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Mon Soleil

Le vent caressant ses cheveux bruns, le soleil éclairant ses joues naturellement rosées, Thomas ferma ses yeux, laissant ses cils s'entremêler, profitant des chaleurs de l'été. Il laissa son dos toucher le sol, s'étalant doucement sur le sol froid du bâtiment. Ses lèvres s'entrouvrirent afin de profiter de l'air pur, et, alors que sa respiration devenait régulière, un obstacle vint lui priver de la lumière du soleil qui réchauffait sa peau.

Ses yeux s'ouvrirent alors, délicatement, et peu à peu, un visage fin et souriant lui apparut. Il tendit sa main doucement vers la joue de celle qui l'avait réveillé, caressant du bout des doigts la joue du visage fin.

« Mon Soleil... »

Thomas sourit paisiblement, tandis que celle qui était au dessus de lui, positionné à quatre pattes, se pencha lentement vers le beau visage du brun, laissant quelques mèches de ses cheveux noirs coupés court caresser la douce peau de Thomas.

Puis, l'aîné glissa sa main vers le cou de son vis-à-vis, et d'une légère pression sur celui-ci, il fit pencher la tête de la jeune fille, juste assez pour que leurs lèvres se frôlent. Celle aux cheveux corbeaux passa, avec toujours autant de délicatesse que leurs autres gestes, l'une de ses mains sous la nuque de son partenaire, et l'autre dans ses doux cheveux bruns afin de soulever doucement la tête de Thomas, qui se redressa légèrement sur ses coudes.

C'est alors que, enfin, leurs lèvres se rejoignirent, la fille menant la délicate danse de leurs lèvres. Leur baiser passionnel fut court, mais lorsque leurs lèvres se séparèrent, Thomas se laissa retomber sur le sol, sa bouche s'ouvrant fortement pour aspirer le plus d'air possible, ses yeux clos pour lui permettre de se concentrer uniquement sur sa respiration.

« C'est incroyable, il fait soleil depuis 2 mois... »

La femme qui le couvait du regard, sourit.

« C'est parce que tu m'as demandé de briller pour toi... »

Thomas laissa un petit rire s'échapper de ses lèvres, et lorsqu'il se bascula sur le côté, espérant y trouver celle qu'il aimait, son sourire s'estompa ne la trouvant plus à ses côtés.



Le lundi suivant, comme à son habitude, Thomas se dirigea vers le toit du bâtiment dans lequel il aimait rester, ce bâtiment coupé de tout.

Lorsqu'il leva la tête vers la porte qui menait à l'air libre, le nombre de marches lui parut infini.

Montant une à une les marches, il finit par arriver à la porte, sa main toujours s'appuyant sur la rambarde de l'escalier.

A peine la porte franchie, il se laissa tomber sans douceur sur le sol, son poitrail se soulevant bruyamment et irrégulièrement.

Sa respiration saccadée se calma, et lorsqu'il rouvrit ses yeux qu'il avait fermé seulement un court instant, il découvrit la jeune femme, toujours aussi souriante, à quelques centimètres de son visage. L'aîné lui rendit comme il pouvait un sourire, petit, mais il ne possédait pas plus de force.

De son pouce, la femme caressa les lèvres devenues bleutées de son amant, puis elle lia leurs mains délicatement, ne voulant pas blesser son ainé si fragile. Les doigts de "son Soleil" lui réchauffaient ses mains étrangement froides par ce beau jour ensoleillé.

Ses lèvres décolorées par le froid qui lui saisissait le corps, Thomas articula quelques mots tremblotant.

« Je t'aime, mon Soleil, mais pourquoi ne réchauffe-tu plus mon corps comme tu réchauffe mon cœur? »

Le beau sourire de l'élue de son cœur se fana un très court instant, mais illumina de nouveau son visage lorsqu'elle prononça ces mots:

« Veux-tu que je t'emmène à un endroit où tu n'auras plus jamais froid, et où je brillerai pour toi chaque seconde de notre vie? »

Comme toute réponse, Thomas hocha timidement la tête avant de saisir la main que lui tendait son éternel Soleil. Une fois au niveau de sa petite amie, l'ainé tira sur le col de la jeune fille asiatique, posant ses lèvres froides délicatement sur les lippes chaudes qui lui réchauffait tout le corps.

Thomas ferma alors les yeux, profitant entièrement de ce dernier baiser passionnel.


2 mois auparavant

Thomas se leva de son siège, et alla se poster près de sa copine endormie. Il scruta la petite foule qui le regardait, la plupart des personnes qui la constituaient pleuraient.

« Notre rencontre n'était pas digne d'un film romantique. Nous nous sommes rencontrés à cet hôpital où nous suivions le même programme de cure, pour espérer augmenter notre temps de vie réduit par cette maladie pulmonaire chronique qui était notre plus grand point commun. Tu es arrivée après moi, et les jours que j'avais passé là-bas, avant que tu viennes éclairer ma vie, étaient pluvieux et orageux.
C'était au premier jour de soleil que je te connus au centre dès que tu fus arrivé, et dès que nos regards s'était croisés, tu m'avais souris, réchauffant immédiatement mon cœur. Ce jour là, tout allait sûrement trop vite, nous nous étions embrassés.
Tu fus, et tu seras pour toujours mon Soleil, mon Soleil qui m'éclaira jusqu'à la fin de ma vie. »

Mon Soleil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant