Chapitre 1

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- hé hé hé tu fais quoi le minus ?

L'angoisse monta tout à coup en Yann, les yeux écarquillés, il ne s'était guère attendu à ce que leur preneur d'otages s'adresse directement à lui alors qu'il y avaient de nombreuses autres personnes assises à même le sol juste à ses côtés.

- c'est juste qu'il fait très chaud ici.

Sa justification se fit d'une voix vacillante et l'homme armé debout à quelques mètres de lui le fusilla du regard, le message était clair et il remit aussitôt sa veste à capuche sur lui, mieux valait ne pas tester les nerfs de ce dernier, c'était plus prudent.

Le dos calé contre l'autre côté du mur, cette scène arracha un petit sourire en coin chez Martin, c'est fou comme les gens étaient coopératifs dès qu'un flingue était pointé dans leur direction, ça ne loupait pas. Contrairement à ceux qui étaient assis à côté de lui, il ne sursauta pas quand leur preneur d'otages abattit le gardien de la banque sans sourciller, il fut surpris en revanche de voir le poivre et sel à la veste à capuche se lever dans la seconde qui suivit et mettre les mains en l'air.

- ne bouge pas, toi !

- du calme, je m'appelle Yann Barthès, je suis médecin urgentiste au Tyree Medical Center, je peux l'aider, laissez-moi juste...

- oups, trop tard.

L'annonce du malfaiteur s'était faite dans un sourire sadique juste après avoir pris le pouls du pauvre homme qui baignait dans une mare de sang à présent.

- allez, on s'allonge ! On s'allonge j'ai dit !

Le médecin fusillait du regard l'homme armé à quelques mètres de lui, il faisait tout pour se contenir, quelqu'un qui avait si peu de respect pour la vie humaine avait le don de le mettre hors de lui .

- quoi ? Pourquoi tu me reluques comme ça ? T'as quelque chose à me dire le minus ?

Yann resta bouche bée et Martin ne put s'empêcher de se mêler à la conversation à son tour, l'heure était grave, ils ne pouvaient pas se permettre de perdre un nouvel otage.

- il n'est pas trop tard pour arrêter le massacre.

- fallait lui dire ça à lui cow-boy !

Le preneur d'otages lui désigna le corps sans vie du gardien de la banque et Martin se mit à soupirer, d'accord il portait un Stetson sur la tête mais ce n'était pas une raison pour lui donner ce surnom tellement peu original, si ?

- allez, baissez-vous tous derrière le bureau du directeur ! Si vous bougez, vous êtes morts ! On veut toutes vos valeurs : bijoux, téléphones, porte-feuilles, tout ce que vous avez sur vous !

Joignant le geste à la parole, sa complice fit alors le tour des otages avec un grand sac poubelle ouvert devant chacun d'eux afin de récolter leurs biens si précieux.

- couvre-le Holly, mets quelque chose sur lui, vite !

L'homme armé désigna d'un simple geste de la tête le corps sans vie du gardien de la banque et Martin se mit à applaudir ironiquement au ralenti.

- bravo, toutes mes félicitations ! C'est censé effacer ce que vous avez fait ?

- t'as vraiment une grande gueule toi, jamais tu la fermes ? Sympa ta petite étoile sinon.

Les yeux de Martin se dirigèrent aussitôt sur sa propre ceinture, le message était clair, Deacon venait de comprendre qu'il était marshall et il n'allait pas lui faire de cadeau dorénavant.

Les risques du métierWhere stories live. Discover now