Partie 26, passionnel

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Coucou les girlz (and boys, on ne sait jamais..) tout d'abord je tiens à m'excuser pour ces mois d'absences. Sachez que même si j'aime énormément le fait de vous écrire, je ne trouve pas toujours le temps de me poser et de le faire... Mais je profite d'un peu de temps libre pour tenter de répondre à mes engagements et de vous offrir une suite.. Bonne lecture à tous !

Je suis restée sans voix face à ses mots. Je ne savais pas si je devais bien le prendre, mal le prendre, je ne savais pas si sa phrase était bourrée de bonnes intentions ou de mauvaises. J'ai glissé mon bras hors de son emprise. Il a fait un pas en arrière et s'est retourné pour quitter la pièce. Je ne pouvais pas le laisser partir comme ça, fallait que ça sorte, les mots me brûlaient les lèvres.

- Tu vas tout détruire comme ça tout le temps ?

Il se retourne net, avec des grands yeux emplis d'incompréhension :

- Quoi ? Dit-il

- Le fait de jamais rien avoir eu de stable dans ta vie ça te donne envie de tout casser ou c'est juste le plaisir de faire mal aux gens ?

- Qu'est ce que tu m'racontes, arrête avec tes trucs de psy Luis..

- Pourquoi tu fuis ? Ça te pique ?

Il se retourne et fait un pas vers moi :

- Et toi ça t'pique que j'te dise que tu fuis tous les mecs qui s'approchent de toi parce que t'as été abandonné par ton daron et que le seul mec de ta vie que t'as aimé t'as violé ?

Ça pour me piquer.. Aucune phrase sortie de la bouche de Karim jusque là, n'avait été aussi douloureuse à attendre. Mais j'étais forte, je grandissais, les mots ne me touchaient plus, il en fallait plus. Et je devais assumer mon vécu, pouvoir l'entendre en faisait parti.

- Tu penses que traiter les femmes comme de la merde ça va te soigner et soulager la haine que t'as contre la femme qui t'a mis au monde ?

- Ta gueule Luisa.

Il s'apprête à partir de nouveau. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot :

- La différence -il se retourne vers moi- la différence entre toi et moi Karim, c'est que moi j'en suis consciente, je sais ce qui tourne pas rond chez moi. Toi non.

- Et que tu penses que baiser avec tout ce qui bouge ça va te soigner?

- Et toi ? Dis-je en soutenant son regard.

- Ouais. Dit-il en me regardant droit dans les yeux. Il sort de la pièce rapidement juste après sa phrase. Cette conversation m'avait chamboulée. Je ne savais plus ce que je voulais, je ne savais plus si je voulais de Karim dans ma vie, ni même d'un homme dans ma vie.

Les semaines sont passées après ma soirée "d'anniversaire". J'avais repris mon travail, aussi assidûment qu'avant. Je me noyais dedans, ça m'occupait l'esprit. J'avais réussi à payer un billet d'avion à la mamma et Aya pour qu'elles puissent aller voir ma grand-mère en Italie. Je me concentrais sur ma famille, Ghita, ses déboires amoureux et mon travail. Avec Karim on s'ignorait totalement, comme avant, comme deux inconnus. Nous arrivions à passer des heures dans la même pièce sans s'adresser une parole ni même un regard. C'était pas facile, du moins pour moi, parce que c'était Karim et qu'il avait une petite place dans mon cœur. Ces dernières semaines m'avaient fait réaliser ça. Je ne pouvais pas faire l'ignorante, j'étais attirée physiquement par lui, mais ce n'était plus seulement ça. Ça n'était pas que sexuel ou physique, c'était autre chose. Sa présence me manquait, nos longues conversations me manquaient, son humour, son sourire. Je ne dirais pas que j'étais croc de lui.. Mais je ne me serais projetée avec aucun autre mec à cette époque, à part avec Karim. Pourtant c'était inconcevable, je le savais. C'était un gros connard, un gros baiseur imbus de lui-même, misogyne, il avait tous les défauts de la terre, et j'avais bien trop souffert pour accepter tout ça. Alors je vivais ma petite vie. J'essayais d'oublier Karim et d'oublier qu'il avait été présent dans ma vie. J'avais réussi à oublier Bilel alors que je mourrais pour lui, Karim ce serait un jeu d'enfant. Quant à Bilel ; disparu. J'avais croisé Majid un soir à la boîte, il était avec des gros dealeurs, des têtes cramés du grand banditisme. Il avait de mauvaises fréquentations et il n'y avait pas besoin d'être du milieu pour le savoir. Il a fait semblant de pas me connaître et tant mieux. J'entendais plus parler de Bilel, j'en venais à me demander si on ne l'avait pas buté. En tout cas, c'était devenu un fantôme, lui le grand du quartier, le roi de la zone, tout avait bien changé..

La rose fane mais pas ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant