Mardi 30 Novembre 1943 / Une semaine plus tard.
Cher Louis.
Tu as répondu à ma lettre, ce qui prouve que tu es toujours vivant. Je suis heureux. Puis triste. Ton absence ne passe pas inaperçu pour mes yeux et mon coeur. Tout le monde s'inquiète, a peur, pique déjà des crises pour finalement se lamenter sur le sort alors qu'ils sont innocents. Tout comme vous, tout comme toi, amour.
Tu sais que maintenant, ma famille pense que je suis partis. Elle m'en veut. Ils disent que je suis partis sans rien dire et que je fais la guerre. Ils n'ont pas faux mais pas vrai non plus. Sous tes ordres, je me fuis enfuis. Alors me voici caché, au milieu de la forêt, dans notre espace secret. Notre espace secret, à nous seuls. Une semaine où je suis dedans, avec une multitude de stocks de provisions. Pour sortir, je dois me couvrir de vêtements féminins, attacher mes cheveux, me maquiller. C'est inhabituel, mon quotidien n'est plus pareil, idem pour toi. Je survis grâce à tes conseils et en espérant que mes lettres t'aident en retour. Merci, amour.
Ta présence ma manque terriblement. C'est douloureux mais je fais avec. Je me suis remis en question, tu sais... Dès à présent, je vois ton départ comme un acte héroïque. Et non par pure fierté masculine. Malgré tes paroles, tu voulais aussi rendre service, ta voix ainsi que ton regard ne trompait pas. Tu es un héros. Mon héros. Je ne t'en veux plus maintenant car c'est inutile. J'ai été bête de t'avoir écrit de telles méchancetés concernant ton choix et mon non-respect là-dessus. Je n'y fais plus attention, ta vie est plus importante que cette décision.
Ne pense plus aux choses blessantes en ce moment. Tiens tes principes et tes valeurs au plus profond de toi. Ne change jamais, amour. Tu es et restera ma fierté jusqu'à la fin des temps, Louis.
Je t'aime.
Ton ange, Harry.