Sans toi, Tome 1 (Sous contrat d'edition chez SEE)

Chapitre 1

Dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas, des mensonges, des secrets qui, un jour, resurgissent et nous rendent la vie plus difficile à vivre.

Quand on est adulte, ce genre de situation est déjà dur à gérer. Mais, à l'adolescence, cela devient vite compliqué, remettant tout en cause, faisant s'écrouler notre petit univers.

C'est exactement l'état d'esprit dans lequel je suis.

Le ciel sombre et pluvieux reflète à la perfection la tristesse et la colère que je peux ressentir.

Bien calée sur la banquette près de la fenêtre, les bras entourant mes jambes et la tête posée sur les genoux, je ferme les yeux, profitant de l'air frais de ce début de soirée.

J'essaie désespérément de calmer mes pleurs. Chose presque impossible pour le moment.

Trois petits coups à la porte me font sursauter, ne me faisant pas bouger pour autant.

Le grincement de celle-ci résonne à mon oreille comme une confrontation silencieuse qui ne va pas tarder à arriver.

Oh, comme je n'ai aucune envie de la voir si tôt!

– Mia, il faut qu'on parle ma chérie.

Je tourne lentement la tête vers ma mère, qui s'avance au milieu de la pièce, avant de s'arrêter net près de mon lit.

Droite comme un « i », tirée à quatre épingles dans son tailleur hors de prix. Ses cheveux sont attachés en un chignon bien serré, coiffure presque quotidienne pour elle.

Elle finit par replacer nerveusement sa veste avant de jouer à nouveau avec son alliance, ne sachant quoi regarder du sol ou moi.

– Mia ...

Sa voix est cassée, chose totalement inhabituelle pour elle.

– Je voudrais être seule, s'il te plaît.

Je fixe à nouveau la fenêtre, me mordant la lèvre en entendant le ton sur lequel je viens de lui parler. Je ne suis pas comme cela d'habitude.

Mais, j'aimerais tellement être seule actuellement. Juste quelques heures, le temps d'assimiler la nouvelle. Le temps que j'arrive à ne pas juste leur en vouloir, que l'on puisse parler ensemble.

Je baisse la tête, essuyant rageusement mes joues.

– Mais, tu pars demain, il faut qu'on en parle voyons.

Je relève la tête d'un coup, essayant de ne pas faire attention au vertige qui me prend soudain.

Je la regarde plus avec tristesse qu'autre chose.

– Je ne veux pas. J'aimerais juste être tranquille. Tu souhaites parler, maintenant, alors que vous n'avez rien trouvé à dire tout à l'heure ? Et bien, là, c'est moi qui refuse d'en discuter.

Son regard est de plus en plus triste alors que le mien se vide petit à petit.

– Mia, s'il te plaît...

Je tourne à nouveau la tête vers elle.

– S'il te plaît, maman.

Ma voix est cassée, ma phrase se terminant en un murmure.

En signe d'abandon, elle laisse tomber les bras le long de son corps, tournant les talons pour partir, sans aucun autre regard pour moi.

Je reste sur place quelques secondes avant d'observer ma chambre. Tout ici me paraît différent, comme si je voyais d'un œil nouveau ce qui a fait mon enfance.