Le paysage défile par la fenêtre de la voiture. Beaucoup d'arbres, beaucoup de végétations. Je soupire, je ne comprend pas pourquoi mes parents m'amènent ici. Ils disent qu'un petit village m'empêchera de jouer, car tout se sait vite. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que ça me pousse à jouer, le défi. De savoir combien de temps je pourrais durée. C'est la seule chose que je maitrise, je ne comprends pas pourquoi personne n'apprécie mon talent à sa juste valeur. Vraiment, je rajoute un peu de piment et peps à leur vie et non ils préfèrent se plaindre : "ooo elle m'a menti, tu n'as jamais dit ça ??? incroyable, wouah !!", "pfff, je la prenais pour ma meilleure amie et elle me trahit de cette façon" oui j'y suis habituée. Les gens sont des chialeurs, incapables de dire en face la vérité. Et ils osent parler de trahison, alors que la première est celle qu'ils font à eux-mêmes en se persuadant d'apprécier les autres.
Je suis assise à l'arrière, et j'entends les murmures de mes parents mais je n'arrive pas à les comprendre. Je sais que je fais souvent pleurer ma mère. Et ne croyez pas que je suis un monstre et que je m'en tape, mais je ne sais juste pas quoi faire. Lui dire que je changerai ? Elle sait que c'est faux. Je ne suis pas une menteuse, moi contrairement aux autres ! Je suis une ACTRICE.
Mon père s'en fout de ce que je fais, il me déteste. Il aurait voulu ne pas avoir d'enfant, et puis je suis arrivée. Et comme un homme amoureux, il a fait comme si il l'accepté, comme s'il pouvait aimé quelqu'un d'autre que ma douce mère. Très jeune, il m'a fait sentir ce rejet, ce fait que je ne serais jamais comme ma mère. Que je serais toujours moins bien. Au moins, je sais que je ne pourrais jamais le décevoir ! Mais ne croyez pas que cela influence en quoi que ce soit mon comportement. Je suis entièrement responsable de MES actes.
***
Je suis en face de la nouvelle maison dans l'automobile de mes parents. Elle est spacieuse, mais plutôt rustique. Je souris, cette maison inspire la confiance. Elle est en briques rouges mais pas vif et beaucoup de grandes fenêtres. Je sais que les voisins vont nous observer, je sais que la première impression compte. Je me demande quel est l'avis que j'ai envie qu'ils aient sur moi. Une petite princesse garce prétentieuse ? C'est tentant, mais j'ai besoin d'alliés, j'attendrais le lycée pour ça. La rentrée a lieu aujourd'hui après tout. Je suis pragmatique. Je sors en première et lance un rire niais comme si j'aimais l'air frais de la montagne (j'aime carrément l'air frais de la montagne). Mais je ne vois personne qui m'observe. Je me renfrogne immédiatement. Quel genre de voisins n'observent pas les nouveaux venus ?
- Chérie, tout va bien ?, me questionne ma mère qui remarque mon changement d'humeur.
- Juste une mauvaise impression, comme ça.
Elle ne dit plus rien, je sais qu'elle réfléchit. Je sais qu'elle ne me dira rien de plus, elle, elle adore le lieu. Dommage, j'ai pas envie d'y rester longtemps moi. Je m'amuse et je me barre. Elle croit vraiment que je vais changer pourtant, je me demande pourquoi. Saura t-elle quelque chose que je ne sais pas ? Aussitôt, je la questionne.
- Maman, pourquoi tu es aussi sûre que je vais changer ici ? Tu sais que l'air de la montagne n'apporte pas la compassion ni la sympathie pour autrui hein. C'est juste l'oxygène qui est plus fort, donc bon.
Elle semble hésiter à me répondre, elle se rapproche de mon père qui vient à peine de sortir de la voiture (mais se place du même côté que Sophie aussitôt). Je sais que ce qu'elle va dire ne va pas me plaire.
- Je... je sais que tu détestes les mensonges, mais tu ne demandes que maintenant d'accord chérie, ne t'énerve pas. Tu vois nos voisins ? En fait, la maison à droite n'est habité que par une seule personne. Une sorte de psychologue. Il t'aidera ma chérie dans tes pulsions heu... étrange. A gérer et à y réfléchir. Et contrairement aux autres fois, il sait qui tu es et on lui hm... montrés tes capacités de manipulation. C'est un des meilleurs, il peut vraiment t'aider à te comprendre et comprendre tes émotions. Je sais que tu as beaucoup de colère en toi, mais je pense qu'il est temps de l'évacuer.
Je vais explosée. ELLE SAIT QUE JE DÉTESTE LES PIÈGES. Mais je dois jouer finement, je n'irai pas voir ce type, peu importe qu'il soit à deux pas. Je hais ces docteurs, qui croient pouvoir tout comprendre et tout régler. Ce que je fais n'a aucun sens, et moi je l'ai acceptée. J'aime ça, je suis douée. Et je vais le prouver. Je lui lance un grand sourire.
- Tiens l'air de la montagne fait brusquement effet, je me sens d'humeur à aimer et porter les gens pour qu'ils atteignent le meilleur d'eux-mêmes !! Formidable ! Je rigole maman, ne fait pas cette tête. Si tu penses que j'ai besoin de voir ce type louche qui est sans doute un gros pevers, bah d'accord je comprend ta décision et j'irais.
Ce n'est pas ma meilleure performance, loin de là. Et le sourire triste qu'elle me lance enfonce le clou. Je suis déçue, sans doute la route qui m'a rouillée. Ou l'air de la montagne.
***
Pendant qu'ils déballent et installent mes affaires et les leurs dans la maison, j'appréhende la rentrée. Je réfléchis un peu, peut être que je pourrais me faire de véritables amis ici. Les gens sont peut être différents, peut être qu'ils ne sont pas tous des zombies monotones. Mais je sais que c'est faux. Les gens sont tous pareils. Je les range en catégorie :
Ceux qui se font envier, ceux que les gens souhaitent imiter. On les appellent "populaires" au lycée et plus tard "politiciens" ou "caissier", ça dépend des capacités de chacun. Ceux un peu étranges et brisés : mais il y a des sous catégories dans celle-ci. Ceux qui sont justes des gros nazes, pas à réfléchir plus loin. Et ceux spéciaux. Je me range dans les spéciaux, mais je traine généralement avec les populaires. Parce que je ne sfuis pas une cible, je suis l'arme.
Au fond et à la surface, je sais que ce que je fais, c'est mal. Mais je ne regrette pas. Il vaut mieux que j'agisse ainsi plutôt que je me drogue pour ressentir des choses fortes et compréhensibles non ?
Je vais devoir me préparer pour la rentrée de cet après midi. J'hésite entre plusieurs tenues, donc plusieurs comportements. Dans mon dernier lycée, j'étais quelqu'un d'assez trash, d'assez directe. Mais ça m'a vite lassée, comment créer de véritables embrouilles quant on a pour réputation de tout dire en face ? Les "je n'osais pas te le dire mais..." ne passe pas, sinon la réputation se casse. Ça rajoute de la difficulté. J'ai envie de facilité. La pétasse : parfait. Je prends une jupe à carreaux rouges courte et un haut très... plongeant, noir. J'associe ça avec de jolies talons noir. Je me maquille légèrement, un rouge vif et un trait d'eyeliner au dessus de mes yeux marrons. Je me souris. Je suis une femme fatale ainsi.
Et je me demande un moment si cette année sera différente des précédentes.
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Ardente
RomanceTout d'abord : Merci de prendre le temps de lire cette histoire, et j'espère que vous apprécierez ! Je m'excuse d'avances pour les nooooombreuses fautes, mais ça reste lisible (je connais à peu près mes accords mais des fois... l'erreur est humaine...