À la vie, à la mort

Chapitre 2 - Marco

Le son de mes consœurs et confrères en train de réciter la prière habituelle me réveille.

Que Dieu sache que nous lui appartenons
Qu'il accepte nos péchés envers les plus cruels
Qu'il comprenne que nous allons nous battre pour la justice éternelle
Que Dieu abolisse l'existence des vampires
Qu'ils retournent en enfer auprès de leur maître, Satan
Que nous puissions vivre en paix
Que les générations futures maudissent nos âmes si elles sont en enfer
Mais qu'elles les remercient éternellement si nous nous retrouvons aux cieux
Et que l'on continue à louer le Père, le Fils et le Saint-Esprit
Amen

Des minces rayons de Soleil entrent dans ma petite chambre en pierre, me donnant assez de lumière pour m'habiller. Puisque je dors avec une vieille camisole blanche et un caleçon, je dois juste enfiler une paire de pantalons chauds, ainsi que de mettre ma cape avec capuche brune avec cinq broches en or, ce qui démontre clairement que je suis le dirigeant de cette organisation de prêtres. Notre but principal est de survivre à ces suceurs de sangs que sont ces vampires. Le visage sans scrupule d'Amélia apparaît dans ma tête et je me rembrunis. Elle est la seule et unique raison pour laquelle sa compagnie n'est pas ruinée et en train de nous prier de leur accorder de la merci. Je récite la prière que j'ai entendue ce matin, plus rapidement parce que je suis  seul, tout en appliquant un peu d'eau bénite sur mon front. Je sors de ma chambre et j'entre dans le corridor, tout en saluant mes collègues. Quelques femmes, voulant une promotion, m'adressent quelques clins d'œil, tout dans une tentative de me séduire. Elles sont tellement pathétiques, je pourrais en pleurer, mais au lieu de leur dire que j'en ai assez de leurs conneries, je les laisse faire ce qu'elles veulent, car elles finissent toujours par travailler plus fort, ce qui ne nuit certainement pas à l'entreprise.

Je me dirige vers une porte à ma gauche, qui me donne accès à la salle de bain privée pour moi et Armando, mon conseiller principal. Celui-ci est déjà à l'intérieur, en train de se brosser les dents. Dès que je franchis l'encadrement, il sursauta. Je lâcha un petit rire et on partagea une accolade bien sentie. Il prit la parole, avec sa brosse à dents toujours dans la bouche, ce qui le faisait cracher de la pâte à dents tout partout.

- Alors, tchou as tchrouvé une femme à chton goût?, articula-t-il.
- Attends, quoi?, lui dis-je, à moitié mort de rire.

Il sortit sa brosse à dents de sa bouche, la rinça, la reposa à sa place, recracha de la pâte dans le lavabo, se rinça la bouche et se retourna vers moi.

- Ce que j'essaie de dire, c'est as-tu trouvé une femme à ton goût?
- Non, car elle veulent juste être avec moi pour avoir une promotion, elles ne me veulent pas pour moi.
- Ah, je te comprends. Ça m'arrive tout le temps. Mais quel serait ton genre de femme?
- Le physique?
- Oui.
- Mmmh, je ne sais pas, qu'est-ce qui me ferait rêver?
- Une belle blonde?
- Oui! Avec des yeux bruns, de belles courbes, un visage parfait, la peau un peu pâle et capable de me tenir tête.
- Je peux en avoir une de même?, plaisanta-t-il.
- Non! Elle est toute à moi!

Je brossai mes dents à mon tour et nous continuâmes à imaginer la femme parfaite pour moi. À la blague, il nota tout dans un petit calepin en disant:

- On va bien la trouver, elle!

Dès que nous sortîmes de la pièce, il n'y avait que des filles blondes dans le corridor. Il y a des choses qui ne vont jamais changer, pensai-je en soupirant. Tout en saluant poliment les femmes qui firent mine de m'ignorer pour me tenir tête, Armando me laissa devant la grande porte où j'étais le seul à pouvoir y entrer.

Dans la grande salle, il y avait toutes les armes dont je disposais pour éliminer le plus de vampires possible. C'était un vrai trésor. D'habitude, cette salle est réservée pour le chef et son conseiller principal, mais Armando déteste voir tous ces objets qui peuvent le tuer. En quelque sorte, je le comprends, mais il déteste faire la bataille, même s'il a le corps parfait pour éliminer les gens. Je pris mon pieu en bois parfaitement fait pour ma main, que j'ai fait faire sur mesure. Encore, mes pensées dérivèrent à Amélia. Je trouvais ça hilarant que je ne l'aie pas encore tuée. Pour ma cause, j'ai réussi à rallier plus de 200 personnes pendant la dernière année. Elle, misérablement 17. J'y pense, on devrait vivre en harmonie et faire un traité de paix.

Par contre, ce n'est pas comme ça que ça marche, ici, pensai-je en rangeant le pieu sur son étagère.