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— Tu te souviens de ce que tu m'avais dit un soir ? Un soir qui ressemblait étrangement à celui-ci ?

Aux premiers abords, je fronçai les sourcils.

— Tu peux développer ? demandais-je avec un sourire en coin.

Spike me fit languir, ne répondant pas à ma question tout de suite de manière volontaire. Il se pencha, baguette entre mes mains, les yeux à la hauteur de la table couverte d'un tapis vert – nous jouions au billard.

— Que je n'étais pas digne de toi, déclara-t-il en relevant son regard vers moi.

Ses yeux bleus aux teintes grisâtres s'implantèrent dans les miens, et en sentant mon cœur bondir à la suite de ce contact visuel, je baissai la tête. Je ne voulais pas répondre.

— Te serais-tu dégonflée, La Tueuse ?

— Arrête de m'appeler comme ça, répliquais-je d'un ton reprochant. Ça sonne comme si... comme si nous étions ennemis.

— On l'a toujours été.

— Ne dit pas ça. Des ennemies ne se marient pas, je te signale, ajoutais-je en lui désignant mon alliance.

— S'ils sont assez fous, sans doute, poussin...

Puis, sans signe annonciateur, sa baguette cogna contre la boule blanche dans un bruit vif et saisissant. Elle entra en collision avec la septième boule, la rouge, et la deuxième boule, la bleue. Tous deux entrèrent dans les abysses de la table de billard, donnant un second tour à Spike. En vérité, en dehors de casser l'amas de billes en début de partie, je n'avais pratiquement pas joué. Spike était bien trop expérimenté, contrairement à moi.

Alors que, perdue dans mes pensées, j'avais été beaucoup trop occupée à fixer la table de jeu pour remarquer qu'il s'était faufilé derrière moi.

— Je te sens trembler, me susurra-t-il à l'oreille. Aurais-tu peur ? Ou c'est pour me faire plaisir ?

Chacun de ses mots me filait la chair de poule. Pourtant, je tentai de rester cool, me retourna vers lui afin de lui faire face, mais surtout pour le provoquer.

— Peur de toi ? rétorquais-je d'une voix mordante. Jamais.

— Certaine ?

B

Sans trop savoir comment, Spike et moi nous nous étions retrouvés dans les toilettes des hommes de ce bar. Et en l'espace d'une seconde, je m'étais retrouvée avec les attachées derrière le dos avec le cadeau que je lui avais si gracieusement offert. Je savais très bien que ce n'était pas moi qui allais attacher Spike, cette fois-ci.

Avec les comportements étranges qu'avait Spike depuis le début de la journée, je ne savais pas si ma situation devait être une source d'inquiétudes. Pourtant, je me réjouissais de sa main agrippée à ma nuque et de l'autre qui tirait sur ma queue de cheval.

— Ça va ? Je ne te fais pas trop mal, La Tueuse ? me demanda-t-il dans un souffle court.

Je lâchai un gémissement, et aussitôt, je l'entendis émettre un ricanement presque sadique derrière moi. J'entrouvris les lèvres pour lui demander d'y aller moins fort, mais laisser tomber fut plus fort que moi : je préférai céder à ses tortures.

Il me flanqua une claque sur les fesses à laquelle je ne m'attendais pas, et criai de surprise. Sa main se plaqua aussitôt sur ma bouche. J'avais l'impression que mon dos allait se casser en deux, vu la manière dont il se cambrait. Et par-dessus le marché, Spike rajoutait de la pression en me griffant le dos.

Il ne s'était même pas déshabillé. Il n'y avait que moi qui me trouvais en sous-vêtements. Il ne me faisait même pas l'amour, il n'avait que comme mission de m'agacer et m'exciter. Je doutais de plus en plus de son comportement aux penchants cruels. C'était de la torture. Et c'était aussi malsain qu'au petit matin.

Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant