Chapitre 19

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PDV Nala
Je suis réveillée par un rayon de soleil qui vient éclairer la chambre. En ouvrant les yeux, je me rends compte que Théo dors encore, et en profite pour l'observer.
Il dors sur le ventre, une main sous l'oreiller et la tête penchée de mon côté. Je ne peux m'empêcher de sourire devant son air enfantin; des mèches brunes lui tombent dans les yeux et il a la bouche entre ouverte.

Je rabat ma couverture sur le côté et sors du lit pour me diriger vers la salle de bain. Après une rapide toilette pendant laquelle je me change et me brosse les dents, je vois en sortant de la salle de bain que Théo s'est réveillé. Il est appuyé contre le mur et regarde par la fenêtre, perdu dans ses pensées.
-«  On doit y aller.

-Oui j'arrive. Tu es prête ? »

J'acquiesce et Théo se décide enfin à bouger. Il prend la clé de la chambre et son sac, puis sors de la pièce, ce que je fais également. Nous arrivons rapidement en bas et Théo constate que nous avons encore le temps de prendre un petit déjeuner.

Nous arrivons dans la salle à manger de l'auberge et faisons face à un buffet peu appétissant. Je reste septique devant les différents bacs contenant des bouillies brunes et décide finalement de me servir seulement d'une pomme. Heureusement, je n'ai jamais eu faim le matin, et peux donc me contenter d'un fruit sans risquer d'avoir mal au ventre.

Je m'installe à une table pour deux personnes et croque dans ma pomme en me demandant ce que les autres doivent faire au même moment. Un raclement de chaise me tire de mes pensées et je voit que Théo a de son côté bien rempli son assiette.
-« Tu devrais manger plus, une longue journée nous attend.

-Je n'ai pas faim. Qu'est ce que tu prévois de faire pour les traces ?

-On va commencer par l'entrée du village.C'est là que j'ai senti les traces. On avisera du reste après. »

Nous finissons rapidement de manger et j'attend que Théo rende la clé de la chambre à l'accueil pour sortir.

Dehors, le temps est gris et le vent soulève mes cheveux bruns. Je referme rapidement mon manteau en grelottant et suis Théo qui commence à marcher en suivant des panneaux. Alors que lui n'a pas l'air touché par le froid mordant, je tremble et plisse les yeux pour essayer de ne pas le perdre de vue à travers la fine pluie qui commence à tomber. Nous arrivons finalement au coin d'une ruelle sombre et Théo s'arrête pour s'agenouiller au sol, trempant ainsi son pantalon noir. Je me mets derrière lui et hume l'air pour savoir pourquoi il s'est arrêté.
Il y a effectivement une odeur de hyènes et de peur, mais celles-ci sont ténues, ce qui explique que les hyènes sont passées ici il y a plusieurs jours.

-"Les odeurs ne sont pas fraiches, il faudrait continuer plus loin en suivant les traces.

-Je me demande pourquoi elles ont eu peur..."

Nous restons quelques secondes immobiles, réfléchissant à cette étrange découverte, puis Théo se relève et repart, constamment en alerte. Je le suis et nous continuons notre chemin, toujours en suivant les odeurs de ces hyènes, qui deviennent plus fortes au fur et à mesure de notre recherche. Après plusieurs heures, nous décidons ensemble de nous arrêter pour déjeuner.

Nous optons pour un petit restaurant local, qui arbore la même façade grise et délabrée que les autres bâtiments. Je commence à trouver cette ville louche, elle a l'air abandonnée depuis des années, pourtant les commerces marchent encore. Nous entrons et une bonne odeur de viande grillée vient chatouiller mes narines. En jetant un regard à Théo, je vois qu'il a l'air aussi alléché que moi par la nourriture. Je m'avance vers l'accueil et une petite femme métisse m'accueille avec un grand sourire.

FélineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant