Je la vois, explosant en larmes devant moi, me hurlant dessus.
Tous mes défauts. Toutes mes erreurs. Tous mes échecs.
Elle s'avance vers moi, afin de faire demi-tour. Je lui saisis le bras.
« Ressens-tu la même chose quand je suis loin de toi ?
Sais-tu ce que je suis prêt à faire pour toi ?
On pourrait faire marche arrière ou tout abandonner.
Mais prenons les choses comme elles viennent.
Acceptons-les. »
Soudain, le ciel se couvre. Des nuages noirs violacés apparaissent au-dessus de nous et des éclairs effrayants viennent flirter avec la falaise sur laquelle nous nous trouvons. La mer au pied de cette dernière s'enrage. Les vagues grandissent et s'abattent violemment sur la roche. L'eau devient sombre, noire. Les chalutiers sont malmenés.
Ma bien-aimée est effrayée, elle tient à peine debout. Nous nous tenons au bord de l'immense ravin. Je la tire vers moi et l'enlace dans mes bras afin de la rassurer.
« Si tu as peur de tomber, ne regarde pas en bas.
Mais il faut avancer, aller de l'avant, tenir tête.
Mais prenons les choses comme elles viennent.
Acceptons-les. »
La brise enragée caresse nos cheveux. Elle est émue, l'émoi la frappe.
Brutalement, une crevasse se creuse dans la terre, entre nous deux. Le sol se fissure et tremble. Nous projetons nos bras en avant, tentant de se tenir la main malgré la séparation forcée. Mais nous nous lâchons lorsque nous nous éloignons trop. Puis, un fil de nylon se forme à l'aide de deux ficelles, tendu entre les deux flancs de la faille. Ne cherchant pas à comprendre, je cours dessus, et elle fait de même après quelques secondes. N'ayant pas peur du vide et ignorant la tempête, je me déplace vivement. La corde tremble, mais je n'y prête pas attention.
J'enlace mon aimée lorsque je la retrouve, puis me détache d'elle. Elle me sourit. Je prends sa main et commence à la faire tourner. Nous commençons une valse endiablée sur ce fil d'à peine quelques millimètres. Des éclairs viennent parfois tenter de fendre notre union, en vain. Je la porte, saute sur la corde, change de côté...
Sans s'arrêter, nous dansons sur un fil, nous dansons sur un fil...
Et nous montons encore plus haut, toujours plus haut...
Je repense à ces soirées en sa compagnie. Affalés sur le canapé à regarder la télé avec des sacs de fast-food. La voir pleurer dans mes bras devant un film émotion. L'entendre ronchonner pour un oui ou pour un non. Tout cela est bien loin.
Mais les larmes que nous avons faites couler juste avant finiront bien par sécher.
Mais c'est le prix à payer lorsque l'on aime.
« Mais prenons les choses comme elles viennent.
Acceptons-les.
Et dansons sur un fil.
Montons toujours plus haut. »
Je la saisis par la taille, et la penche vers le vide.
« Maintenant regarde en bas.
Regarde en bas.
Regarde en bas ! »
Je la ramène sur la corde et nous reprenons notre danse.
« Maintenant regarde en bas.»
Le vide. Le noir. L'orage. C'est ce qu'il y a en bas.
Alors que la tempête fait rage, je lui tiens la main. Alors que la tempête fait rage, je l'enlace.
« Je te le jure par-dessus tout.
J'affronterai l'orage.
Je te garderai près de moi.
Je te tiendrai la main.
Mais prenons les choses comme elles viennent.
Acceptons-les, mon amour. »
Elle rouvre la bouche, et chante en cœur avec moi alors que la tempête s'évanouit peu à peu :
« On danse sur un fil, mon amour.
On danse sur un fil, mon amour.
Et montons toujours plus haut.
On danse sur un fil, un fil, un fil, mon amour !
Maintenant regarde en bas,
Regarde en bas,
Regarde en bas !
On danse sur un fil, un fil, un fil.
Maintenant regarde en bas ! »
Je l'enlace une dernière fois avant que tout ce paysage ne s'efface, et de se retrouver dans notre salon, avalant nos pâtes.
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- Dansons sur un fil - [One Shot - Walking the Wire ( Imagine Dragons ) ]
Historia CortaUn homme. Une femme. Un couple. Une tempête. Un fil. Il est aisé de jouer avec cela... __________ Un court One Shot qui n'a pas vraiment d'univers particulier ^^. Fortement inspiré par la chanson "Walking the Wire" de Imagine Dragons. Bonne lec...