Chapitre 20

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PDV Nala
Ploc. Ploc. Ploc.
Un bruit. Je me réveille et ouvre difficilement les yeux. Je suis dans une salle complètement fermée, éclairée par la faible lumière d'un néon grésillant. Les murs sont en béton et de l'eau coule du plafond endommagé. L'humidité est très présente dans cette pièce et je ne sens aucune odeur pouvant m'aider à me situer. J'essaye de me rappeler de ce qui s'est passé, et tout me revient en mémoire. Théo... Il m'a trahit... Un goût amer envahit ma bouche et je serre les poings.

Je bouge légèrement les bras mais un bruit de chaînes m'arrête rapidement.
Je me retourne en vitesse, paniquée.
Mes mains sont fermement attachées au dessus de ma tête par de lourdes chaînes en acier qui m'empêchent tout mouvement.
Non, non, non ! Je ne supporte pas d'être attachée. Les larmes me montent rapidement aux yeux et j'inspire profondément pour me calmer. Mais rien n'y fait. J'ai l'impression que les murs se rapprochent et commence à voir flou.

Soudain, des bruits de pas se font entendre. Je relève la tête et fixe la porte noire qui me fait face. Celle-ci s'ouvre d'un coup et le visage de Théo apparaît, suivi de celui de 3 autres hommes. Il s'approche de moi et m'observe un instant avant de se retourner et d'hocher la tête. Un des trois hommes s'approche de moi. Je le détaille rapidement; grand, brun aux yeux vairons, un bleu et un brun. Il doit avoir dans la trentaine et porte un pantalon et une veste noire.

-« Quel dommage. Tu croyais vraiment que Théo t'aimais, toi ! Je ne me lasserai jamais de ce spectacle. Mais ce n'est pas pour ça que je suis venu. Tu sais pourquoi tu es là non ? »

Je ne répond pas et me contente de lui cracher à la figure, le regard haineux.
Il s'essuie d'un geste rageur et fais un signe de tête à Théo, qui s'approche à grands pas pour me donner un coup de poing dans le ventre. L'impact me coupe le souffle. Je tente de me plier en deux pour faire diminuer la douleur mais les chaînes m'en empêchent. Je crache, par terre cette fois, et voit du sang dans ma salive.

-« On ne va pas s'entendre si tu ne réponds pas. Je peux facilement te faire parler, alors tu vas répondre gentiment à mes questions, sinon ce n'est pas qu'un coup de poing que tu auras. »
Je ne répond pas et le fixe sans rien dire.

-«  On a ton frère. Mais il n'a pas ce que je cherche. J'ai réussi à le faire parler après 1 mois et il m'a tout avoué. Du moins, tout ce qui m'intéressait. Tu sais... Sur tes parents et leur vraies origines... »

Non...

-« Non ! »

Je me débat du mieux que je peux et tente de lui donner un coup de pied. Les larmes me montent aux yeux, des larmes de rage. Léo ne pouvait pas leur dire. Il n'avait pas le droit. Il leur avait promis.
Théo me frappe une deuxième fois, à la mâchoire et de nouveau au ventre. Il serre les dents et me regarde avec fureur. Je commence à faiblir, et sens qu'un énorme hématome se forme sur mon visage. Ma mâchoire me brûle mais ce n'est rien comparé à mon ventre. Ses coups m'ont probablement provoqué une hémorragie interne.
Je souffle et cligne rapidement des paupières pour reprendre mes esprits.

-« J'aimerais entendre ta version des faits. Sur leur assassinat et le reste. Ce qu'ils vous ont légués. Tu as fait croire à tout le monde qu'ils t'avaient abandonnés mais Léo m'a tout raconté. »
Je serre les dents et évite son regard. Cette vérité me détruit chaque jour un peu plus. C'est plus facile de me dire qu'ils nous ont abandonnés. J'ai toujours opté pour la facilité, et Léo le sait. Je l'ai tellement déçu.

-« Nala. Il serait temps que tu me donnes les réponses à mes questions.

-Vous savez où vous pouvez vous les mettre vos réponses ? »

Je le regarde avec haine et il soupire, visiblement lassé de mon insolence.

-« Je reviendrais demain. D'ici là, j'espère que tu seras décidée à coopérer. Vous pouvez lui donner. »

Les deux autres hommes hochent la tête et ouvrent une mallette noire. Théo en prend le contenu et se tourne vers moi, me laissant voir une seringue dans laquelle un liquide rouge brille. Un frisson de terreur me parcoure.
Théo prend mon menton dans sa main et tourne ma tête pour avoir accès à mon cou. Son souffle chaud contre ma peau me déstabilise et je détourne le regard, essayant à tout prix d'effacer le souvenir de notre baiser de ma mémoire. Il plante la seringue dans ma peau fine et ne me quitte pas des yeux.
Une fois la piqure finie, il s'éloigne et attend de voir ma réaction.
Au départ, je ne sens rien. Et soudain, une sensation atroce me parcourt entièrement. J'ai l'impression que mon sang se glace dans mes veines. Puis, cette glace se transforme en feux et je brûle de l'intérieur.

-« Ce produit est un nouveau sérum qui tue à petit feu ton léopard. Au bout de trois piqûres, il sera totalement effacé, tu ne seras plus une métamorphe. Je te conseille de parler la prochaine fois. »

Je ne dis rien laisse la douleur grandir, me faisant hurler. Je me tord dans tout les sens, voulant arrêter ce supplice. Les larmes coulent sur mes joues et je suis de plus en plus faible. A l'intérieur de moi, mon léopard rugit, mais je ne peux rien faire pour le soulager. Je sens notre lien s'étirer, s'affaiblir, emportant une partie de moi en même temps.

PDV Théo
Nala s'agite et sa douleur se lit dans ses yeux miel. Une lueur rouge brille faiblement à l'emplacement de ses veines, parcourant tout son corps. Je n'ose imaginer ce qu'elle ressent. Notre lien avec notre animal est ce qui nous permet de vivre, et le peu de métamorphes qui l'ont perdu n'ont pas survécu.
Au bout de quelque minutes, elle cesse de bouger et laisse sa tête retomber sur sa poitrine, le corps tremblant. Je me recule et sors, suivi des deux autres métamorphes. Je monte rapidement les escaliers, et après avoir traversé de nombreux couloirs, j'arrive enfin devant le bureau de Marc.
J'entre sans toquer. Il est assis sur un chaise, dos à moi, et observe l'extérieur par la baie vitrée.
-« Comment a t-elle réagit ?
- Elle vient de s'évanouir.
-Bien. Je compte sur toi pour me rapporter des réponses demain. Elle t'aime encore, j'ai vu la déception dans ses yeux. Tu réussiras à la faire parler. »
J'hoche la tête, même si il ne peut me voir. Je sors et ferme la porte derrière moi, me dirigeant vers ma chambre.

PDV Nala

J'ouvre les yeux pour la deuxième fois mais les referment aussitôt. Ce geste a ravivé la douleur dans ma tête.
Je n'ai jamais eu aussi mal. Je sentais la douleur de mon léopard et c'est la pire chose qu'un métamorphe peut subir. Notre lien s'est déjà beaucoup affaibli. Je me concentre pour chercher sa présence, chose que je ne faisais pas avant. Mon léopard faisait partie de moi, je n'avais pas besoin de la chercher, elle était toujours présente.
Mais dorénavant, sa présence est presque invisible. Une larme coule le long de ma joue.
Après quelques minutes, je la perçoit enfin. Elle grogne faiblement pour me rassurer et me soutenir. Je tire à nouveau sur mes chaînes, une grimace de douleur sur le visage. Je ne comprend toujours pas pourquoi Théo a fait ça. L'image de ses yeux remplis de fureur ne quitte pas mon esprit. J'ai dû faire quelques chose qui ne lui a pas plu. Il m'en veut, et je ne sais pas pourquoi.
Je passe en revue tout ce qui s'est passé depuis notre départ, et soudain je me rends compte que tout était planifié.

Son regard étrange lorsque j'ai dit à bientôt aux autres; il savait que je ne les reverrais pas. Son attitude austère dès que nous n'étions qu'à deux. Et son soudain changement de caractère juste avant le baiser. Il a voulu m'amadouer et me faire croire qu'il s'intéressait à moi alors que ce n'était que pour récolter des informations en plus.

Je serre les poings et laisse mon léopard grogner. Il faut que j'arrête d'accorder ma confiance aussi facilement. Pas d'attachement. Léo avait raison. Il m'avait prévenu. Mais maintenant, c'est trop tard. Je suis enfermée ici, sans savoir si les autres vont bien. Sans savoir si mon frère va bien.
Mon ventre se serre et une boule se forme dans ma gorge. Je retiens mes larmes avec peine.
J'ai trop pleuré. Maintenant, il faut agir.

Salut ! Je suis désolée pour le retard mais j'ai encore beaucoup de travail en ce moment. 😔
Dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre, vos commentaires sont très encourageants et me donnent vraiment envie de continuer ! 😊
- Qu'est ce que vous pensez de Théo ?
- De quoi Marc parlait- il ?
Bisou !

FélineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant