Mon prisonnier

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Moi, c'est Aline.

J'ai 38 ans et suis veuve depuis plus de deux ans. Mon mari est décédé du longue maladie comme on dit. Depuis quelques mois je vis seule, mon fils est en internat pour ses études. Il ne rentre que pendant les vacances. La vie passe lentement, ennuyeusement.

J'ai un travail qui me passionne et me laisse pas mal de temps libre car je suis mon propre patron. J'ai maintenant des revenus substantiels qui me permettent de me faire plaisir mais je n'ai que peu d' envie. Seule les voyages ne m'attire pas. Je ne suis pas une cinglée de la mode. J'aime m ' habillée de façon simple.

J'ai des copines super sympas mais elles ont leur vie. Je n'ai pas l'habitude de jouer l'incruste. Durant la maladie de mon mari, je me suis renfermée sur moi même. Puis un jour, j'ai décidé que je devais renouer avec le monde extérieur.

J'ai bien pensé aux sites de rencontre pour croiser d'autres personnes mais les hommes ne pensent qu'à trouver une relation sexuelle d'un jour, des rendez vous de 15 à 17h sans que Madame soit au courant ou une femme pour leur faire la popote. Rien de ce que j'ai envie.

Sur les tchat, la même chose. Les discussions entre filles sont désolantes.

Puis un soir, à la télé, une émission sur des femmes ou des hommes qui correspondent avec des prisonniers afin de leur donner une ouverture sur l'extérieur. Cela m'a intéressé, questionné. Peut être, pourrais-je, échanger des mots avec un homme ou une femme.

Avec une femme, je n'aurais pas à gérer de demande de relation ; je ne suis pas complètement remise du décès de mon mari. Et avec un homme, de toute façon, l' éloignement et l' enfermement de celui-ci me permettront d'arrêter d' écrire sans à avoir à me justifier si les échanges ne me conviennent pas, ni de risquer de m'attacher .

Après quelques hésitations, j'envoie un mail à l'association qui met en relation les bénévoles et les personnes incarcérées. Après plusieurs échanges, afin de connaître mes motivations et m'expliquant l'organisation des échanges, on m'a proposé un prisonnier, un homme de 42 ans, Alex.

Je ne sais rien de lui, ni pourquoi il est incarcéré, ni dans quelle prison il se trouve. L'anonymat est un des principes essentiels de ces correspondances sauf si le prisonnier veut en dire plus. La personne de l'association m ' a prévenu que cela était rarement le cas. Pourtant, il a occupé mes pensées. Je ne savais rien de lui. Pourquoi était-il là ? Je me suis à rêver de lui. Comment était-il ? Oh, Alex ... pourrait être tu celui qui va me redonner goût à la vie.

Mon prisonnierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant