King Demons (1er livre)

Chapitre 2

PDV d'Alice

Quand cet étranger prononça ces quelques mots, mon réflexe fut de relever la tête. À mon grand désespoir, je remarquai que c'était le mec étrange à la grande veste de tout à l'heure. Il vint jusqu'à nous et demanda à mon frère de se lever et d'avancer vers lui.

- Ok gamin, je te préviens: tu n'as pas intérêt à mentir. Dis-moi, as-tu quoique ce soit qui pourrait m'intéresser? Bijoux ou autres.

- Non, dit-il d'une voix tremblante.

- Es-tu sûr?

- Oui, non ..... Je ... J'ai ça, un bague, mais c'est ma sœur qui me l'a offerte pour mon anniversaire et j'y tiens beaucoup.

- Passe-la moi.

- J'y tiens énormément à cette bague, s'il vous plait...

- J'ai dit: passe-la moi!

James donna la bague à contre cœur à l'inconnu. C'était un anneau gris que je lui avais offert pour ses 15 ans et j'avais fait graver son prénom dessus. Depuis, il ne l'avait jamais enlevé. Ça me faisait plaisir de savoir qu'il avait aimé mon cadeau, à tel point qu'il ne voulait pas le donner à un mec armé.

L'inconnu regarda la bague, mais lui rendit dès qu'il eut fini de l'examiner.

- Elle ne me servira pas à grand-chose, tu peux la garder.

James la mit et le remercia.

Il fouilla alors mes parents un à la fois et prit tout ce qu'ils avaient. Puis, vint mon tour. Il resta accroupi et commença à me fouiller le bas du corps en insistant bien sur les poches arrières de mon pantalon, puis continua sur les hanches et, heureusement pour moi, évita ma poitrine. Après cette fouille intégrale, il fit comme avec James.

- Bon, je vais répéter comme pour ton frère: as-tu quoique ce soit qui pourrait m'intéresser?

- Non, je n'ai rien, dis-je d'un ton neutre.

- Hum, tu n'as pas peur, pas vrai?

- Pourquoi aurais-je peur de toi? Je n'ai pas peur des gens comme toi! Ils me dégoûtent! Si tu vis comme ça, c'est que tu as peur de te battre comme un vrai homme! Je n'ai pas peur des lâches dans ton genre!

- Alice, arrête! Fais ce qu'il te dit et tais-toi! cria mon père rouge de colère.

- Non! Vas-y continue, Alice, dit-il en insistant sur mon prénom, je suis curieux de savoir ce que tu as à me dire.

- Je n'ai rien à te dire. Je remarque seulement que tu es comme tout les autres. Tellement lâche et paumé que tu te contentes du plus facile: le cambriolage.

L'inconnu riait aux larmes, mais je ne comprenais pas pourquoi.

- Pourquoi ris-tu? Il n'y a rien de drôle!

- Hahaha! Tu me fais rire! Sais-tu qui je suis pour oser me parler comme ça?

- Tu es un mec arrogant qui se prend pour le roi du monde alors que tu n'es rien!

- Alice, ferme-la!

L'inconnu sourit d'un air mauvais, mais avant qu'il puisse ajouter quoique ce soit, un des braqueurs le rappela à l'ordre.

- C'est bon, on a ce qu'il nous faut.

- Ok, Liam. Allez-y, je vous rejoins plus tard.

Tous : Ok chef!

Tandis que sa bande partit du restaurant, l'inconnu se rapprocha dangereusement de moi et m'attrapa par la taille.

- Choisis quelqu'un, me glissa-t-il a l'oreille.

- Pardon?

- Je te demande de choisir quelqu'un dans la salle, n'importe qui, dit-il, tout excité.

Suspicieuse, je désignai un mec assez baraqué espérant qu'il puisse se défendre en cas d'attaque subite, mais en quelques secondes, sans que je puisse m'en apercevoir, l'homme s'écroulait par terre avec un trou béant au cœur.

Par cette ignoble vue, enfants et femmes se mirent à crier tandis que d'autres comme mon père restèrent inertes devant la scène.

Moi? Je ..., j'étais complètement perdue entre la peur et la crainte. La seule chose que je voulais faire à cet instant précis était de partir très loin pour tout oublier, mais je ne pouvais pas. Je restais là sous le choc.

Un second tir retentit et ce fut le silence complet. Plus personne ne parlait, aucun bébé ne pleurait, on aurait pu entendre une mouche voler.

- Écoutez-moi tous ! dit-il tout en me serrant un peu plus contre lui, toujours derrière moi, comme vous le savez, mon nom est King Demons. Si je ne me trompe pas, cette sublime jeune fille qui est avec moi vient d'arriver en ville, n'est-ce pas ?

J'hochai la tête.

- Très bien et qu'est-ce que tu m'as dit il y a quelques minutes? Tu m'as bien dit que tu n'avais pas peur de moi, je me trompe?

- Non, tu as raison, dis-je tremblante.

- Et maintenant? Dis-moi, quel aperçu as-tu de moi? Je serais curieux de l'entendre.

- Tu es un monstre, dis-je d'une petite voix.

- Pardon? Je n'ai pas bien entendu.

- TU ES UN MONSTRE !

- EXACTEMENT! Je suis un monstre, je suis un criminel sanguinaire qui n'a plus une once d'humanité. Je suis celui qui dirige la ville et c'est moi le chef, le roi! Je contrôle tout et personne ne peut rien contre moi, tu entends? Personne!

Quoi? Non, mais il était malade? Il voulait que je le compare à un monstre? Certes, c'était vrai, mais qui voudrait être comparé à un monstre? Pas moi en tout cas. Un peu plus loin, mon père complètement statique par la scène ne bougeait pas d'un pouce. Son regard se trahissait par de la panique. Il ne savait pas quoi faire pour m'aider. Comme personne ici.

- Mais comme je suis de bonne humeur, je serai indulgent. Tu vois, je ne tuerais plus personne ce soir.

Indulgent? Il appelait ça indulgent, lui?

De ses grandes mains, il me retourna face à lui et se pencha vers mon oreille pour que seule moi entende ce qu'il avait à dire.

- Il faut que je parte, ma belle, mais pour être honnête, j'ai passé une bonne soirée en ta compagnie, Alice. Je t'aime bien et sens-toi chanceuse, puisque je le dit à très peu de gens, me dit-il un sourire en coin.

D'un geste furtif, il m'embrassa la joue et se retourna pour voir toutes les personnes encore allongées au sol.

- Il est temps que j'y aille. Sachez que j'ai passé une bonne soirée ici. J'espère pour vous que demain j'entendrai parler de mon meurtre de cet homme. À un de ces jours, peut être! s'exclama-t-il joyeusement.

Après cela, il se dirigea vers la sortie, arme à la main. Avant de quitter le restaurant, King Demons se retourna vers moi.

- Quant à toi, me dit-il en pointant l'arme dans ma direction, sois sûr qu'on se reverra bientôt, ma belle, j'en ai pas fini avec toi, me dit-il en souriant.

Puis il s'en alla, comme si tout était normal.

Tout le monde me regardais, les yeux fixés sur moi. Certain se disaient « pauvre fille, elle est foutue » et d'autres me regardaient comme si tout cela était de ma faute.

Je n'arrivais plus à penser correctement. J'essayais tant bien que mal à rassembler les morceaux du puzzle des événements précédents dans ma tête, mais une chose me vint en tête.

« Il en a pas fini avec moi et il reviendra vers moi, mais cette fois-ci il ne repartira pas sans moi.»

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