BATIM | Bendy x Boris (FR)

Chapitre IV : Balade intime

"Tu resteras pour toujours à mes côtés, hein...? Tu ne me trahiras jamais, d'accord...?" 

 

Cette phrase s'était évaporée dans l'atmosphère pendant que je dormais, bien au chaud, aux côtés du grand et tendre loup, ayant comme doux nom Boris. Je n'avais toujours pas remarqué ce côté "possessif" qui venait d'apparaître en moi, après avoir prononcé cette mystérieuse parole. Le monde des songes m'avait emporté avec lui jusqu'au beau matin, sans que j'en sois réellement conscient. La nuit avait été assez courte pour Boris et moi, et cela me déprimait grandement, mais malgré mon mécontentement, je gardais un faible sourire sur mon visage, afin de ne pas inquiéter mon ami... mais cette méthode ne fonctionna pas sur lui ; sa tête penchait et l'air sur son visage me dévoilaient toute son incompréhension ainsi que toute son inquiétude, mais je ne voulais pas de ça, je détournai, alors, la tête à toute vitesse, lui faisant maintenant dos. Je pouvais le sentir s'agiter derrière moi, sans doute parce qu'il ne comprenait pas la situation, et que ça l'angoissait, mais malgré cela, je ne changeai pas de position, restant tout à fait immobile. L'ambiance commençait à devenir de plus en plus tendue au fil des minutes, et sentant cela, je décidai d'intervenir, éloignant ainsi le silence qui venait de s'installer entre-nous, il n'y a même pas une minute.

"Nous... Nous devrions bouger un peu, tu veux te promener ...?"

Était-ce la seule idée que j'avais pu trouver en l'espace de 10 secondes, de la fierté couvrait mon bien-être en ce moment même, réussir à trouver un sujet de conversation en moins de 10 minutes, c'était un tout nouveau record pour moi ! Ne sentant toujours pas la voix de Boris atteindre mes oreilles, je penchai un peu la tête sur la droite pour le voir, du coin de l'œil. Celui-ci en avait profité pour prendre un paquet de provisions en m'entendant dire cela, peut-être pour ne pas être affamé pendant notre petite balade, qui sait ? Voir ses yeux, d'un noir profond, me dévisager tout entier me fit rougir et retourner la tête très rapidement, mais quelque chose vint la déplacer de nouveau, et, cette fois-ci, vers sa direction. Trop impuissant pour empêcher les mains de Boris de faire un tel geste, je le laissai faire, ne disant aucun mot. Pendant qu'il faisait ce mouvement, ses lèvres bougeaient gracieusement, laissant le tant attendu son de sa voix parcourir mes deux oreilles.

"Pourquoi pas ! Mais seulement si tu me fais la promesse de me laisser regarder ton beau visage, comme ça !"

Je lui répondis seulement avec un simple hochement de tête, et étrangement, cela lui faisait énormément plaisir. Comment je pouvais le savoir ? Eh bien, grâce au merveilleux et énorme sourire qu'il venait de faire. Nous nous mirent aussitôt à marcher après cela, oubliant complètement le monde qui nous entourait, nous avions notre propre monde à nous, un monde sans créateurs, sans traîtres. Les salles, étant dans cet atelier, se ressemblaient toutes, mais chacune avait sa propre histoire. Un certain sentiment de nostalgie nous atteignait à force de s'engouffrer dans cet endroit abandonné, ce silence pesant en fut la preuve d'ailleurs. Mes pas devinrent plus lent, et Boris l'avait bien remarqué, d'où son regard inquiet. Ce loup s'inquiétait pour un rien, mais je trouvais cela adorable et en même temps cela m'attristait fortement. D'un geste plutôt lent, je tapotais doucement son dos pour le rassurer.

"Je... Je vais bien, alors, ne t'inquiète pas trop...!"

Souriant de toutes mes dents, je continuais mon geste affectueux pendant une dizaine de secondes avant de reprendre joyeusement ma route. Ma conscience n'était pas tranquille après cela, elle était submergée par des milliers de questions ; allait-il mieux ? Me trouverait-il trop bizarre ? Ne devrais-je pas rester à côté de lui plutôt que de marcher droit devant lui ? Je baissai la tête tout en lâchant un soupir, peut-être que je m'inquiétai trop pour rien, ça, je ne pouvais le savoir. Une chaleur que je ne connaissais que trop bien recouvrit ma main tout entière, nous avions, pour la deuxième fois dans la journée, nos mains totalement collées l'une à l'autre, et ce simple geste supprima, de mon cerveau, toutes les questions que je m'étais posées à moi-même. Mes yeux rencontrèrent les siens, et ne les quittèrent pour rien au monde. Nous continuèrent notre fameuse promenade dans cette position ; nos mains ne faisant plus qu'un, et nos yeux se noyant dans la pupille de l'autre. 

Mais le moment que je redoutais le plus venait d'arriver, et très rapidement en plus ; sa chaleur disparaissait de plus en plus de ma main, mais je ne voulais pas de ça ! Avant qu'elle ne disparaisse complètement, je la pris et l'emprisonnai de toutes mes forces, sans pour autant lui faire mal, à l'aide de ma propre main. De l'embarras pouvait clairement se voir à travers mon visage, je ne pensais pas que j'étais capable de faire quelque chose comme ça. Depuis qu'il était revenu dans ma vie, je découvrais mes facettes cachées, que je n'avais jamais aperçues, jusqu'à aujourd'hui en tout cas.  Boris n'avait pas l'air de trouver cela étrange, au lieu de faire une tête apeurée, il ne fit qu'un simple sourire à la place, tout en gardant le silence. À chaque fois qu'il souriait de la sorte, ça me perturbait beaucoup, ne pas savoir la véritable raison de ce petit sourire m'énervait vraiment, à ce moment précis, mon seul souhait était d'être dans sa tête pour en savoir plus sur ses pensées, mais cela m'était hors de portée, malheureusement... Je me contentai de soupirer, pour la centième fois, et de garder sa main bien au chaud tout au long de notre fameuse balade. Après quinze minutes de marche, nous nous arrêtâmes devant la salle la plus éloignée de l'entrée de sortie, celle-ci n'avait que 2 chaises et une grande table à l'intérieur. Mais bien que cette salle ne soit que très peu aménagée, elle n'en restait que plus belle, cette salle n'était dédiée seulement que pour nous deux, pour moi ainsi que Boris. 

Je pris direction de l'une des deux chaises, emmenant avec moi le grand loup, et m'y installai sans plus tarder. Le contact de mon postérieur sur le dessus de cette vieille chaise fit un énorme bruit qui enveloppait toute la pièce, ce meuble à quatre pieds fut très âgé, et donc le moindre contact avec elle la faisait grincer. Cela m'avait légèrement fait sursauter, mais je fis comme si rien ne s'était passé, espérant au plus profond de mon âme que Boris n'ait rien vu. Mais, malheureusement pour moi... Ce vilain loup avait absolument tout vu, jusqu'aux moindres détails ! Il se pencha vers moi et me chuchota, d'une voix suave, des mots qui me rendirent tout rouge. Je venais de découvrir une de ses nouvelles facettes, une facette totalement séductrice et irrésistible qui me faisait perdre la tête.

"Tu sais que tu es adorable à 100% ? Tu devrais faire attention... De vilaines personnes pourraient venir... te manger."

► Chapitre V : Découverte