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Ce furent des chuchotements d'inquiétudes qui me réveillèrent, près d'une demi-heure plus tard. Dès que je repris conscience, une douleur sans nom m'attaqua tout le corps, mais plus particulièrement le côté gauche du visage. J'avais l'impression que j'étais passée sous un train.

— Elle se réveille ! indiqua une voix masculine.

Je reconnus sans peine la voix d'Alex. N'étant pas au fait du temps qui était passé, je visualisai toujours Spike et Drusilla prendre la fuite, me poussant à articuler d'une intonation très faible :

— Ne le laissez pas s'enfuir...

Ce ne fut qu'à ce moment-là que je réalisai que je ne me trouvais plus dans le laboratoire, mais dans le confort d'un lit. C'étaient les oreillers qui soutenaient ma tête qui me l'avaient fait réaliser. En ouvrant faiblement les yeux, j'aperçus Giles entrer dans la chambre où je me trouvais. Il ne tarda pas à s'accroupir près de moi, tel l'était mon meilleur ami. Toujours en silence, Alex posa sa main contre mon épaule dans une caresse rassurante. À son regard et à celui de mon observateur, je devinai qu'il était trop tard pour agir à ma demande.

— Vous auriez dû l'arrêter.

— Il s'apprêtait à te tuer, répliqua Alex.

Je fermai les yeux en gémissant de rage. Et puisque Spike n'était plus en mesure de me voir, je me permis de laisser des larmes sortir et dévaler mes joues. Giles retira ses lunettes et posa le dos de son index sur ma pommette afin d'essuyer la goutte d'eau qui venait d'émerger de mon œil.

Comment tout avait pu si mal tourner ? J'avais tout prévu. Il était censé rester cloîtré ici jusqu'à ce qu'on réussisse à localiser et à éliminer le Conseil. C'est ma faute, tout est ma faute. J'aurais dû le surveiller plus assidûment. J'aurais dû rester là. On aurait dû surveiller toutes les issues. Par-dessus tout, Drusilla n'avait pas à entrer dans toute cette histoire.

— Buffy, m'interpella mon Observateur d'une voix douce.

— Mmh... ?

C'était un grognement. J'étais si frustrée contre moi-même que je n'avais plus la force de faire autre chose que de me blâmer intérieurement. Ils n'auraient pas dû le laisser partir. Il allait tuer des gens, et sa compagne n'allait certainement pas arranger les choses. Je serais forcée de le combattre. Je serais obligée d'avoir mal. Encore.

— Tu le retrouveras et tu feras ce qui te semblera le plus juste, ajouta Giles.

Spike n'est plus. Ce n'est plus lui.

Il faut que je me fasse à cette idée.

Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant