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On a tous déjà eu un matin qui nous semblait parfait. Nous nous réveillons paisiblement et l'alarme infernale de notre réveil n'est pas encore déclenchée. La lueur du soleil nous chatouille le bout du nez et les oiseaux gazouillent. Nous nous sentons comme sur un nuage. Bien entendu, les bonnes choses ne durent jamais bien longtemps, il faut le dire. Au moment bien précis où mes deux yeux s'ouvrent la pensée qu'aujourd'hui est le jour de la rentrée scolaire traverse mon esprit. C'est l'effondrement de ma vie paisible estivale. Le retour terrifiant et remarqué de la réalité. Mon nuage est devenu de la pluie, une pluie lourde, acide. Les vacances sont terminées.

Les journées qui me permettaient de lire un roman pour mon simple bonheur personnel sont maintenant disparues. Ma prochaine lecture expliquera sûrement en détail la vie d'un scientifique inconnu de tous. Ainsi, je devrai rédiger un texte et faire en une présentation orale devant ma classe.

Contre ma volonté, je tends la main vers mon téléphone et regarde l'heure avec dégoût. Je dois être dans le bureau du directeur pour neuf heures. Il ne me reste maintenant plus que deux heures. Je chigne pour ensuite me rouler en boule sous mes couvertures comme un enfant. Je n'en peux plus et ma journée n'est même pas encore commencée! Je n'ai pas d'autres choix que de me lever et de me préparer à affronter cette journée qui s'annonce éprouvante dans tous les domaines.

Je prends mes vêtements et me dirige vers la salle de bain. Je verrouille la porte derrière moi et j'actionne le robinet pour permettre ainsi à l'eau chaude de couler. La pièce s'humidifie facilement pendant que je me lave. Mes cheveux sont attachés en chignon ébouriffé sur le dessus de mon crâne, question qu'ils ne se mouillent pas. Une fois séchée, je revêts mes jeans bleus et une simple chemise carottée.

Après avoir avalé le peu de nourriture que mon estomac ai pu accepter, je sors de ma maison accompagnée par mes deux fidèles acolytes, Abigail et Oliver, pour aller trouver la partie adolescente de la meute à l'extérieur. Je leur fais signe de la main. Après m'avoir répondue, nous prenons le chemin de la forêt vers Union Creek. Mes pas s'enchaînent sans conviction, sans avoir de but précis: je ne fais que suivre la route. Évidemment, je suis seule dans mon coin, tout comme mon frangin. Pas que je ne me sois pas encore fait d'amis, mais le matin j'ai un air terrible, je n'attire pas la conversation.

- Salut! je tourne la tête vers la droite et Hailey me sourie gentiment. Elle est bien la seule qui est heureuse en ce matin.

- Bonjour! tu vas bien? je lui demande par politesse, et automatisme.

- Aussi bien qu'une adolescente de dix-sept ans peut aller le jour du retour en cours... mais je sais que tu es plutôt anxieuse pour aujourdhui, je connais, ne t'inquiète pas. Mon frère et moi sommes allés habiter en Espagne il y a deux ans. Je suis revenue et il est resté. Il revient enfin dans quelques semaines si je ne me trompe pas...

- Tu as un frère?

- Ouais, j'ai un grand frère, il est là-bas pour aider les meutes locales. Les chasseurs sont plutôt très actifs là-bas, c'est l'Europe après tout, puisque c'est plus peuplé, les meutes ont beaucoup moins d'espace qui leur est réservé. Il s'appelle Adam, il a 18 ans et si je peux me le permettre la maturité n'est pas sa principale qualité!

Je hoche la tête, la conversation reste là, quand je dis que je ne suis pas d'humeur le matin. Bien entendu, marcher me fait le plus grand bien, ça me réveille.

La civilisation apparaît devant nous et le bruit des voitures résonne jusqu'ici. Les plus jeunes partent en accompagnant ma sœur avec eux vers le primaire. Moi, je suis les autres jusqu'au bâtiment que j'ai évité tout l'été. L'école a une allure des plus normales, un bâtiment sombre et gigantesque avec une dizaine de porte autour de celui-ci. En haut de celle vers laquelle nous nous dirigeons, c'est écrit « Entrée des élèves porte 1 ». Effrayant. Je sais. Il est maintenant trop tard pour esaayer de retarder le moment fatidique. J'ouvre moi même la porte vers mon enfer. J'entre dans la bâtisse et... il ne me manque pas d'air pour respirer et je peux toujours bouger, finalement je n'en suis pas morte, mais qui me dit que les cours ne tuent pas au États-Unis? L'école est peut-être inoffensive mais les salles de classe sont peut-être dangereuse... Je dois avouer le sommeil me manque vraiment! Je me tourne vers la meute en baillant. Je n'ai pas du tout envie d'affronter cette journée, maismon gentil grand frère en décide autrement, c'est ainsi que je suis traînée par sa main qui tire mon épaule, jusqu'à dans le secrétariat.

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