Preview • Tome 2

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Je portai ma bouche au goulot de la bouteille. Je sentis la boisson amère couler dans ma gorge jusqu'à mon gosier. Cette sensation m'enivrait. Je ne pensais plus qu'à finir cette bouteille. Ils appelaient ça de l'alcool. Ils disaient que plus tu en buvais, plus tu oubliais. Ils l'avaient surement inventée pour moi. Parce que c'est ce que je voulais. Oublier. Je me rendis compte que la bouteille était vide. Mais il y en avait d'autres, sur la place. Ils en avaient sorties des dizaines et des dizaines pour la fête. Je ne savais pas exactement ce qu'ils célébraient, mais ça m'était égal. J'avais oublié. Peut être rien.

Je jetai la bouteille qui explosa au sol, et je titubai jusqu'à l'entrée du parc. Je n'arrivai pas à marcher droit. Ça aurait du m'inquiéter, mais je trouvai ça plutôt agréable. C'était comme si... je ne maitrisai plus rien. Je n'étais plus obligée de maitriser mes gestes. Je trébuchai sur un caillou qui avait eu la bonne idée de se mettre sous mon pied. Il ne pouvait pas aller dormir plus loin lui ? Deux bras me rattrapèrent avec que je ne tombe au sol.

— Qu'est-ce que tu fais, Sky ? me dirent-ils d'une voix dure.

Je relevai la tête. Ce n'étaient pas eux qui avaient parlé, mais leur propriétaire.

— Ne m'appelle pas comme ça, lui répondis-je d'une voix pâteuse. Ce n'est plus mon prénom.

— Tu es totalement saoule. Qu'est ce que tu as bu ?

Il vit la bouteille un peu plus loin. Enfin, ce qu'il en restait.

— Sky, c'est dangereux, de boire autant, alors que tu ne l'as jamais fait, me dit-il en soupirant.

— NE M'APPELLE PAS COMME CA ! explosai-je.

Je le repoussai et m'apprêtai à repartir, mais je m'écroulai à genoux et éclatai en sanglots. Il s'agenouilla à mes côtés, et ne dit pas un mot.

— Vas t'en, murmurai-je.

— Non.

— Je t'ai dit de t'en aller ! m'énervai-je en me jetant sur lui pour le repousser.

Il attrapa mes bras et m'immobilisa.

— Non, répéta-t-il.

Alors que des larmes coulaient encore sur mes joues, je me mis à rire nerveusement. Puis à pleurer à nouveau.

— Tu es complètement bourrée, me dit Elias, comme s'il faisait une constatation qui ne le concernait pas.

— Je m'en fous, lui répondis-je.

J'avais cessé de rire et de pleurer. Je fermai les yeux.

— Je veux mourir, murmurai-je.

— Pardon ?

J'entendis à peine sa voix. Avant de sombrer, je répétai :

— Je veux mourir

Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant