Une nuit mémorable (Lemon Le Secret d'Henri)

Une nuit mémorable

* risque de spoil du dernier chapitre*

   Henri fini de ranger ses affaires. Il prend sa guitare, soigneusement rangée dans son étuis, puis un sac de sport qui contient les accessoires de Jay. Soudain, Henri se tourne vers moi et me tend la main. Sans aucune hésitation je la saisie et je plonge mon regard dans le sien. Je me noie quelques instants dans ses yeux d'azur et me hisse pour déposer un délicat baiser sur sa joue. Ses cheveux caressent mon visage et son irrésistible odeur chatouille mes narines... C'est fou ce qu'il m'a manqué ! Il esquisse un sourire béat et m'entraîne vers la sortie de la loge. Main dans la main, nous marchons dans la nuit. Une douce quiétude nous enveloppe. Par intermittences, Henri effectue une légère pressions de la main, comme pour s'assurer que je suis bien là, avec lui, et que ce moment n'est pas un rêve.
Arrivés à sa voiture, nous nous installons. Cependant, mon cher et tendre ne démarre pasimmédiatement le véhicule.

— Henri, ça va ?

« Oui ! Je suis seulement un peu fatigué. Mais je ne me suis jamais senti aussi bien auparavant », me répond-il les yeux qui pétillent d'amour.

Je me remémore le « bonne nuit » plus que suggestif de Jasmine... Est-ce que ce soir nous irons plus loin ...? À cette idée, mes joues prennent feu. En plein questionnement, je n'avais même pas remarqué que nous roulions.

« Euh... où est-ce qu'on va ?» demandé-je timidement.

Henri m'offre un sourire séduisant et répond aussitôt :

— Passer une soirée mémorable.

Mon cœur fait bon, le feu de mes joues s'embrase mais pour la forme je roule des yeux pour lui signifier que ça ne répond pas à ma question.

— Très bien ! Je me doutais que, curieuse comme tu es, je ne pourrai pas garder le secret bien longtemps !

Nous rions en chœur, trop heureux d'être ensemble après les sept jours de cauchemar que nous avons vécus.

— Je me disais que nous pourrions aller dîner puis passer le nuit ensemble. C'était ce que j'avais prévu, après le concert privé. Enfin, avant tout ça.

« Avant que je dérape », voilà ce qu'il doit se dire. Ses yeux, rivés sur la route, reflètent la souffrance qu'il a ressentie cette semaine. Je me rends compte que ce secret a été un énorme poids sur ses épaules. Comment-a-t-il fait pour le supporter pendant tout ce temps ? Tout les jours, il doit faire se déguiser pour ne pas attirer l'attention, pour passer inaperçu. La première fois qu'il a ouvert son cœur a quelqu'un, cette personne a préféré une chimère à celui qu'il est véritablement. Ma gorge se serre lorsque j'y songe : lui, seul et blessé mais heureux de donner le sourire à des millions de fans.

Henri se gare, me demande d'attendre dans la voiture pour m'ouvrir la portière.  Je fonds sous sa galanterie. Joyeux comme un enfant, il me mène jusqu'à l'hôtel-restaurant. La bâtisse est chic et composée de matériaux luxueux : un magnifique sol de marbre donne sur l'entrée alors qu'une coquette porte en fer forgé trône au centre de l'allée.

Un portier nous ouvre et Henri annonce qu'il a bel et réservé à son nom. Dans le restaurant je suis prise de court : tout respire la richesse. Alors que l'on nous guide à notre table, je remarque de nombreux regards féminins qui convergent sur mon copain. C'est vrai que, habillé ainsi, il est craquant. Je ris en mon fort intérieur puisqu'il ne prête attention à aucune autre qu'à moi.