Huitième nouvelle: La pensée des murs

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L'histoire que je veux vous raconter est celle d'un homme, qui, maintenant s'avance dans les ruines lugubres du château d'Aumillac. Son long manteau noir frôle le sol et les pierres. L'atmosphère est lourde et la blancheur de la peau de l'homme se reflète dans la nuit tel un spectre. Ce n'est pas le genre de personne à traîner quand on lui confie un travail. Il court dans tous les sens, monte sur les murs, s'accroupit, regarde, puis redescends et court vers un autre. Il s'allonge comme un chasseur cherchant la trace du gibier et se redresse aussitôt. Le singulier personnage arrive enfin à l'endroit qu'il cherche, la grande salle. Certes elle n'a rien de grande mais les évènements qui s'y sont produit ont été de la plus haute importance. L'œil bleu, glacé, seule explosion de vie dans ce corps de mort courre sur les murs, saute entre les différentes pierres et inspecte jusqu'au moindre grain de poussières. Soudain une idée lui traverse l'esprit, il prend un petit carnet qui se trouve dans la poche de son manteau et commence à noter avec un stylo plume d'argent ce qu'il pense.

Cela fait, il se dirige vers un objet et s'abîme dans sa contemplation. Il le tourne, retourne sans le toucher, le prenant avec un tissu. Sans le lâcher des yeux il avance sa main nue vers l'instrument de l'histoire et au simple contact, une légère secousse le prend et il ferme les paupières. C'est ce qui fait que le travail de cet individu et toujours irréprochable quand on lui en confit un, c'est qu'il a quelques facilités à voir des choses que seul des murs ont connaissance. Soudain, il regarde partout, cherchant quelques dangers, il sort un petit crucifix de sa poche et le place autour de son cou.

Un petit sourire se forme sur son visage et d'un coup comme un couteau qui coupe la chair, il fend le silence de sa voix grave et habitée :

« Le mal a séjourné en ces lieux par le passé, je le retrouverai demain, quant à aujourd'hui je sais tout. », sur ces mots, l'homme prend son portable et explique à la personne au bout du fil ce qu'il a compris.

« C'est bien simple cher amis, le lieu dans lequel je me trouve facile à déchiffrer ! Un enfant de six ans aurait pu faire l'affaire ! Très bien, je continue... donc, le maître des lieux a, ici, pactisé avec le diable pour faire assassiner un personnage haut placé dont je tairais le nom. Inutile d'insister vous ne le saurez pas. Dans quelques instants je disparaîtrais, car ce n'est plus un travail mais une affaire personnelle ! ».

Nous le regardons maintenant se diriger vers la sortie, il est sur le parvis de la salle, claque dans ses mains et disparaît dans un nuage sombre.

Cette histoire, si courte soit-elle est en fait bien plus longue qu'il n'y paraît. Un travail intellectuel s'impose pour chaque personne qui lira ces lignes pour comprendre ce qu'il pense vrai, mais sachez une chose, la vérité peut parfois sembler impossible et le mensonge véridique. Quant à moi vous ne saurez jamais qui je suis, car je suis tout mais rien à la fois, surtout dans cette histoire...

Bonne chance.



Sorti d'un cerveau d'adolescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant