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— Je vous l'ai dit et je me répète sur le fait que tout ça était une très mauvaise idée ! déclara mon meilleur ami.

— Merci beaucoup Alex. Continu de faire comme si je ne le savais pas déjà, rétorquais-je d'un ton cinglant.

Il y avait de longues minutes que notre petit groupe était réuni dans un des nombreux bureaux de chez Wolfram & Hart afin de faire une mise au point sur la situation. Il s'agissait aussi d'une opportunité de trouver des solutions, mais en dehors de se mettre la faute les uns sur les autres, nous ne trouvions pas vraiment d'issues.

Je gémis, victime d'énormes élancements douloureux à la mâchoire. Angel ne tarda pas à arriver avec un linge rempli de glaçons qu'il appuya contre ma joue.

— Ça va aller ? demanda-t-il à mon adresse.

— Oui merci, dis-je en appuyant la glace moi-même sur le côté gauche de mon visage.

Alex me regarda d'une mine désolée. Il tenta de reprendre la parole, mais je le coupai avant qu'il ne puisse sortir un seul mot :

— J'ai foiré. Je sais, Alex.

Celui-ci s'obligea à replonger dans le silence, sûrement pour éviter de me vexer davantage. En fait, j'étais déjà si dure envers moi-même qu'un rien pouvait me faire sortir de mes gonds.

— Il faut trouver un moyen de localiser les membres du Conseil, ajoutais-je d'une manière plus motivée. Je suis certaine que Willow en est capable.

— Je peux également essayer de contacter les sorcières de la confrérie d'Angleterre. Peut-être seront-elles capables de nous donner un coup de main, me rassura Giles.

— S'il vous plaît, pouvez-vous faire ça au plus vite ?

— Demain à la première heure, tu as ma parole.

Je soupirai, bien que le soulagement tant recherché ne fût pas au rendez-vous.

— Très bien, soufflais-je en me remettant sur mes pieds. Je vais aller m'allonger et reprendre des forces. En espérant que j'arrive à dormir...

Quelques minutes plus tard, je traversai le couloir en compagnie d'Angel qui m'avait proposé de me reconduire à ma chambre. Aussi, il prit le temps de m'expliquer qu'il avait dupliqué le nombre de gardes de sécurité, assuré les systèmes d'alarme et augmenté le nombre de caméras dans tout le bâtiment. Si Spike avait l'intention de venir traîner dans le coin, il serait repéré en un rien de temps.

Une fois à ma porte, Angel et moi nous nous fixâmes un bon moment sans rien dire. Sans doute était-ce un de ces moments où chacun est dans sa tête, mais pas réellement seul ? En fin de compte, c'était presque agréable.

— Bon, je te dis à demain. En espérant que la journée de demain sera plus agréable que celle-ci, dis-je, toujours avec mon paquet de glace sur la figure.

— Je lirai les journées avant ton réveil pour vérifier que rien de grave n'est arrivé cette nuit. Je voudrais justement éviter que tu réveilles avec ce genre de nouvelles...

Je hochai la tête en guise de réponse. Alors que je m'apprêtai à entrer dans ma chambre, Angel m'arrêta et m'attira vers lui afin d'avoir accès à mon front et y poser un baiser.

— Bonne nuit, finalisa-t-il.

Aussitôt, il commença à rebrousser chemin.

— Qu'est-ce que ça veut dire ça ? m'énervais-je.

Il se retourna.

— Que je ne t'abandonne pas. Que je ne te laisse pas tomber.

B

Je me réveillai trois heures plus tard, la bouche pâteuse et sèche, comme si je ne m'étais pas abreuvée d'eau depuis des jours. Ce qui me poussa à me redresser dans mon lit, comateuse. Quelle heure est-il ? Je jetai un œil au cadran posé sur la table de chevet : trois heures quarante du matin. Je soupirai en me disant qu'au moins, j'étais parvenue à dormir un peu. C'était déjà une petite victoire.

Je me levai de mon lit et quittai la chambre. Mais avant de m'aventurer plus loin dans le couloir, j'allai rapidement vérifier la chambre de ma petite sœur qui se trouvait juste à côté de la mienne. Dawn dormait paisiblement et aucun vampire aux cheveux décolorés ne semblait la déranger. À cette découverte rassurante, je refermai la porte sans un bruit. Je poursuivis donc ma ronde dans le couloir, étriquée de mon short gris assorti à mon débardeur. Si une situation d'urgence se présentait, je ne portais clairement pas la bonne tenue, mais j'étais si vaseuse et endormie que je m'en fichais.

Au bout de l'allée, je croisai la porte du bureau d'Angel et un léger bruit m'indiqua qu'il s'y trouvait toujours. Poussée par ma curiosité, je toquai et entrai. Je trouvai un Angel bien affalé dans une chaise. Il ne parut pas vraiment étonné de ma présence. Il avait dû m'entendre ou me sentir approcher.

— Bonsoir, dit-il. Tu ne dors pas ?

— Je pourrais te poser la même question.

Il m'échangea un sourire étrange, presque amusé.

Aux premiers abords, je trouvai ça étrange. Du moins, ce fut jusqu'à ce que je remarque deux bouteilles de rhum posées sur son bureau : une complètement vide et l'autre à peine entamée.

— Tu bois ? m'étonnais-je.

— C'est occasionnel, se défendit-il. Pour être tout à fait honnête, ces bouteilles pourrissent dans mon bureau depuis plusieurs années. Je me suis dit qu'il fallait bien que je finisse par les boire un jour...

Je ricanai discrètement, amusée par de tels propos, surtout du fait qu'ils provenaient de lui. Je m'appropriai le banc placé en face de lui, et demandai :

— Je peux me joindre à toi ?

Il se cala dans le dossier de sa chaise, pris au dépourvu.

— Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée.

— Je comprends, répondis-je d'une voix désolée. Je m'étais seulement levée pour boire un verre d'eau de toute façon.

Je me relevai avec l'intention de quitter la pièce, mais il ne me donna même pas l'occasion de lui faire volte-face, m'interpellant :

— Le rhum... avec ou sans glaçon ?

Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant