Conséquences - Partie 2

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Une fois de retour au bar, je m'empressai de commander deux verres : un gin-tonique pour moi et un bourbon pour Spike. Après notre petite escapade aux toilettes, c'était en plein ce qu'il nous fallait. Du moins, en ce qui me concernait.

Le barman m'apporta les deux boissons, je payai ma facture et rejoignis la table de billard à laquelle nous étions installés un quart d'heure auparavant. Je me mis à siroter mon gin-tonique et l'engloutis en quelques gorgées seulement. J'essayais de me convaincre que si je buvais assez, peut-être que je me mettrais à avoir les mêmes penchants malsains que Spike. Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui lui arrivait depuis le début de la journée.

D'ailleurs... Où est-il ?

Je jetai un regard en direction de la salle de bain des hommes. À ma grande surprise, je ne le vis pas en sortir avec sa démarche reconnaissable et arrogante. Il était pourtant censé me rejoindre dans un instant, il avait dit qu'il voulait simplement se rafraîchir. Dans le doute, je déposai mon verre et me dirigeai à pas rapides vers les cabinets. Je fus reconnaissante envers mon instinct qui, encore une fois, ne m'avait pas fait défaut, car je tombai sur une horreur en traversant la porte : Spike était en train de vider un homme de son sang.

— Spike ?! criais-je de stupeur. Qu'est-ce que tu fais ?! Lâche-le !

Sur le moment, je restai figée. Je ne savais plus du tout quoi faire. Habituellement, j'aurais sorti mon pieu et m'aurais débarrassé du vampire, mais que faire lorsqu'il s'agit de mon mari ?

Décidée à agir, je fonçai sur lui et l'attrapai par la nuque avant de le tirer vers moi, espérant que cela suffit à ce qu'il relâche sa proie. À mon plus grand soulagement, il le libéra de ses mains et de ses canines, ce qui me permit de le plaquer contre l'une des cabines.

— Partez, vite ! ordonnais-je à l'innocent.

Je n'eus pas besoin de lui dire deux fois. Il sortit en haletant, main sur le cou. Je me retournai alors vers Spike, troublée. Il n'avait pas repris son visage humain, ce qui ne réfréna pas mon envie de lui coller une droite.

— Tu peux bien m'expliquer ce qui t'a pris ?! D'abord, tu me mords sans mon accord, après tu te comportes comme un animal et maintenant ça ?

— C'était juste pour rigoler, se défendit-il.

— Pour rigoler ? Je ne sais pas trop si tu l'as remarqué, mais ça ne me fait pas du tout rire !

Il resta silencieux et son visage changea soudainement pour reprendre une apparence humaine. Alors que je m'apprêtai à reprendre la parole, un homme entra dans les toilettes. À vue d'œil, il s'agissait très probablement d'un des gardes de sécurité de la boîte.

— Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-il à mon attention. Sortez, ce sont les toilettes pour hommes ici, madame.

Instantanément, Spike adopta une posture défensive et un air contrarié. Mais avant même qu'il ne puisse faire un pas vers l'homme, je lui empoignai le bras et l'amenai en direction de la sortie.

— Désolé, il a un peu trop bu ! m'excusais-je au garde de sécurité. Nous partons, de toute façon. Bonne soirée.

Heureusement, l'altercation s'arrêta là.

J'entraînai Spike jusqu'à la table de billard avant d'attraper mon manteau et de commencer à l'enfiler.

— Qu'est-ce que tu fais ? me demanda Spike avant d'ingurgiter une gorgée de bourbon.

— On s'en va. On retourne à Los Angeles, déclarais-je avant de lui retirer son verre des mains. Et tu arrêtes de boire.

— C'est notre lune de miel ! On ne va quand même pas partir à cause d'une connerie pareille !

— Si je n'étais pas arrivé, tu aurais tué un homme ce soir !

— Et alors ?

— Et alors ?!

J'allais lui sortir que c'était mal et tout le bla-bla que cela impliquait, mais encore une fois, l'accumulation de tous ces évènements étranges me fit l'effet d'une claque au visage. Malgré le drap de dénis derrière lequel j'avais tenté de me dissimuler, je ne pouvais nier que quelque chose clochait.