Chapitre 2

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Neav revint en trombe dans la cuisine avec un paquet fait d'un tissu assez sal.

« C'est ça que tu veux me montrer depuis ce matin ? » Dit gentiment Ayana.
« Oui ! » Répondit le garçon.

Il s'assit à l'unique table de la pièce, en face de sa meilleure amie et posa sur la table le fameux paquet. Le blond défie la corde qui retenait cet emballage et un carnet d'une simplicité alarmante apparu. Ce journal possédait une couverture en cuir brun. Ces pages étaient blanches et une encre bleu marine les recouvrait.

« C'est quoi ? » Interrogea la jolie brune.
« Un carnet qui aurait appartenu à mon grand-père.
- Sérieux ! Tu l'as trouvé où ? »

(Flash Back)

« Je pars à la douche. Tes cousins vont arriver d'ici une trentaine de minutes.
- Ok. » Répondit Neav à sa mère.

Il se détourna de celle-ci qui rentrait dans sa chambre, tandis que lui marchait dans un couloir sombre aux murs gris.

Le jeune garçon s'arrêta devant une porte noire, il hésita quelques secondes avant de se faufiler dans la pièce. Il referma précipitamment l'ouverture derrière lui et s'appuya contre celle-ci en essayant de calmer sa respiration. Une fois qu'il eut retrouvé son calme, le garçon avança jusqu'au milieu du petit espace.

La chambre dans laquelle il était appartenait à ses grands-parents. Elle possédait des murs d'un beige clair. Devant lui se trouvait une immense baie vitrée séparant l'endroit de l'arrière de la maison où une végétation luxuriante régnait, sans aucune loi. Derrière lui, il y avait la porte encadrée par une bibliothèque où reposaient des centaines de livres de toutes tailles. À droite, un lit deux places et à gauche, une grande armoire et un bureau bien rangé.

Il était tétanisé devant cette image immobile et presque irréelle. Il était en lieu interdit, il le savait, pourtant il ne pouvait s'empêcher de rester à regarder encore plus longtemps ce paysage. Lorsque sa grand-mère était encore en vie, personne ne s'était jamais autorisé à rentrer dans cette chambre, lieu intime des grands-parents mais lorsque que celle-ci était définitivement partie et que son grand-père avait soudainement été atteint dune maladie étrange, l'interdiction de rentrer dans la pièce avait été formellement prononcée.

Pourtant, c'était la seule solution que Neav avait trouvé pour son déguisement. Lui et ses cousins avaient décidé de s'amuser un peu en lançant un thème : tenue années 50, pour la soirée. Et le seul moyen qu'il avait trouvé pour son déguisement était d'emprunter pour la veiller les vêtements de ses grands-parents, quitte à braver les interdits.

Le blond sortit enfin de sa torpeur et se tourna vers l'armoire en bois brut. Il l'ouvrit et y découvrit un immense fouillis d'habits. Il se décida à les sortir un par un pour les ranger correctement.

Neav commença par se baisser pour sortir toutes les affaires qui étaient en désordre au bas de l'armoire. Plus il vidait l'armoire, plus il se rendait compte quelle était profonde. Arrivé au fond du meuble, il avait dorénavant la tête et le buste rentré dans celui-ci, et il s'appuya contre le bois pour reprendre son souffle car ce petit effort l'avait légèrement épuisé.

Quand, d'un coup la matière sous sa main s'enfonça de quelques centimètres, il crut d'abord avoir rêvé, jusqu'au moment où il vit une petite alcôve qui venait de s'ouvrir. Intrigué, il y pénétra sa main et en ressortit un paquet en tissu recouvert de multiples toiles d'araignée.

Il se précipita à l'extérieur de l'armoire pour observer sa trouvaille mais au dernier moment, il releva la tête beaucoup trop vite et la cogna, avec force, contre l'étagère du dessus.
Il tomba au sol, étourdi. Après les quelques secondes de répit que le jeune homme s'était accordé, il se releva, les larmes aux yeux.

Il récupéra le paquet qui s'était lui aussi retrouvé par terre et se dirigea lentement vers le bureau qui se trouvait dans la pièce afin de poser sa découverte et de commencer à l'observer.

C'était un tissu noir et crasseux, qui à l'origine devait être blanc, fermé par une corde, elle aussi sale. Neav détacha progressivement le lien qui retenait le tout et ouvrit la toile. Il eut la surprise d'y trouver un simple carnet à la couverture en cuir brun. Il l'ouvrit et en parcouru quelques pages pour y découvrir une fine écriture bleu marine qui formait des lettres rondelettes.

« Neav ! Où es-tu ? Tes cousins viennent d'arriver, nous t'attendons au salon. » Cria la voix de son père depuis le perron de la maison.

Le jeune garçon sursauta, referma le carnet et le réemballa rapidement avant de remettre tous les vêtements dans l'armoire. Il venait d'abandonner l'idée de ranger correctement tous ces habits, dans le meuble. Il prit, au passage, une tenue pour son déguisement. Et il se dirigea vers la porte avant de se retourner pour vérifier qu'il avait approximativement remis la pièce en ordre, même s'il savait que personne ne rentrerait dans celle-ci, avant un certain temps.

Il sortit de la pièce et se dirigea vers la chambre que lui-même occupait pour le week-end. Il y rentra et mit le colis trouvé au fond de sa valise. Et il partit rejoindre le reste de sa famille au salon.

(Fin du Flash Back)

« Et ben ! C'est étrange! Il était vraiment bien caché ce carnet. » Dit Ayana.
« Je te le fais pas dire.
- Et sinon, il y a quoi dedans ?
- Je ne sais pas trop, je n'ai pas trop compris ce qui avait de marqué.
- Tu veux que je regarde ?
- Ouais, pourquoi pas.
- Par contre ça te dérange que je le ramène chez moi ? Parce que là je dois rentrer. Je te le ramène demain, dès que je peux. Si tu le souhaites.
- Nan. C'est bon t'inquiète, il n'y a pas de problème. » Finit Neav.

Le blond se leva de table en même temps que la brune et il la raccompagna jusqu'à l'extérieur de sa maison.

***

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