🌻Dix-huit🌻

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CATALIA.



__ Mon sucre dépêche-toi, on va être en retard, s'écrie Victoria depuis le bas des escaliers.

Je lève les yeux en l'air agacée par tant de pression. Depuis que je vis avec elle, j'ai remarqué une chose: sa capacité à me mettre la pression pourtant on a encore tout le temps. Et puis moi, j'aime pas quand on me frustre ou me presse. J'aime prendre tout mon temps quitte à faire chier les autres. Une fois de plus je peste contre Casey qui est à l'origine de tout ça. Elle a tant parlé de moi à ses parents qu'ils ont voulu me rencontrer avec ma tante, à l'occasion un dîner spécial est prévu. J'aurais pu désister si seulement Casey n'en avait pas parlé à Vicky qui est encore plus impatiente que moi. Je n'aime pas ce genre de rencontres, parce que forcément ses parents voudront savoir des choses sur moi et comme je ne suis pas apte à me dévoiler entièrement, ça posera problème.

L'unique personne qui est au courant de tout ou de presque tout, c'est ma tante. Nous n'avons jamais vraiment eu l'occasion d'aborder LE sujet qu'il ne faut surtout pas étaler, et ça me va ainsi. Je ne souhaite pas discuter de tout ce désastre qui a marqué ma vie à jamais, je préfère garder cette histoire dans un coin sombre de ma tête et cauchemarder sur ça chaque nuit. C'est ma lutte, et non celle d'une autre personne. Ce sont mes problèmes, et je peux les gérer toute seule.

__ Wouah mon sucre c'est beau, souffle Vicky dans mon dos.

Prenant conscience de ma nudité, je réagis au quart de tour et me précipite sur le lit pour attraper la serviette que j'enroule négligemment autour de moi en grognant.

__ Putain Vicky tu ne pouvais pas frapper avant d'entrer?

__ P...pardon, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, c'est juste que j'étais venue voir si tu...

__ C'est bon, la coupé-je froidement, qu'est-ce que tu veux?

Décontenancée par la tonalité de ma voix, elle se renfrogne et ne sait plus où se mettre. Je suis loin d'être prude, mais il y'a certaines choses qui ont du mal à passer. J'ai toujours tendance à mal réagir lorsque je me sens nerveuse, ou en danger. Là je suis gênée qu'elle m'ait vue dans ma totale nudité, ça ne passe pas. Je ne la connais pas suffisamment pour la laisser prendre ses aises de cette façon, certes elle s'est tout le temps montrée généreuse et serviable envers moi, n'empêche je reste malgré tout sur mes gardes.

Elle n'a toujours pas bougé d'un iota visiblement choquée par la froideur de ma voix. Je soupire en prenant conscience d'avoir eu une réaction un peu exagérée. Toutefois je ne lui présente pas mes excuses et la fixe pour qu'elle réponde.

__ Je...venais voir si tu étais prête, murmure-t-elle.

__ Bientôt, je réponds en adoucissant mon ton.

Elle hoche la tête et se retourne pour partir. Sauf qu'elle s'arrête et pivote pour ancrer son regard dans le mien.

__ Ton tatouage, je parlais du tatouage que tu as au bas du dos, je le trouve magnifique.

Et sur ce elle s'éclipse me laissant seule. Lentement, je dénoue ma serviette et me retrouve à poil devant le miroir. Je me tourne sur le côté et observe le dessin au bas de mon dos. C'est une fleur. Une cattleya pour être plus précise. Une orchidée de mon pays maternel: la Colombie. Je me la suis faite tatouer pour ne jamais oublier d'où je viens. Même si j'ai eu très mal lorsqu'on me tatouait, je suis plutôt fière du résultat. Cette orchidée donne l'impression d'éclore et est tachée de rouge et de noire. Elle occupe tout le bas de mon dos, et mine de rien je suis fan de ce dessin.

Je déteste t'aimer. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant