CHAPITRE 1

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Jeudi soir, je quitte l'université seule, pour une fois. Je prends mes écouteurs et lance ma musique en mode aléatoire. « Send me an angel » de Scorpions démarre dans mes oreilles, et d'un geste brusque je change.

Pas cette musique Calyssa.

C'était la chanson préférée de maman, trop tôt pour l'écouter. Même après deux ans marquées par son absence, je n'arrive vraiment pas à m'en remettre. Beaucoup trop dur pour moi.

« Save that shit » de Lil Peep. Beaucoup mieux.

La douceur du début de l'hiver me pique un peu la peau. J'enfile pour sac sur mes deux épaules et referme mon manteau. Je sens la chaleur de mon corps se dissiper, peu à peu que j'avance.

Sur la route, je m'arrête devant le magasin de tatouage, Andreas me repère à travers la baie vitrée, il me fait signe de l'attendre. Je rentre et pose mon sac sur le comptoir de l'accueil, où Ailiin se trouve, comme chaque jour de sa vie. Elle le prit en souriant, et le mit de son coté.

-J'arrive Calyssa.

Je me tourne vers Andreas et fourre mes doigts dans ses cheveux blonds. Je me penche pour observer le tatouage qu'il est en train de faire sur la peau d'une fille.

-Des yeux, un trait d'eye-liner plus épais que mes mollets. Amy? Lui dis-je.

-Oui, Amy, répond-elle.

Elle a un accent que je connais vraiment bien, le même que moi. Elle est française elle aussi. Son tatouage est très joli, très simple. Cela ressemble vaguement au dessin d'Andreas, mais ce n'est pas lui qui choisit en général, puisque ce ne sont pas ses tatouages.

-Tu es française non? Lui dis-je, après quelques secondes de réflexion.

-Oui, je viens de Valence, et toi?

-Paris. Andreas a fait du bon travail, ton tatouage est magnifique.

Elle me sourit et se penche pour observer l'intérieur de son coude. Elle sourit de plus belle, ça lui plait.

Je ressors du salon quelques secondes après et me dirige vers le Starbucks où je choisis quatre Espresso Macchiato à emporter. Je traverse la rue et lorsque je rentre dans le salon, Andreas applique de la crème sur le tatouage de la fille. Elle me regarde, surprise, lorsque je lui tends un gobelet.

-C'est très gentil, dit-elle.

-C'est un petit cadeau, de française à française.

-Tu es ici depuis longtemps?

Depuis combien de temps suis-je à Oslo? Deux années, deux longues années. Je passe mes mains sur mes bras et je regarde dehors. J'ouvre la bouche et je regarde partout ailleurs, sauf dans ses yeux.

-Je m'appelle Calyssa. Et toi?

Elle regarde Andreas, qui me tient pas la taille à présent. Je suis presque sûre qu'il lui fait un regard en ce moment même, qui veut dire « ne pose plus jamais la question ». Elle baisse les yeux et fixe quelques secondes mes bottes.

-Trop cool, les bottes. Adèle.

Elle se lève et se dirige vers Ailin. Je lui tends son gobelet et Andreas prit le sien. Andreas me prend la main et m'attire dehors, où il me fait un bisou sur le nez, avant de sortir une cigarette.

-Merci pour le café, et aussi, de fidéliser ma clientèle. C'était gentil de ta part, me dit-il doucement en sortant son briquet.

***

NORWEGIAN CHRONICLES - EPISODE 1: Calyssa [FR]Where stories live. Discover now