Je l'aimais encore.

Chapitre I : Hurt.

Seize heures. La sonnerie retentit, mettant fin à cette journée d'ennui.

Juvia Lockser est peut-être la seule élève à sortir de l'établissement seulement accompagnée de son ordinateur, comme pouvaient en témoigner les élèves qui se réunissaient en bande. Mais Juvia s'en fichait éperdument, et elle préférait être seule. La bleue était une de ces personnes qui favorisaient la solitude. Un peu associable sur les bords, elle l'était. Les amis, et l'amour, ça faisait mal.

La jeune femme sortit son téléphone, et soupira. Gajeel, son colocataire l'avait encore bombardée de messages pour qu'elle aille faire les courses. Ne pouvait-il pas le faire lui-même puisqu'il ne travaillait pas ? C'était insupportable, et Juvia soupira de nouveau. Tant pis, ils mangeraient des pizzas ce soir, et cela allait très bien aller. La bleue longea des établissements, pris des petites ruelles, pour enfin arriver à son logement dans lequel elle s'enferma avec un certain empressement. Juvia déposa son sac à l'entrée, et enleva ses chaussures qu'elle déposa soigneusement dans le petit meuble en bois. Elle rangea aussi celles de Gajeel, par la même occasion.

Celui-ci était allongé dans le canapé, sur son ordinateur. Juvia s'y attendait à vrai dire. Elle sourit en le voyant, et alla déposer un baiser sur sa joue. Le jeune homme se redressa, et la regarda.

- B'jour Ju'. T'as fait les courses ? s'enquit-il.

- Non. J'étais fatiguée, j'ai préféré rentrer tout de suite.

- T'as vu Ultear, aujourd'hui ?

- Non, elle est malade, répondit Juvia en s'étirant.

Gajeel simula un acquiescement de tête, et s'en retourna à son ordinateur. Juvia soupira encore une fois. Ultear était une amie de Juvia. Enfin, les deux jeunes femmes s'appréciaient, cela n'allait pas jusqu'à une amitié fusionnelle et magnifique, mais elles s'appréciaient. En plus, la brune était un peu comme Juvia. Une ermite. Toujours claquemurée dans sa chambre. Donc le courant passait plutôt bien.

Juvia s'enferma de nouveau dans sa chambre, baladeur sur les oreilles. Elle voulait réviser pour ses examens en fin de semaine. Pour elle, les études primaient avant tout. Il n'était pas question de rater ce pour quoi elle avait tout sacrifié pendant un an et même un peu plus...

Le téléphone de la bleue vibra. Persuadée qu'il s'agissait de Gajeel qui était atteint d'une flemme aigue et qu'il lui avait envoyé un message pour qu'elle fasse à manger au lieu de venir la voir, elle prit le petit objet éléctronique avec un sourire amusé. Mais son sourire s'effaça lorsqu'elle vit l'envoyeur.

« De Erza : Coucou ? Juv'. Je voulais prendre un peu de tes nouvelles. Comment vas—tu ? »

Piquée au vif, Juvia tapa une réponse bien pimentée. Mais pourquoi est-ce qu'elle lui envoyait un message après ce qu'il s'était passé ?

« À Erza : Salut Erza. Je vais très bien. C'est vrai que j'ai passé la meilleure année de ma vie enfermée dans ma chambre à admirer ma tapisserie bleue cassée. Franchement, je pense que mon appart' devrait être classé dans les endroits les plus beaux de cette planète. Les paysages sont magnifiques depuis ma fenêtre car je peux apercevoir la station essence ainsi que les toilettes publiques. Enfin bref, que du bonheur. »

Juvia reposa rageusement son téléphone sur son bureau, et tenta d'avancer ses maths. Mais encore une fois, cette fameuse Erza l'interrompit.

« De Erza : Ah. Ça va pas mieux toi on dirait. »

Juvia enragea totalement.

« À Erza : Comment voudrais-tu que j'aille bien ?! Hein ?! »

« De Erza : Je pensais que tu aurais tourné la page par rapport à ce qu'il s'est passé l'été dernier. »

« À Erza : Écoute Erza, si c'est pour me parler de ça tu peux tout de suite supprimer mon numéro de tes contacts, et m-o-u-b-l-i-e-r. D'ailleurs, ce n'était pas ça que j'avais demandé de faire à toi, Natsu, Jellal et tous les autres ? »

« De Erza : Personne ne l'a fait. Écoute Juvia, à part deux personnes dont je ne citerais pas le nom, tu sais que tu es très importante pour nous. Et nous voulions savoir si tu voulais bien passer l'été avec nous, après tes partiels. »

Le cœur de Juvia rata un battement. Retourner à Fairy Tail ? Revoir Erza, qui était quand même sa meilleure amie ? Même après ce qu'il s'était passé ? Les doigts tremblotants, Juvia répondit à la rousse.

« À Erza : Ils seront là ? Enfin... Tu vois de qui je parle. »

« De Erza : Oui. »

Alors cela n'allait pas être si simple. Juvia regarda dehors. Il serait peut-être temps de s'expliquer en adultes matures et responsables, non ? Si jamais elle passait toute sa vie à éviter les personnes de son malheur, jamais elle n'avancerait. Elle soupira, encore et encore, jusqu'à taper sa réponse à Erza.

« À Erza : Je serai à Magnoria, cet été. Avec vous. »

Et cela risquait d'être l'été le plus compliqué de sa vie.