VIII. Regard dépeint par mes propres mains

112 42 11
                                    

      Le midi, j'ai mangé en vitesse au self pour aller dans la salle d'art. En sortant du bâtiment, j'ai encore eu droit aux mêmes expressions étranges, mais elles ne m'atteignaient plus.

      Comme à chaque fois que j'entrais dans cet endroit, j'inspirai un bon coup l'odeur de peinture et de bois. D'encre et de sciure. De créativité et d'imagination. D'inspiration.

      J'ai retrouvé mon carnet où je l'avais laissé. J'en humai aussi l'odeur. Le cuir. Le papier. Le tout fit apparaître un demi-sourire sur mes lèvres.

      Sur une table toute tâchée de peinture, je posai mon matériel, et m'assis face aux multiples dessins que j'avais dessinés la veille. Parmi toutes les esquisses, je choisis de peindre en premier le regard.

      Celui qui avait tout fait chavirer.

      Du bleu outremer, ciel, roi, pétrole, nuit, indigo, majorelle... Et une touche d'argenté.

      Sur ma palette, je mélangeai certaines nuances pour en créer certaines, et en dégrader d'autres. La page se teinta rapidement de toutes ces couleurs, si belles à mes yeux. Des tourbillons de bleu coloraient un simple regard.

      Une heure plus tard, j'avais terminé.

      La porte de la salle s'ouvrit, et je levai le nez de ma peinture. Je devais en avoir sur les joues, et peut-être même sur le front.

      Je me confrontai à la seule source de mon sourire.

      Une énième fois, je plongeais mon regard dans la réplique exacte de ce que je venais de peindre.

Peindre, ou dessiner...

Des avis ?

Camsblue

BleuennOù les histoires vivent. Découvrez maintenant