Partie 2 de l'histoire.

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La première semaine passa rapidement et Bill apprenait rapidement. Il se sentait de plus en plus à l'aise avec la caisse et les pâtisseries. C'était une entreprise familiale, Jérémie et son père, Michel, étaient les deux pâtissiers et confectionnait les gâteaux et les chocolats. Liliane, la plus jeune fille de Michel, travaillait une fin de semaines sur deux et certains soirs puisqu'elle était encore au secondaire.

Bill aimait bien Jérémie. Et il pensait que la réciproque était vraie. En une semaine, ils avaient appris à faire connaissance rapidement. Ils passaient leurs journées ensemble, Michel préférant que se soit son garçon qui s'occupe du jeune Bill. De toute façon, il avait bien remarqué que les deux garçons s'entendaient plutôt bien.

Le jeune homme avait remarqué que beaucoup de femmes venaient pour apprécier les délicieuses pâtisseries mais aussi pour essayer de charmer le plus jeune des artistes. Apparemment, Jérémie ne faisait pas attention ou faisait semblant de ne rien voir. Bill ne savait pas si Jérémie avait quelqu'un dans sa vie et il devait avouer qu'il se posait la question. Jamais il n'avait aperçu le jeune homme au téléphone et aucune femme n'était venue le voir à la boutique. Il en déduit donc que l'homme était célibataire.

Il était 18h et Bill venait de fermer à clé la boutique avant de procéder à la fermeture de la boutique. Cela consistait à passer le balai, nettoyer les comptoirs, emballer les pâtisseries de la journée pour les placer dans le bac des soldes et jeter celles qui avaient expiré. Il ne s'occupait pas de la cuisine dans l'arrière boutique puisque Michel ou Jérémie s'y trouvait toujours lorsqu'il avait terminé son quart de travail. Et de toute façon, Michel et Jérémie détestaient quand quelqu'un d'autre déplaçaient leurs choses. Ils aimaient que se soit rangé d'une façon particulière, et il valait mieux ne pas les mettre en colère. Ce qui se produirait si l'un de leur appareil n'était pas au bon endroit.

Après avoir terminé toute ses tâches, le jeune homme se pointa à la cuisine pour prendre son manteau et saluer Jérémie au passage. Ce dernier confectionnait un superbe gâteau de fête. Bill se figea lorsqu'il vit l'homme à la tâche, il en avait l'eau à la bouche. Jérémie lui sourit alors qu'il trempait des fraises dans du chocolat. C'était bien la première fois que Bill se permettait de le regarder confectionner un gâteau et il devait avouer que cela ne lui déplaisait pas. Sans pouvoir s'empêcher, il s'approcha de la table de préparation, ses yeux fixés sur le chocolat et les longs doigts du jeune pâtissier.

-Hm, c'est trop bon, dit Bill alors qu'il venait de se tremper un doigt dans le chocolat.
-Eh, rigola Jérémie. Je ne t'ai jamais dit qu'une des règles c'était de ne jamais tremper ses doigts dans le chocolat?
-Désolé, répondit-il contrit.

Et merde, pensa-t-il, je ne peux donc pas arrêter de faire des gaffes? Devant son air coupable, l'air d'être pris en fragrant délit, Jérémie n'a pas pu s'empêcher d'éclater de rire. La mine boudeuse de Bill ne fit qu'augmenter son hilarité.

-Mais... Arrête de rire de moi, lui dit le jeune homme en croisant les bras un air boudeur sur le visage. Et puis... Laisse-moi goûter la crème fouettée, ça a l'air trop bon!
-Ah ! Il n'en est pas question, lui répondit Jérémie en tapant la main que Bill tendait vers le bol rempli de crème. On dirait ma sœur, ajouta-t-il.
-Maiiiis... T'as sœur à 15 ans! Et... J'ai genre 5 de plus qu'elle... bougonna à nouveau Bill.
-Avec cet air d'enfant roi, je t'enlève au moins 3 ans, rigola Jérémie.

Bill n'ai pas pu s'empêcher de rire à son tour. C'est vrai que ce n'était pas la première fois que quelqu'un lui disait qu'il ressemblait à un enfant quand il boudait.
Jérémie plongea ses yeux dans ces de son voisin. Il n'avait jamais vu de couleur brune aussi belle, il avait vraiment l'impression qu'il nageait dans une mer remplie de chocolat. L'idée le fit sourire stupidement. Du chocolat... Ça tombe bien pour lui, étant donné son métier de pâtissier/chocolatier.

-Bon, je vais y aller, lui dit le plus jeune en attrapant son manteau, brisant le silence qui s'était installé entre eux.
-À demain, lui dit Jérémie tout en se replongeant dans son gâteau.
-Ah non, j'ai congé demain... Pas toi?
-Congé ? Désolé, je ne connais pas ce mot, dit Jérémie en éclatant de rire.
-On dirait que t'as jamais congé, s'étonna Bill.
-Pas dans cette période de l'année. Trop occupé avec les commandes. Tous veulent des bûches et du chocolat pour le temps des fêtes!
-Mais quand est-ce que tu profite de la vie ? Tu me fais que travailler!
-J'en profite, t'inquiète pas pour moi. Je fais le plus beau métier du monde, lui répondit-il en souriant.

Bill ne put s'empêcher de sourire en voyant que son nouvel ami semblait sincère. Il enfila son manteau puis, après un dernier au revoir, il partit laissant Jérémie seul.
...
-Tu sais Jérémie, lui lança Bill en entrant dans la cuisine le surlendemain matin. Je n'ai pas l'impression de beaucoup te connaitre.
-Ah ouais ?
-Ouais, je te trouve plutôt mystérieux, lui avoua-t-il quelque peu gêné.
-Moi? Mystérieux??, rigola le plus vieux. Et toi Bill, ne devrais-tu pas faire tes tâches du matin dans la boutique au lieu de venir me parler?
-Elles sont toutes terminées, j'attends 9h pour pouvoir ouvrir les portes.

Jérémie ne répondit pas et se contenta de continuer sa ganache.

-Alors, je me disais, commença Bill en grignotant nerveusement une figurine en sucre que Jérémie avait raté quelques minutes auparavant. J'ai de la difficulté à te cerner. En fait, j'ai surtout l'impression que ton métier prend beaucoup de place dans ta tête.
-C'est vrai, mais tu comprendras quand tu seras plus vieux.
-T'as raison, mais j'ai quand même l'impression que tu devrais prendre un peu de temps pour toi. Genre... Va dans un spa et relaxe, lui dit Bill comme si c'était une évidence.

Jérémie, ne pu s'empêcher de rire en voyant l'innocence du jeune garçon.

-Pourquoi tu ris, lança Bill en souriant aussi devant l'air du plus vieux.
-C'est toi qui me fait rire.
-Je te fais rire ?
-Ouais !

Jérémie continua à rigoler essayant de calmer son fou rire et ouvrit de grands yeux, surpris, en voyant Bill plonger sa main dans un saladier remplit de ganache qu'il avait estimé avoir raté. Ce dernier s'élança vers lui, la main trempée de chocolat et crème, et fit glisser sa main sur le visage du pâtissier, n'oubliant pas d'en mettre plein dans la barbe de celui-ci. Bill, mort de rire, essaya par la suite de s'enfuir de la cuisine mais en vain. Jérémie le rattrapa, lui aussi sa main remplie de chocolat, et la lui écrasa sur son visage. Bill se figea un instant puis saisit une pleine poignée de farine et la lui lança au visage. Le pâtissier ne se laissa pas faire. Il attrapa de la crème fouettée et la lui lança la crème au visage. Ce fut la dégringolade. Bill attrapa un œuf, le cassant sur la tête de son ami. Le fluide de l'œuf se mélangea avec la farine, engluant les cheveux de Jérémie. La bataille a repris de la plus belle, créant un désordre monumental dans la cuisine, sous les éclats de rire des deux garçons.

-Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel, hurla Michel en entrant dans la cuisine.

Bill se figea puis perdit pied, glissant sur un mélange de farine, œufs, crème et chocolat, se retrouvant ventre à terre. Dans sa chute, il entraina Jérémie qui l'écrasa sous son poids.

-Hum... Je... Papa, lui dit Jérémie sentant le rouge lui monter aux joues alors qu'il essayait de se mettre debout. Je... Je vais tout t'expliquer.
-J'espère bien. Bill, dit-il gravement en se tournant vers lui, je crois que je n'ai pas besoin de te montrer où se trouve la porte.
-Je... NON, dit Jérémie en se relevant brusquement. Ce n'est pas sa faute, c'est la mienne. Ne le renvois pas à cause de moi.

Michel regarda son fils un instant les yeux plissés. Après un instant de silence, les garçons retenant leur souffle attendant leur sentence, il dit :

-Très bien. Mais toi et moi allons avoir une sérieuse discussion ce soir, mon garçon.
-Oui, papa, lui répondit Jérémie la tête basse, avec un soupir de soulagement.
-Maintenant, allez vous changer et rangez-moi tout ce bazar !
...
Il est 14h et Bill avait terminé sa journée. Lui et Jérémie ne s'étaient plus adresser la parole depuis l'incident du matin. Alors qu'il se dirigeait vers la cuisine pour signaler à Michel et Jérémie qu'il partait, il entendit les deux hommes se parler. Plutôt curieux de nature, il se plaça de façon à pouvoir entendre la conversation sans être vu.

-C'est un gamin Jérémie, intéresse-toi à quelqu'un de ton âge.
-C'est pas toi qui disait qu'il était gentil et qu'il travaillait bien ?
-Oui, dit-il en soupirant. Mais c'est un gamin qui ne sait même pas ce qu'il veut faire de sa vie. T'as vraiment envie de rester avec un p'tit jeune qui va se pogner l'cul toute sa vie ? Jérémie, réveille-toi un peu quand même !

Bill ouvra de grands yeux. Avait-il bien compris ? Jérémie s'intéressait à lui ? Il n'a pas pu s'empêcher de sourire à cette pensée. Mais il perdit rapidement son sourire en repensant aux propos de son patron à son égard. Alors Michel pensait réellement ça de lui ? Il secoua la tête puis se dirigea vers l'entrée, faisant retentir la clochette en fermant derrière lui.
...
La deuxième semaine passa plutôt rapidement. Bill se demandait toujours s'il ne devait pas donner sa démission après avoir entendu ce que son patron pensait de lui. Se faire juger de cette manière par quelqu'un qui le connaissait à peine... Il ne savait pas quoi en penser. D'ailleurs, il avait à peine adressé la parole à celui-ci, faisant de même avec Jérémie et Liliane. D'un autre côté, il appréciait vraiment Jérémie et pour cette raison, il ne désirait pas quitter la pâtisserie. Alors qu'il venait de fermer la boutique et que ses tâches du soir étaient terminées, il se dirigea en cuisine pour dire au revoir Jérémie avant de quitter. C'est à ce moment qu'il remarqua que pour une fois, la cuisine était propre et déjà toute rangée. Il regarda l'heure sur sa montre pour être bien sur qu'il était 18h.

-Je rêve ou tu as déjà tout nettoyé ?
-Tu ne rêve pas, rigola le plus vieux. J'avais envie de relaxer ce soir.

Bill lui sourit puis voyant un bol solitaire rempli de pastilles de chocolat trainer, il s'en saisit d'une, un air affamé sur le visage. Jérémie ne put que rire de la scène, familier avec la gourmandise de son jeune ami.

-Ne te gêne surtout pas pour goûter, rigola le plus vieux.
-Bah t'inquiète, je me gêne pas, dit Bill la bouche pleine de chocolat. Et puis, avoue, je suis ton meilleur testeur, n'est-ce pas?
-Oui, rigola Jérémie. Hum... Tu sais..., continua-t-il hésitant, En fait, je me demandais... Tu as envie de prendre une bière avec moi, ce soir ?
-Oh... Dit Bill. Je suis désolé, mais ce soir je ne peux pas... Je vois des amis... Hum... Peut-être une prochaine fois...

Bill lui sourit timidement, honteux d'avoir énoncé ce mensonge, devant la mine dépité de son ami. Mais la proposition l'avait surpris et il avait dit la première chose qui lui avait passé par la tête.

-Non, je comprends... Je te le proposerai à l'avance la prochaine fois.

Ne sachant pas quoi faire d'autre, quoi répondre, Bill acquiesça. Sans rien ajouter, il prit son manteau, le mit et sortit de la boutique pour se rendre chez lui. Il lança un au revoir avant que la porte se ferme derrière lui. Il se sentait coupable d'avoir menti à Jérémie, mais après tout, Michel lui avait bien comprendre qu'il n'était qu'un gamin sans importance et sans but précis dans la vie. Il n'allait quand même pas gâcher la vie de Jérémie...

Plus les jours passaient et plus Bill refusait les rendez-vous que lui proposait Jérémie. Chaque fois, il repartait le cœur brisé se sentant de plus en plus mal à chaque refus qu'il donnait au plus vieux. Contre toute attente, Jérémie ne lâcha pas le morceau. Il répéta sans se décourager son invitation à Bill, qui à son tour ne cessait de trouver des excuses pour les refuser. Plus le temps avançait, moins les excuses devenaient crédibles, et chaque refus brisait un peu plus le cœur du plus jeune. En effet, il s'était convaincu qu'il ne méritait pas l'attention que Jérémie lui portait, qu'il n'était qu'un cas désespéré sans aucun futur.

Noël approchait lentement mais sûrement. Bill constata un matin que Jérémie lui adressait moins la parole qu'auparavant. Il s'en attendait, ayant refusé au moins une dizaine de proposition de rendez-vous. Après tout, n'importe en voudrait à quelqu'un qui l'a rejeté autant de fois. Cependant, l'amitié qu'il partageait avec ce dernier au début de son emploi lui manquait.

-Ça ne va pas?, lui demanda Bill alors qu'il entrait dans la cuisine tout en prenant une pastille de chocolat. Je veux dire, t'as pas l'air dans ton assiette aujourd'hui.
-Écoute, j'ai du boulot Bill, répondit un peu sèchement Jérémie. T'es venue me voir pourquoi au juste ?
-Bah, c'est ma pause... lui dit-il tout simplement prenant un tabouret pour s'asseoir aux côtés de Jérémie.
-Alors, bonne pause, lui dit-il essayant d'ignorer sa présence.
-Qu'est-ce que tu fais au juste ?
-Bon, Bill, je suis occupé, tu vois pas ?
-Oui, mais d'habitude, ça te dérange quand je prends mon 15 minutes dans la cuisine avec toi. J'aime bien te regarder travailler et parler avec toi...
- Ben aujourd'hui, je n'en ai pas envie, le coupa Jérémie en se replongeant dans la décoration de la bûche de Noël devant lui.

Il ruminait le dernier refus du plus jeune, tentant de se convaincre que son père avait sûrement raison, que Bill n'était qu'un gamin... Devant la réaction du pâtissier, Bill rougit de gêne. Sans rien dire, il se mit debout, se dirigeant lentement vers la porte menant à la cuisine, le cœur gros. Il avait bien compris que sa présence n'était plus la bienvenue.

-Tu sais, dit-il après avoir fait quelques pas, si tu es fâché contre moi parce que j'ai refusé plusieurs fois d'aller prendre un verre avec...
-Bill, j'en ai rien à foutre de toi, le coupa le plus vieux. T'es juste un gars sans importance qui est de passage dans cette boutique! Alors, si tu veux bien me foutre la paix que je puisse finir mon gâteau, ça serait super !

Bill se figea à ses mots, blessé. Il voyait bien qu'il avait heurté les sentiments du jeune pâtissier, et il s'en voulait pour cela car ce dernier avait quelque chose qui l'attirait. À cela se mêlait de la colère... Malgré ses refus, Jérémie n'avait pas le droit de le traiter ainsi. Il quitta la cuisine en vitesse, fermant la porte brusquement derrière lui. Alors qu'il s'éloignait, il entendit Jérémie sacrer. Apparemment, il avait gâché la décoration de la bûche. Cela le fit sourire amèrement. Au moins, il n'était pas le seul à enrager.
...
À la suite de cet épisode, les deux jeunes hommes ne s'adressèrent plus la parole et l'ambiance devint de plus en plus lourde au travail. Même Michel remarqua le malaise qui s'était installé entre son fils et son jeune employé. Hésitant, il décida de finalement ne poser aucune question, se disant que tout allait finir par s'arranger.

On était le 24 décembre. À 18 h, Bill a fermé les portes de la pâtisserie, il ne restait plus que Michel et Jérémie en cuisine. Il se dirigea justement vers celle-ci pour leur souhaiter une bonne soirée et un joyeux Noël. Cependant, en s'approchant, il les entendit parler entre eux. Sa curiosité plus forte que tout l'amena à écouter aux portes encore une fois.

-C'est bizarre que vous vous ne vous adressiez plus la parole.
-Ouais... De toute façon, tu dois être content! Il a refusé toutes les fois que je lui ai demandé de sortir avec moi. Monsieur le grand pâtissier doit sans doute se réjouir.

Michel soupira.

-Je suis désolé, je n'aurais pas du me mêler de ce qui ne me regarde pas... Après tout, tu fais ce que tu veux de ta vie.
-Ah ben, merci hein ! C'est maintenant que tu me dis ça ? Après que j'ai décidé de lui gueuler dessus que c'était un bon à rien ?
-Je ne voulais pas que ça en arrive là mon grand...
-Il fallait y penser avant ! Maintenant, je ne sais même pas comment lui parler, ajouta Jérémie avec un ton rempli de regret.

Ces derniers mots semblèrent mettre fin à la discussion. N'entendant plus aucun son de l'autre côté de la porte, Bill pénétra la cuisine doucement.

-J'ai terminé devant, Monsieur Michel. Je pars pour la soirée.
-Joyeux Noël Bill, lui dit Michel en lui souriant gentiment, merci pour aujourd'hui.
-À vous aussi monsieur et hum... Joyeux noël Jérémie.
-Han, han, se contenta de répondre l'intéresser tout en continuant de nettoyer son comptoir sans lever les yeux.

Bill le fixa quelques secondes, dans l'espoir qu'il lève le regard, en vain. Après un dernier signe de tête, il saisit son manteau et quitta en silence la boutique. Il ne savait que penser, dérouté par la différence entre ce qu'il avait entendu et l'attitude du jeune pâtissier.
...
Alors que Noël était arrivé plutôt lentement, la veille du jour de l'An arriva beaucoup plus rapidement. Ce fut une grosse journée pour tout le monde à la boutique. La boutique était pleine de clients. Liliane et Bill durent abattre le travail de quatre personnes au moins, devant servir deux-trois personnes en même temps. À la fin de la soirée, pour la première fois depuis longtemps, Bill fit des erreurs de débutant, tant sa fatigue était grande. Il avait l'impression de s'excuser sans cesse. La nouvelle année approchait à grand pas, 2018 pointait le bout de son nez. Il avait décidé que pour lui, la nouvelle année serait une année de changements. Bill c'était finalement décidé à aller à l'université de Montréal encore une fois en science pure et appliqué il s'était rendu compte que c'était ce qu'il aimait le plus. Il allait donc devoir bientôt donner sa démission ce qui l'attristait beaucoup. Il avait fini par s'avouer qu'il voyait chez Jérémie un amoureux potentiel plutôt qu'un ami et qu'il désirait avoir une relation avec lui. Il n'avait pas envie de le quitter, pas maintenant que tout était clair dans sa tête.

Cela faisait une heure que Michel et sa fille Liliane avaient quitté la pâtisserie. Les deux garçons s'affairaient, nettoyant chacun leur espace de travail. Une fois le ménage terminé, Bill enleva son tablier puis se dirigea vers la cuisine afin de prendre son manteau. Il avait hâte de quitter, des amis l'attendant pour fêter la fin de cette année et le début de la nouvelle. En ouvrant la porte, il fut surpris de voir que Jérémie travaillait encore. Il croyait qu'il était en train de ranger.

-Tu travails encore, s'étonna Bill.
-Je dois m'avancer dans les commandes, on a beaucoup de boulot demain.

C'était la première fois depuis que Jérémie lui avait crié dessus qu'ils se parlaient normalement, ce qui surprit Bill à nouveau.

-C'est la veille du Nouvel An. Tu devrais être avec ta famille et fêter avec eux.
-Mon père et ma sœur doivent déjà dormir à l'heure qu'il est. Je préfère rester ici et travailler.
-D'accord... Alors, je reste, lui dis le jeune homme en s'assoyant sur le tabouret.
-Et toi, tu ne fête pas avec ta famille ? Ou des amis?
-Non... Ma mère est partie dans la famille de son nouveau chum et disons que... Bah... J'aime pas trop ce gars là ! Puis mes amis... Ils comprendront! De toute façon, on avait prévu seulement de trop boire en regardant le Bye-Bye sur Radio-Canada
-Je comprends ça, répondit Jérémie un petit sourire en coin.
-Bon ! Alors, monsieur le pâtissier, en quoi puis-je vous aider ? demanda Bill, souriant, en allant se laver les mains.
-Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que vous me veniez en aide monsieur le goinfre, éclata de rire Jérémie, vous finiriez par manger tout notre travail!

Bill se tourna et tira la langue en signe de réponse se qui amusa beaucoup Jérémie, qui redoubla de rire. Attendant que l'hilarité de Jérémie se calme, Bill se plaça à côté de ce dernier en attente des instructions. Après des profondes respirations, le jeune pâtissier lui montra patiemment ce qu'il pouvait faire pour l'aider un peu.

-Je préfère quand tu souris, lui dit Bill les joues rouges.

Jérémie se retourna et regarda longuement le jeune homme droit dans les yeux. Il n'y avait pas à dire, il aimait vraiment le regard chocolat du plus jeune.

-Je suis désolé d'avoir été aussi méchant avec toi l'autre fois... Je... Je n'étais pas dans mon assiette.
-Ça va, c'est passé, lui répondit simplement Bill. Tu sais, si tu veux, après on pourrait aller prendre une bière ?
-Une bière, dans un bar, la veille du Nouvel An... T'es malade, s'exclama Jérémie en ouvrant de grands yeux. Ça va être plein de monde partout!
-Dans ce cas, on pourrait aller chez moi si tu veux ?
-Hum... Ben... Je sais pas... Hum... Pourquoi pas.

Bill lui sourit et c'est en silence et plutôt rapidement que les deux garçons finirent les tâches qu'il restait à faire. Ils nettoyèrent tout aussi rapidement et mirent leurs manteaux. Jérémie suivi alors le plus jeune qui le conduit jusqu'à chez lui. C'était un petit appartement coquet à courte distance de la pâtisserie. En regardant la décoration, on voyait bien que la mère de Bill aimait la simplicité et son fils. Alors qu'il se dirigea vers le salon, Jérémie a pu compter au moins une dizaine de photos de Bill, à différents moments de sa vie. Il s'assit sur le canapé du salon alors que Bill alla chercher des bières et revient. Il mit la télé au poste de Radio-Canada et le Bye-Bye 2017 commença. Les deux garçons écoutèrent attentivement la rétrospective humoristique de l'année 2017, passant des commentaires et riants aux éclats aux moments les plus drôles. Au moment où le décompte se fit, les deux garçons se levèrent tout en criant :

-10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, BONNEEEEE ANNÉÉÉÉÉÉÉÉÉE !!!

Jérémie se tourna vers le plus jeune un large sourire aux lèvres. En plongeant son regard dans le sien, la tradition du premier baiser lui vient alors en tête. Il s'avança vers Bill, l'attrapa par la taille pour l'approcher encore plus tout contre lui, puis il déposa délicatement ses lèvres contre celles du plus jeune. Ce dernier, se figea quelques secondes surpris par l'initiative de Jérémie. Puis, il répondit à son tour au baiser, enlaçant ses bras autour du cou du plus vieux.

-Bonne année Bill, chouchouta le jeune pâtissier à l'oreille de ce dernier lorsqu'il se séparèrent pour reprendre leur souffle.

...

J'espère que cette dernière partie vous à plus ! 

[Tokio Hotel] Two Shot [BoyXBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant