I. Letter

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Mardi 23 Novembre 1943.


                  Cher Louis.


                                       Aujourd'hui est un grand jour, glorieux pour le peuple mais triste pour moi. Tu le sais et pourtant je te le redis : c'est douloureux, ça me brise le coeur de te voir prendre l'horizon, de te voir marcher sur le goudron de notre malheureuse terre avec ton groupe de soldat et ton arme à la main. Ça été ton choix et je ne le respecte pas car on aurait pu fuir, tous les deux, sans se soucier des autres, sans percer notre amour. Mais tu semblais si sûr, si confiant que je ne pouvais faire quelque chose. Mon coeur se déchirait. 

Hier soir, comment pourrais-je oublier ce que tu m'as annoncé ? " Je vais partir au front, mon ange ". 

Comment ? " Ne me regarde pas comme ça... je t'aime, d'accord ? J'en ai juste marre de na pas être à la hauteur de mes forces, de... de ne pas exploiter ce dont je suis capable ! Je... comment t'expliquer que je veux que tu sois fier de moi, pour une fois, Harry ?... Comprend moi, chéri..." Moi aussi.

" Tu sais que je reviendrais ? " Au plus profond de mon âme.

" Courage, Harry " Idiot.

C'est moi qui devrais t'encourager mais je suis encombré par les émotions, je dois encaisser le coup. Ne me refais plus jamais ça, Louis. Jamais.

Sache que je suis fier de toi et ceux depuis notre rencontre. Je ne l'ai pas dit souvent mais j'espérais que tu le vois dans mes yeux. Tu me connais, je suis comme ça.

Désormais, ne serait-ce pas trop tard pour te réprimander ? Ce n'est qu'un début après tout.

Un horrible début.

  Je sais que tu n'es pas encore allé te battre mais j'imagine et ça me terrifie. Tu es fort, Louis., n'oublie pas, pour l'amour de Dieu et du mien.  


Je t'aime.

Ton ange, Harry

Les années noires. [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant