Mercredi 16 mars 1944 / Trois mois plus tard.
Cher Louis.
Aucune nouvelle. De tout. Des gardes, du postier, de la guerre, de toi. Aucune nouvelle.
Ça tourne sans cesse dans mon esprit qui, à présent, ne sait plus où il en est. Mes pas ne font que des boucles dans notre chambre. Mes doigts me font mal, mes cheveux aussi, à force de les avoir tiré comme un fou dû au stress. J'ai mauvaise mine.
Ça fais trois semaines que je suis enfermé ici, à l'intérieur de notre petit foyer, la maison en bois. Malgré tout, je pense inlassablement à toi, mais mon coeur se déchire à chaque fois. Il a encore du mal à supporter ton absence comparée à mon cerveau.
Je ne suis plus digne de moi-même.
La solitude est devenu un très bon ami au quotidien. Vais-je bien ? J'en ai nulle putain d'idée... La flamme qui brillait en moi rapetissi, elle se fane comme une rose. Ce qui est bien en contradiction avec les fleurs de cette saison. Elles sourient au soleil tandis que mes sentiments brûlent devant lui. Ses rayons me transpercent. Je refuse de voir la beauté de la végétation et les quelques sourires des villageois.
Le seul point positif, c'est que je suis libre. Dans notre logement plus précisément. Je peux faire tout ce que je souhaite sans causer de problème. De toute manière, on ne me voit pas !... Je perds la tête, Louis... Ce n'est pas bon, je ne veux pas devenir fou. Je veux croire, espérer une nouvelle fois aux miracles. Puis, me dire que ce n'est qu'une mauvaise passe et que si tu ne m'écris plus, c'est sûrement parce que tu es très occupé, n'est-ce pas, hein ? Rassure-moi...
C'est un éternel recommencement, Louis, un cercle vicieux qui use de mon énergie. Ce cercle me fais promettre, ensuite croire, puis s'écrouler et finit par me donner envie de me battre. Moi aussi. Encore et encore. Jusqu'à l'épuisement.
Et c'est ce qui se passe.
Je ne dors plus car je rêve de toi. Seulement toi. Au-dessus de moi, tes mains redécouvrant ma peau devenue vierge et sensible par le temps. Et de tes yeux d'une couleur exquise, bleu azur, plonger dans les miens. Puis de ta bouche dévorant langoureusement la mienne à un point où notre organisme réclamerait son oxygène. Sentir ton cœur battre à vive allure sous mes doigts, nos corps bouillants de désir s'entrechoqueraient. Ta chaleur, ton odeur, tes cheveux. Absolument tout. Sans aucune exception.
En soi, je fais toujours des rêves érotiques, ma chère petite drogue chérie.
Soudainement, je me sens misérable. En effet, je pourrais te rejoindre. Mais je suis tellement inutile et sans force que je ferais simplement office de bouclier or... vous ne vous protégez qu'avec vous-même, non ? C'est triste, bon sang.
Oh mon Dieu, mes larmes gâche tout. Je suis désoler, amour. Pardonne-moi des dégâts. Je t'aime plus que tout au monde, n'oublie jamais... jamais...
Je t'aime encore.
Ton ange, Harry.
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Les années noires. [L.S]
Fiksi PenggemarOù Louis est partis et Harry lui envoi des lettres.