Quoi que l'on puisse dire, le sexe est aujourd'hui présent absolument partout.
A la télévision, dans les publicités, la femme peu vêtue et l'homme torse-nu et abdos contractés sont symboles de désir, et comme chacun a sa manière d'expérimenter le sexe, cet effet est forcément vendeur. A l'époque d'avant la libération sexuelle qui a donné le jour a la pornographie filmée et distribuée légalement, une cheville voire un mollet était tout ce qu'on pouvait espérer voir du corps d'une femme sans que l'on crie à la perversion ou a l'hérésie.
Avec la révolution d'internet, l'accès à la pornographie devient un jeu d'enfant, et ce au sens propre : désormais nos gamins sont de plus en plus confrontés jeunes à la pornographie, environ 13 ans en France et le chiffre continue de baisser au fur et à mesure de la création de contenu pornographique et de l'augmentation du débit de connexion à internet. Un constat établi par de plus en plus de recherches qui aboutissent toutes au même résultat : le porno c'est de plus en plus jeune et de plus en plus déviant.
Pourquoi déviant ? Si le bon vieux missionnaire et tout ce qui se situe dans le cadre du coït pur et simple représente toujours une bonne part de l'industrie pornographique, il n'empêche qu'avec le lever des tabous et la démocratisation de pratiques peu catholiques, de plus en plus de catégories de type « déviantes » voient le jour et prennent possession d'une part toujours plus grandissante des pornos. Désormais avec Internet, n'importe qui peut accéder a une vidéo qui représentera parfaitement son plus profond fantasme, n'augmentant que la satisfaction et l'addiction qu'il peut éprouver a l'instar de la pornographie.
Car oui, la consommation régulière voir quotidienne de porno est considéré comme la plus répandue des addictions au monde, 42 % des américains visitent ainsi des sites à caractère sexuel. Et le chiffre augmente ou baisse selon la religion principale du pays ou les mœurs et même le régime politique. On pourrait penser que seule la religion peut freiner la consommation de pornographie grâce aux recommandations d'un quelconque livre sacré, mais ce n'est pas toujours le cas.
Prenons l'exemple de la Corée du Nord, un pays sans religion si ce n'est l'adoration du leader suprême. Pourtant, filmer des ébats sexuels ou être pris en flagrant délit de sexe a caractère trop déviant (les limites sont floues, tout comme les lois qui les régissent) est punissable de la peine de mort dans 100 % des cas, aussi vais-je me risquer à affirmer que cette décision, bien que radicale, est en quelque sorte un effort de désintoxication du peuple nord-coréen et de la maintenance d'un certaine éthique.
Car parlons de la principale raison pour laquelle nous (je dis « nous » en considérant tout le monde ou presque) consultons du contenu sexuel, c'est la masturbation.
La masturbation, autrefois grand ennemi de la chrétienté et symbole d'un péché grave, est aujourd'hui une pratique extrêmement répandue sur toute la planète. Et c'est compréhensible : le plaisir peut s'obtenir seul, et devant n'importe quel type de contenu puisque personne n'est la pour nous juger sur quoi nous fantasmons. Oui cela procure une dose considérable de plaisir, mais comme pour toute addiction, pour maintenir ce plaisir, il faudra se masturber toujours plus régulièrement et notre cerveau, à la recherche de nouveauté et de choses plus « excitantes » nous poussera à basculer vers de la pornographie plus déviante, et plus précise.
Faisons un test : vous rappelez-vous de la première vidéo sur laquelle vous vous êtes masturbé ? Cela devait être quelque chose de très basique en soi, voire même une image si vous êtes plutôt âgé, je suis même certain qu'il doit y'en avoir ici qui se sont déjà paluché sur un catalogue de lingerie de type « la redoute ». Et maintenant, rappelez-vous de la dernière vidéo sur la quelle vous vous êtes masturbé.
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No Fap Year Challenge
Non-FictionJe raconte ici mon abstinence d'un an de masturbation et de porno tout faisant des recherches sur l'impact de ces phénomènes dans notre société.