Prologue
La grande pièce était froide. De larges ombres se mêlaient les unes aux autres et des gens silencieux entraient et sortaient tandis qu'une petite musique résonnait inlassablement dans l'édifice. Dans un coin, un homme en noir discutait avec un couple. Une petite tête aux reflets miel sortit de derrière le prêtre, ses yeux bleus trahissant sa peur, ses petites mains accrochées à la robe noire. Curieuse , elle tentait de comprendre ce que disaient les grandes personnes en face d'elle mais les mots utilisés étaient bien trop difficiles. Plusieurs fois, son prénom revenait dans la bouche de la dame. La petite la trouvait belle, presque autant que maman. Elle aimait beaucoup sa robe aussi bleue que la nuit et son collier. Elle portait le grand manteau blanc et les gants qui étaient exposés dans le magasin chic sur le boulevard. Dans la ville, loin de la maison.
D'ailleurs, la maison lui manquait. Voilà quatre nuits qu'elle dormait dans cette grande bâtisse, gardée par Père Joachim. Lui même disait qu'elle ne lui appartenait pas mais était la possession de Dieu. La petite fille ne connaissait pas Dieu, maman et papa ne lui en avait jamais parlé mais il lui semblait qu'il s'agissait d'une personne importante. Il suffisait de voir les étoiles dans les yeux du père Joachim lorsqu'il en parlait et le nombre de personnes venant ici. Ce "Dieu" devait être quelqu'un d'apprécié.
Père Joachim disait aussi que les hommes se devaient de respecter sa maison et d'en prendre soin. Donc... Dieu ne serait pas un homme comme les autres ? Elle n'avait pas encore osé poser la question mais à chaque nuit, une fois dans son lit bien au chaud, elle tournait cette question dans sa tête jusqu'à en avoir mal.
Maman elle, avant qu'elle ne dorme lui lisait des histoires et la bordait doucement en chantonnant. Puis elle éteignait la lumière et allumait la veilleuse avant de sortir. La petite regardait tourner au dessus d'elle les ombres rassurantes des jouets posés au sol et elle s'endormait le sourire aux lèvres.
Mais le soir il n'y avait plus maman, seulement Macha, une jeune femme qui s'occupait gentiment d'elle lorsque le père Joachim était occupée. Avec Macha, la petite dessinait et jouait à la poupée, elle avait appris à faire des gâteaux et des comptines. De plus, elle savait aussi compter jusqu'à douze sur ses petits doigts. Macha lui confectionnait toujours des tresses le matin et ensuite, elle entourait sa tête de ses tresses et en faisait une couronne. La fillette trouvait cela très joli et elle avait déjà demandé à Macha si elle pourrait l'apprendre à sa maman. Macha n'avait pas répondu, pire, son regard avait fuit.
La grande dame au manteau blanc s'accroupit alors devant elle et la regarda:
- Tu vas être gentille ma chérie d'accord, bientôt tu vas aller dans ton nouveau chez toi mais en attendant monsieur Joachim va te garder. Et avec Macha tu vas continuer de faire des dessins.
- Je veux aller au parc...
Ses joues s'empourpèrent, papa lui avait déjà dit plusieurs fois de ne pas réclamer mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. En face d'elle, aucun des adultes n'avaient sembler énervés, au contraire:
- Bien sûr ma chérie, tu iras sûrement au parc cette semaine d'accord?
- Et ma maman... Elle vient quand me chercher? Pourquoi j'ai pas mon doudou? Je voudrais avoir mon doudou... Si te plait madame...
Elle leva les yeux vers le prêtre puis se redressa en se mordant la lèvre, visiblement contrariée. Le père pris la main de l'enfant et la regarda droit dans les yeux:
- C'est normal, doudou est dans ton sac et ton sac est dans ta nouvelle maison, tu le retrouveras bientôt.
La petite sentait qu'il lui mentait. Les larmes tremblèrent au bord de ses yeux tandis qu'elle serait de tout son petit poing la main du prêtre. Elle pensait, en faisant ainsi, le punir de ce mensonge et le fixa, bien décidée à le gronder mais sa voix bredouilla:
- Tu es... méchant...
Elle courut dans le large couloir entouré de bancs en bois et se dirigea vers la sortie puis poussa de toutes ses petites forces la grande porte avant de se réfugier contre un coin de mur, dans le large et grand vestibule de l'église. Puis en suçant son pouce, elle se mit à pleurer, longtemps, jusqu'à s'endormir.
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Versus
Science FictionMon nom est Charline, Charlie pour les intimes. Mon rang, Malens de première classe. J'étudie l'art de se battre et d'utiliser des armes à balle ou bien chimiques à l'école Solarium. Créée il y a de ça deux ans, elle accueille soixante élèves, de pa...