne put s'empêcher de demander :
- Ça sent les gaufres, non ? Il en reste ?
- Plein, répondit James. Maman m'a empêcher d'en manger pour qu'il t'en reste plein.
- Mais il est en pleine croissance, se justifia leur mère, il faut qu'il mange beaucoup et...
- C'est surtout un vorace, coupa son fils aîné.
Jules se pourlécha les lèvres et se dirigea rapidement vers la cuisine. Il était vraiment heureux d'être là. C'était une des rares pauses auxquelles il avait droit avec tous ces déplacements pour le travail. Être acteur n'est pas toujours simple. Mais pour rien au monde il ne voudrait échanger sa vie avec celle de quelqu'un d'autre. La sienne n'était pas parfaite, mais il avait la chance d'être heureux, ce que peu de gens sont. La journée passa rapidement, et le soir, alors qu'ils étaient tous devant la télévision devant une rediffusion d'un téléfilm, la sonnette retentit.
- J'y vais, cria Jules en se levant rapidement.
- Fais attention mon chéri, ce sont peut-être des fans, le prévint sa mère.
Jules ne prêta pas attention aux propos de sa mère et ouvrit la porte. Une jeune fille trempée jusqu'aux os, traînant une grosse valise derrière elle se tenait sur le seuil, la capuche de son sweat rabattue devant son visage. Elle leva les yeux sur le jeune français.
- Oh, euh... J'ai dû me tromper de maison, dit-elle. Je suppose que je ne suis pas chez les Mardegan ?
- Non, répondit Jules, vous parlez de Jonathan Mardegan ?
- Oui, s'écria la jeune fille, c'est mon cousin, vous savez où il habite ?
- A quelques rues d'ici, lui expliqua le garçon, au bout de la rue vous tournez à gauche, puis c'est la première à droite.
- Ok, merci beaucoup, dit-elle, désolée de vous avoir dérangé...
- Y a pas de quoi, répondit-il.
Il ferma la porte et s'appuya contre le mur. Il était troublé.
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La liste.
Science FictionJules revient dans sa ville natale pour quelques jours et y rencontre la belle Iris Mardegan et sa liste de chose à faire.