BATIM | Bendy x Boris (FR)

Chapitre III : Rapprochement

"Retrouverais-je... mes anciens sentiments grâce à lui...?"  

Cette stupide idée m'était venue d'un coup, à mon plus grand étonnement. Alors que ma tête se secouait de gauche à droite, essayant de faire sortir cette malheureuse pensée de ma mémoire, Boris se leva rapidement et se dirigea vers une table, située un peu plus loin. Curieux, je le suivis et y découvris une vieille affiche d'un loup et d'un petit démon. Cela me rendit tout de suite nostalgique, je voulais revenir à cette bonne vieille époque avec, à mes côtés, mes très chers et précieux amis, Alice et Boris. Vivre des jours heureux avec eux, sans être poursuivis par mon... créateur... créateur... créateur... Ce mot m'énervait au plus haut point, et sans que j'en sois réellement conscient, je venais de parler, à propos de ce mot, à haute voix.

"Créateur... Traître..."

M'entendant dire cela, Boris fit un regard triste, et en profita également pour me caresser amicalement le dos. Ce geste me calma directement, un peu plus et j'allais reprendre ma forme maléfique... Soudain, je sursautai légèrement, me rendant compte d'une information importante ; Boris pouvait m'empêcher de devenir complètement fou ! En temps normal, cela m'était impossible, je prenais directement ma deuxième forme et je devenais immédiatement incontrôlable, je me calmais seulement avec le temps, dans un endroit bien isolé, loin du bruit et de ces autres monstres. Je me mis à le regarder, avec des étoiles dans les yeux. Peut-être que je pourrai réellement redevenir comme avant, avec mes émotions d'autrefois, et tout ça, grâce à lui ! À cette pensée, mes mains vinrent s'agripper à ses épaules, le secouant joyeusement, mais légèrement. 

"Boris ! Je veux... je veux changer !"

Ma conscience n'arrivait toujours pas à croire que je venais de dire de tels mots, il n'y a même pas cinq minutes, cette pensée m'effrayait fortement, mais sa douce chaleur sur mon dos me donnait de l'espoir, ainsi que de la force et du courage. Un petit bruit sortit de ma bouche, je pouvais clairement apercevoir, sur le visage de Boris, qu'il ne comprenait pas mon soudain changement d'humeur, et c'était ce qui me faisait rire. Une partie de moi pouvait comprendre son incompréhension, dire cela si soudainement... Il y avait de quoi se poser des questions ! J'hésitai un peu avant de lui dire l'explication de ces mots, j'appréhendais un peu sa réaction, mais je savais que, tôt ou tard, ce moment allait arriver, donc autant le faire maintenant.

"Je... Je veux... Je veux redevenir comme avant ! Retrouver mon ancienne vie, avec mes anciens sentiments... Je ne veux plus de cette routine ennuyante ! Et... Je sais que tu peux... m'aider... Aide-moi, je t'en supplie..." 

C'était avec beaucoup de difficulté que je prononçais ces nombreux mots, d'un coup, avec un léger air triste sur le visage. Les oreilles de Boris venaient de se redresser très rapidement, étant bien droites à présent, je pouvais apercevoir de la joie dans ses pupilles ténébreuses, ce qui me rendait quelque peu confus. Sentant une douce et familière chaleur sur ma main, je décidai de jeter un petit coup d'œil vers celle-ci, et c'était à ma plus grande surprise que j'y retrouvais l'une des deux mains de mon fameux ami Boris sur la mienne. Mes yeux s'écarquillèrent doucement en voyant cette scène un peu trop intime à mon goût. Certes, ce n'était rien de spécial, mais cela faisait un certain temps que je n'avais pas eu de contact physique de ce genre-là, avec quelqu'un d'autre, et je n'y étais pas encore très habitué... Nos yeux se rencontrèrent enfin, tandis que nos mains restaient toujours aussi soudées, toujours collées l'une à l'autre. Je décidai de me laisser hypnotiser par son regard, et d'écouter sagement ce qu'il avait à dire.

"Tu veux changer ? Je ne sais pas vraiment ce que je peux faire pour, mais... Je vais t'aider ! Tu peux compter sur moi !"

Cela me soulageait beaucoup de le voir toujours d'aussi bonne humeur, et de constater que sa générosité était toujours présente en lui, il n'avait vraiment pas changé depuis tout ce temps, depuis le départ de ces maudits traîtres... D'un geste rapide, je pris ses deux mains et les balançais joyeusement de haut en bas, tout en souriant à m'en arracher la mâchoire. Je savais que je pouvais compter sur lui, il ne me trahissait jamais, il n'était pas comme les autres. Sans que je sache pourquoi, Boris vint me serrer dans ses bras, et blottis sa tête contre mon cou frêle. Ses oreilles me chatouillaient légèrement, mais ce qui me perturbait le plus, c'était de le savoir contre moi, de sentir sa chaleur partout sur mon corps. Mes joues se teintèrent légèrement d'une couleur rosée, j'essayai de cacher cela avec de l'encre, mais je venais de me souvenir qu'il ne pouvait pas voir mon visage, étant donné que mon cou camouflait sa vision. 

Soupirant discrètement de soulagement, ma main se déplaça pour atterrir sur la tête du loup, puis caressa délicatement sa douce et soyeuse chevelure. Ses magnifiques cheveux noir corbeau effleuraient mes doigts fins, ce qui me procurait de nouveaux frissons. C'était impossible, pour moi, d'arrêter de faire ce mouvement, la sensation que je ressentais, en faisant cela, m'était si agréable... Je sentais mes yeux se fermaient petit à petit, mais l'étreinte de Boris m'empêchait de m'endormir ; il s'était blotti davantage à moi, ce qui me troublait énormément et me rendait tout bizarre... Mon corps tout entier brûlait face à ce geste, mais je ne voulais en aucun cas me retirer de cette adorable accolade, je diminuai, à mon tour, le peu de distances qui nous séparaient en me collant encore plus à lui.

Nous restâmes un petit moment dans cette position, jusqu'à ce que nous tombions de fatigue, toujours serré l'un contre l'autre. Je finis par me réveiller quelque temps après, alors que lui, il était toujours emporté par les mains de Morphée. Mon index effleura doucement sa joue, tandis que je m'approchais de plus en plus de son visage endormi. Je lui susurrai quelques mots dans le creux de son oreille avant de repartir le rejoindre dans le monde des songes. À cet instant précis, je ne savais pas encore qu'une nouvelle partie de moi venait de faire son apparition.

"Tu resteras pour toujours à mes côtés, hein...? Tu ne me trahiras jamais, d'accord...?"

► Chapitre IV : Balade intime