31. Luca

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Luca crut bien qu'il allait mourir, et, pour tout dire, sa chute lui fit bien l'effet d'une mort imminente. Aurore et lui dégringolèrent dans le vide puis tombèrent dans l'eau, et Luca ne comprit pas comment ils avaient pu survivre.

L'eau le percuta de plein fouet avec la puissance d'un TGV, et il lâcha la main d'Aurore, bien qu'il ne le voulût point. Le froid eut presque raison de lui, ainsi que ses nombreuses blessures.

« Je vais y rester » pensa-t-il. « Je vais mourir de la façon la plus stupide qui soit. Je vais mourir parce que j'ai sauté depuis un bateau comme un imbécile. Imbécile que je suis ».

Mais au moment où Luca se dit que c'était fini, qu'il allait mourir, il sentit deux paires de bras qui le tirèrent de l'eau et le hissèrent sur le canot.

Raphaël et Pierre lui sourirent et se mirent alors à ramer tandis qu'Aurore leur donnait un coup de main. Elle tendit les mains vers les rames, et des volutes de fumée s'étirèrent de ses doigts et s'entourèrent autour des rames, les animant avec une vitesse stupéfiante. Puis elle tendit les mains vers l'arrière du bateau, et la fumée fit alors office de moteur. Le bateau partit à toute allure vers le port et les garçons purent arrêter de ramer.

Luca demanda :

Luca : Ta magie remarche ?

Aurore lui sourit, l'air un peu épuisée. Elle avait des bleus sur les bras et les jambes, ainsi qu'une égratignure sur le front. Mais sinon, elle avait l'air d'être plutôt bien en point, comparé à lui.

Luca sentait que sa jambe était engourdie par la plaie qui lui barrait la cuisse et le genou, et son bras n'était pas en meilleur état.

Aurore : Oui, nous ne sommes plus sur le paquebot.

Luca se tourna. Au loin, un bout du bateau de croisière sortait toujours de l'eau, mais le reste avait entièrement été englouti par les flots.

Luca : Comment as-tu fait pour couler ce bateau sur place ?

Aurore secoua la tête et eut un rire bref et forcé.

Aurore : En fait, je ne sais pas trop. J'ai ouvert tout ce qui pouvait être ouvert, y compris les fonds de cales, et tout le reste.

Luca : D'accord. Eh bien, apparemment, ça a marché !

Luca se tourna vers Pierre et Alissia. Eux-aussi avaient l'air fatigués, mais ils n'étaient pas blessés. Pierre avait passé un bras autour des épaules d'Alissia, qui s'était blottie contre lui.

Luca : Content de vous revoir, les gars ! Comment vous allez ?

Pierre haussa les épaules d'un geste désinvolte et sourit.

Pierre : Eh bien... Mis à part le fait qu'on s'est fait enlever par des tritons qui parlaient d'attaquer et de détruire une certaine équipe de fauteurs d'embrouilles, apparemment la vôtre, tout va bien.

Ses cheveux blonds cendrés lui retombaient sur le visage en mèches désordonnées, ce qui empêchait Luca de voir ses yeux. Il semblait avoir perdu quelques kilos depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, sûrement dû à son aventure sur le bateau de Philippe. Il avait aussi l'air crevé, il avait de grosses cernes noires sous les yeux.

Alissia se décolla un peu de Pierre et lança, l'air songeur :

Alissia : Aurore, c'était vraiment étrange. Ils ont commencé à nous demander des informations sur toi. Bien sûr, on a refusé de répondre. Ils nous avaient enlevés, qui sait ce qu'ils auraient pu faire de toi ?

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