Septième nouvelle: Amphitrite

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Le ciel bleu flotte au-dessus de moi, drap d'azur à la couleur limpide. Le soleil darde ses rayons et se reflète dans la mer. Je suis au bord d'une petite falaise. De l'eau à perte de vue s'étend à mes pieds. Cette puissance liquide frappe la roche et s'élève dans les airs pour ne redescendre en gouttes pures. Je distingue en contre bas, une minuscule anse. Je me déplace un peu plus loin pour mieux la distinguer. L'eau y est claire et les vagues sont déjà brisées sur les rochers qui en interdisent l'entrée, ce qui lui donne un aspect reposant. La pierre à de la falaise doit être volcanique, car je discerne plusieurs couches mais d'aspect semblable. Je ramasse une pierre par terre et l'examine. Il n'y a aucun doute possible, cette région et volcanique. Quand je me décide à reposer mon regard sur le paysage de l'anse, je distingue une silhouette sur un rocher au bord de l'eau. Je n'y vois pas très bien, alors je me décide à m'approcher. Je me demande comment la personne que j'ai vu, a pu descendre... Je ne vois aucun endroit propice à une descente sans matériel. Je suis maintenant assez près. À ma grande surprise, je me rends compte qu'elle est totalement nue. Mon premier réflexe est de tourner la tête, puis, poussé par la curiosité, je la regarde. Son regard fixe l'eau à ses pieds. Elle a la peau couleur crème et la chevelure d'or. Son corps, que les Dieux me pardonnent, est magnifique. Je savoure, j'ai l'impression de sentir son parfum d'ici, mélange aux senteurs fraîches et douce. Je suis ivre ! Ivre de ses formes parfaites ! Ivre de ses traits délicats ! Ivre de ses courbures divines ! Le soleil décline et souligne la jeune femme de rayons mielleux. Soudain, je me rends compte que la marée monte et que les vagues se font plus forte. Elles arrivent à rentrer dans l'anse, telle des chevaux de bataille. Je prends peur. Une beauté si parfaite est en bas et la mer, jalouse, veut la terrasser. Je commence à l'appeler. Je crie de toutes mes forces, fait des grands gestes pour la prévenir. Maintenant, les vagues s'écrasent sur la roche comme des obus. C'est impossible qu'elle ne voie pas ce qui se passe ! Elle est seule sur un rocher qui, il y a quelque minute, n'était pas isolé par l'eau ! Je ne comprends pas... Je m'époumone mais sans résultats. Je cours en suivant le bord de la falaise pour arriver au plus près. Je retente mes gestes et mes cris, mais elle n'entend rien. Le vent est trop fort, emportant mes alarmes. Au moment où je repose mon regard sur elle, je la vois tourner la tête et me regarder. Un immense apaisement se propage en moi. Ses yeux sont d'un bleu que je ne pourrais décrire. Elle me voit et me sourit. Je tombe définitivement sous le charme. Je la vois articuler quelque chose... Je tente de déchiffrer sur ses lèvres quand tout d'un coup, sa voix prend naissance dans ma tête. Je ne comprends pas ce qu'elle me dit. Suis-je devenu fou ? Dans la magnificence de ses paroles, il me semble entendre un nom : Amphitrite. Soudain une vague éclate contre le rocher où ladite « Amphitrite » se trouve. Les gouttes volent autours d'elle, je la vois clairement et tout d'un coup disparaître ! Mon esprit a peut-être fait la dernière image que j'ai vu d'elle... Je l'ai vue, non plus de chair, mais en eau, puis se mêler aux gouttes. Je reste là, consterné, m'assois et pense.



Sorti d'un cerveau d'adolescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant