Le Carnet

Chapitre 3

Ayana traversait l'espace entre le portillon et le perron de la maison de Neav.

Il était assez tard dans la matinée, et la jeune fille pouvait donc observer toutes les fleurs écloses qu'il y avait dans le jardin.

Elle s'empressa de sonner chez son meilleur ami. Elle attendit quelques minutes devant la porte avant de réenclencher la sonnette de la maison plusieurs fois.

La brune commençait à s'inquiéter, les parents du blond n'était pas présent pour le week-end et avait donc laissé leur fils seul, et Neav navait pas pour habitude d'ouvrir lorsque quelqu'un sonnait chez lui. Elle se demanda ce qu'il avait bien pu faire la veille.

Elle décida de voir si le sas avait été laissé ouvert et à sa surprise, la porte s'ouvrit facilement, sans que la fille n'ait le besoin de la forcer. Alors, elle prit la décision de rentrer dans la maison pour essayer de trouver son ami.

Elle pénétra dans le hall, toutes les lumières étaient éteintes mais elle n'osa pas les allumer.

La peur commença à la gagner. La jeune brune décida d'emprunter l'escalier qui se trouvait à droite du couloir rejoignant la cuisine, devant elle.

Ayana n'était pas allée très souvent jusqu'à la chambre de son ami pourtant le chemin pour y accéder était gravé dans sa tête, comme si elle s'y rendait souvent.

Elle monta progressivement les marches grinçantes. Arrivée au palier de l'étage, elle se dirigea dans le couloir, passa une première porte, la salle de bain, puis une deuxième, la chambre des parents du blond, enfin elle arriva devant la troisième, celle de Neav. Ayanna était toujours plongée dans le noir.

Elle n'entendait aucun bruit qui pourrait indiquer qu'une présence pouvait se trouver de l'autre côté de l'ouverture, jusqu'au moment où elle entendit un hurlement à en déchirer le cœur.

Ayana n'hésita pas une seconde, actionna la poignée et rentra dans la pièce, pendant que son anxiété augmentait.

Une petite veilleuse, posée sur une table de nuit, offrait à la pièce une faible lueur bleutée. La jeune fille voyait un lit deux places à côté de la console, du coté droit un bureau en bazar et du coté gauche, des meubles de rangement. Sur le matelas se trouvait un Neav en train de se tortiller dans tous les sens et de crier, sûrement en plein cauchemar.

La jeune fille s'approcha doucement de son ami et tenta de lui parler pour le réveiller mais rien n'y vit, elle dut le prendre dans ses bras.

Enfin, le jeune homme sortit de sa torpeur mais malgré tout il n'était pas encore totalement conscient et appela Ayana :

« Maman ? ».

Elle lui répondit par la négative et le vit lever.

Elle ralluma toutes les lampes, en le faisant descendre jusquau salon, pour quil puisse y voir clair. Ensuite, elle traversa le couloir, puis la cuisine et arriva enfin au salon avec un Neav tout tremblotant dans les bras.

La jeune fille l'assit sur un des sofas qui agrémentait la pièce et lui donnant un plaide qu'il utilisa pour se réchauffer.

Ayana retourna dans la cuisine et se permit de préparer des chocolats, sa spécialité, pour eux deux. Une fois près, elle les mit sur un plateau et amena le tout au salon. Elle posa ce qu'il lui encombrait les bras sur la table basse devant le canapé où se trouvait son ami avant de partir le rejoindre.

Les deux se lovèrent inconsciemment l'un contre l'autre après avoir prit leurs chocolat en main.

Ayana ne disait rien et se dit quelle attendrait que Neav parle, car elle savait qu'il lui parlerait quand il en aurait besoin, le moment venu. La brune respectait le mutisme du blond et ne le brisa pas.

Les deux amis restèrent pendant près d'une heure en silence, jusqu'à ce que le garçon se décide enfin à parler :

« Désolé »

Neav avait honte que son amie le voit comme cela.

« De quoi ? » lui répondit gentiment la jolie blonde.
« De devoir te faire subir mon état.
- Tu rigole, j'espère ! Tu sais, si on est ami, c'est aussi pour ça.
- Merci » ajouta faiblement le blond, ne pouvant empêcher son cœur de se serrer.

Le silence se réinstalla mais il fut vite interrompu par la fille :

« Tu veux me raconter ?
- Je ne sais pas, c'est compliqué. Tu n'aurais jamais du me voir comme ça. » Dit Neav, tout en sachant qu'il lui raconterait son rêve.

Cette fois, Ayana attendit sa réponse.

« Tu vois, ça fait bientôt trois semaines que je fais ce rêve presque tous les soirs... Je t'ai confondue avec ma mère parce que d'habitude c'est elle qui est là à me réveiller et à m'aider.
-  ...
- je me trouvais à la lisière dune sombre forêt avec au dessus de ma tête, la nuit noire qui régnait en maître. Les arbres, autour de moi, ressemblait à des humanoïdes difformes aux membres crochus.
Pris de panique, je me mis à courir dans la direction opposée à la nature. J'ai couru pendant des heures jusquà être à bout de souffle. Enfin, je suis arrivé devant une immense demeure qui se fondait presque parfaitement dans la noirceur de la nuit.
Une lumière persistait au troisième étage de la maison. Je restais là pendant un long moment à l'observer, au bout dun moment une ombre apparue. Cétait un homme, il ouvrit la fenêtre et pointa quelque chose sur moi.
J'étais comme tétanisé jusqu'à ce que je comprenne que c'était une arme à feu, alors mes muscles se libérèrent. Je me retournais et là je vis que tous les arbres étaient à quelques pas de moi. Mais une autre personne était apparue.
Alors, impulsivement, je lui pris la main et commençais à courir mais j'étais sans cesse ramené à elle qui ne voulait pas courir. Pendant ce temps, l'homme tirait dans tous les sens
C'est à ce moment là que je vis la personne se faire trouer de partout. On s'effondrait au sol, elle parce qu'on lui avait enlevé la vie et moi à cause du désespoir. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, et hurlait des choses à la personne avec qui j'étais.
Les tirs s'étaient arrêtés, et tout devient noir. J'avais la tête qui tournait. Et c'est toujours à ce moment que je, ou plutôt qu'on me réveille. »

Neav avait dit son texte d'un ton saccadé, sarrêtant à plusieurs reprises pour reprendre son souffle et calmer les battements de son cœur. Pendant ce temps, à côté de lui, Ayana n'avait pas arrêté de trembler.

Un nouveau silence s'installa pendant quelques minutes.

« Et tu sait qui est la personne qui est apparu ?
- Non. »

Le blond venait de lui mentir, il n'aimait pas ça mais il ne pouvait quand même pas lui dire que c'était elle qui se faisais tuer à chaque fois qu'il s'endormait.

« Et tu te souviens de ce que tu lui dit ?
- Non plus, ce ne sont que des paroles intelligibles. » Mentit encore Neav, son corps prit de soudain tremblements rapidement calmés.

                             ***