Les Marques de Gaïa

Prologue

Éternelle déesse

  L'éternité. Personne ne sait vraiment ce que c'est, chaque être vivant passe sa vie à essayer de la définir sans même pouvoir réussir à approcher de la vérité qui l'entoure. Elle est toujours auprès de nous, chaque seconde de notre vie, chaque seconde de notre existence, sans même que l'on ne puisse deviner sa présence. Je flottais dans l'éternité.

  Je me retrouvais en moi-même, dans les méandres les plus profonds de mon âme. J'étais en paix, plus rien n'existait.

  Quelques sons étouffés, comme provenant d'un lointain souvenir surgissaient par moment. Et je pouvais entendre au loin une voix, comme un murmure chuchotant de douces paroles dont je ne percevais pas le sens.

  Je me dirigeai vers cette voix qui semblait m'hypnotiser et c'est là que je la vis : Dieu. Je ne suis pas grand-chose dans ce monde pour pouvoir affirmer que Dieu est une femme, mais je n'aurais su qualifier autrement la personne qui me faisait face. Elle irradiait de puissance et de beauté. Elle possédait d'immenses ailes aux plumes aussi blanches que ses longs cheveux ondulés, ses yeux et ses lèvres se paraient d'une teinte rouge sang qui contrastait terriblement avec sa peau diaphane, mais ce qui retint particulièrement mon attention, c'était ses avant-bras. De magnifiques tatouages décrivant des entrelacs d'écriture incompréhensible étaient encrés dans sa peau, s'étendant du coude jusqu'au bout des doigts.

  – Je te souhaite la bienvenue, chuchota la femme d'une voix cristalline.

  À ces quelques mots, il ne me sembla pas voir ses lèvres bouger.

  – Qui êtes-vous ? lui demandai-je en fronçant les sourcils.

  – Je suis tout, et je ne suis rien (cette fois, j'en étais sûre, elle n'avait pas remué ses lèvres). Je suis partout, et je ne suis nulle part. Tu comprendras plus tard mon enfant, mais sache que sans moi, tu ne serais pas de ce monde aujourd'hui.

  Elle se tut. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle voulait dire, mais je sus d'instinct qu'elle disait la vérité.

  – Êtes-vous une déesse ?

  J'avais lancé ça d'une petite voix, intimidée par l'aura puissante et divine qui émanait de cette femme. Elle me fit un sourire rassurant, comme une mère sourirait à son enfant avant de répondre à ma question :

  – Oui, si tu veux. J'ai reçu beaucoup de noms durant ma vie, mais appelle-moi Gaïa.

  – Gaïa ? Comme... Comme la déesse grecque originelle, la toute mère ? balbutiai-je abasourdie.

  – C'est exactement ça.

  – Pourquoi êtes-vous là, Gaïa ?

  – Parce que je fais partie de toi, tout simplement. Écoute, nous n'avons plus beaucoup de temps et... Tu dois faire un choix. Me suivre ou rester ici.

  – Rester où ? Je ne comprends pas ?

  Je vis une lueur de tristesse passer dans ses yeux.

  – Tu es entre la vie et la mort, mon enfant, me dit-elle. Tu peux choisir de rester en vie, ou de mourir et de rejoindre le destin qui t'attend depuis ta naissance. Mais sache que si tu choisis de vivre, tu seras plongée dans le coma... Et tu n'as pas beaucoup de chance d'en sortir. Et à ce moment, je ne serai plus là pour toi.

  J'écarquillai les yeux. J'allais mourir. Mourir... Pourquoi ? Je n'en savais rien. Avais-je une famille ? Des amis ? Je ne savais plus. Je laissai mon regard glisser sur la silhouette svelte de la déesse, et mes yeux croisèrent les siens. Là je sus ce que je devais faire et je lui tendis la main afin de partir avec elle. Son contact me donna l'impression de m'éveiller enfin. Ce fut la dernière chose dont je me souvins avant de plonger dans le noir.

.~'~.~'~.~'~.~'

Bonsoir mes petits oiseaux :)

Bienvenue dans l'histoire abracadabrantesque d'Ambre ! J'espère que l'univers dans lequel elle s'apprête à plonger vous passionnera autant qu'il me passionne de jours en jours.

J'espère aussi que la nouvelle couverture du livre et son nouveau format vous plairons, et que les quelques légères modifications de l'histoire que j'ai pu effectuer vous permettrons une lecture plus agréable !

Première partie du chapitre un dans une semaine ;)

~Plume