L'île au manoir (1947)

  17 février 1947, la famille Malo était en pleurs.
  C'était l'anniversaire du jour où, un mari et sa femme eurent un grave accident en voulant se réfugier en Suisse, pour fuir la guerre, qu'il y eu 4 ans auparavant en France.
Leurs enfants, maintenant orphelins étaient quatre:
-

l'aîné s appelait Jean, il avait bientôt 18 ans;
-la cadette se nommait Lisa et elle venait d'avoir 15 ans;
-les jumeaux, Tania et Émilien âgés de 9 ans, étaient plutôt sérieux et calmes pour des beinjamins.

  "Pourquoi papa et maman ont-ils voulu partir de la France Jean? demanda Émilien.
-C'était pendant la guerre, alors ils voulaient fuir pour notre bien...
-Mais on a dû se débrouiller seuls car des Allemands les ont fusillés et sont morts tout de suite. finit Lisa
-Arrète de me couper la parole Lisa! retrancha Jean.
-Arrète toi aussi de faire le grand, ce n'est pas parce que tu est l'aîné de nous quatre que tu dois toujours nous donner des ordres! cria sa cadette.
-Et bien si, car je dois vous élever comme l'aurait fait maman et papa!
-Mais tu ne leur ressemblent pas et tu ne sera jamais comme eux! hurla-t-elle en ayant des larmes de rage pleins les yeux."

  Mais Tania et Émilien remarquèrent que des petites lumières bleues apparaissaient dans leur jardin.

  "Heu... Lisa, Jean... dit Émilien.
-Il y a des choses étranges dehors... compléta Tania.
-Attendez, pas maintenant, on essaye de discuter! répondirent-ils ensemble avec l'air encore plus énervé.
-Mais...
-Qu'est-ce qu'il y a!? soupire Lisa d'une forte voix.
-Regardez dehors! C'est bizarre. dit Tania en tremblant.
-C'est quoi ces choses? chuchota Jean.
-Il faut aller voir ça! proposa Émilien.
-Oui! déclara la beinjamine."

  Ils courèrent alors vers les lueurs puis, s'arrêtèrent devant-elle, les yeux grands ouverts.
Les enfants ne bougèrent plus jusqu'à ce que les lumières ne s'en aillent dans la forêt. Ils les suivirent et arrivèrent dans une partie du bois qu'ils ne connaissaient pas et virent devant eux, un engin ressemblant à un petit voilier mais aussi à un wagonnet. À côté, il y avait une petite boîte en bois, tous deux recouverts de mousses.

  "Ouah! s'exclamèrent-ils en choeur.
-Mais qu'est-ce que c'est? demanda Émilien.
- Je ne sais pas, tu en penses quoi Jean? requestionna Lisa.
-Je pense que l'ont devrais les nettoyer et on verra après."

  Les jumeaux prirent la boîte et la rentrère à la maison pour s'en occuper pendant que les deux grands allèrent chercher de quoi restaurer le voilier.
Quand ils eurent finit, Lisa prit le coffret, l'ouvrit et en sortie un carnet orné de fines dorures, Émilien remarqua qu'une petite pierre ronde avec un trou au centre était tombée au sol.
Il la ramassa discrètement et la cacha dans sa poche.

  "Ouh! Il est magnifique! s'exclama Lisa.
-Oui, mais je l'ai déjà vu quelque part quand j'était petit. remarqua alors Jean en scrutant le livret.
-Regardes à l'intérieur. proposa Tania.

  Émilien prit et ouvrit le livre. De belles images et pleins de mots recouvraient les pages jaunies du carnet.

  "Il y a une image de ce voilier sur des rails dans l'eau. vit Lisa en montrant la page.
-On dirait les rails de la gare et l'inondation du Rhin d'il y a deux jours.
-Oui et c'est étrange. Nous devrions peut-être aller là-bas? proposa l'aîné.
-Et on emmene l'engin avec nous. finit le petit jumeau."

  Ils partirent à la gare en traversant le village de Sauverny.
L'entrée du bâtiment était barrée mais ils avaient réussis à voler les clés d'un ancien contrôleur et il y avait un marteau dans leur sacoche. Les enfants rentrèrent, l'eau leur montait jusqu'au genoux mais ce n'était que le dernier de leurs nombreuses préoccupations, donc ils marchèrent jusqu'au bout du quai.

  "C'est la même chose que sur l'image du livre! s'exclama Tania surprise par cette ressemblance.
-Oui c'est vrai. confirma Jean.
-Tu penses qu'on devrait mettre le wagon sur les rails pour voir si on trouve quelque chose?
-Qui ne tente rien n'a rien, donc oui allons y."

  Les deux grands mirent l'engin sur l'eau et montèrent dessus suivis par les beinjamins.
Le trajet se déroula sans embuches et Émilien s'amusait à regarder à travers son caillou.

  "Qu'est-ce que tu regardes Émilien? demanda sa jumelle.
-Dis-moi, vois-tu quelque chose sur l'eau là-bas?
-Non, juste l'horizon, pourquoi?"
Il lui tendit la pierre et elle regarda dans la direction montrée pas son frère puis, l'enleva et la donna aux aînés qui regardèrent à leurs tours

  "Regardez là-bas avec le caillou, il y a une île avec un manoir.
-Tu penses qu'il faut aller voir Jean? questionna Lisa.
-Je ne sais pas.
-Moi, je suis sûr que ce n'est pas une coïncidence, donc, il faut y aller. répondit Émilien.
-D'accord, alors direction l'île au manoir! décida Jean."

  Ils arrétèrent le véhicule et se dirigèrent vers la maison. Émilien se permis d'ouvrir la porte et les orphelins se retrouvèrent face à une salle qui comportait, cinq chaises, un long bureau arrondi et quatre consoles de marbre avec quatre bandeaux sertis d'une pierre, comme celle qu'avait les enfants.

  "Il manque une pierre sur celui là. remarqua Lisa en pointant du doigt un de ces accessoires.
-Il faut sûrement mettre le caillou qu'Émilien a trouvé dedans."

  Il mit la breloque dedans et chaque enfant en prirent un.
À ce moment là, ils furent choqués. Cinq personnes au corps presque transparent étaient face à eux.
Une femme et un homme s'approchèrent des jeunes et dirent:
  "Vous nous avez tellement manqué.
-Maman! Papa! s'exclamèrent-ils en choeur avec un sourire jusqu'aux oreilles.
-Nous sommes heureux de vous avoir enfin à nos côtés.
-Nous aussi mais, où sommes nous? demanda le futur majeur.
-Et qui sont ses trois autres personnes avec vous? ajouta la cadette.
-Nous vivons tous les deux sur cette île "fantôme" avec votre tante Taylor, votre grand-oncle Olympe et votre grand-mère Katherine.
-Pouvons nous vivre ici avec vous cinq? questionna Tania.
-Si vous voulez et vous pourrez aussi sortir de l'île comme vous voudrez pour retourner à Sauverny. répondit le père.

Tania, Lisa, Émilien et Jean décidèrent de rester vivre au manoir, avec leur famille et si, vous vous demandez pourquoi et comment nous savons tout ça, c'est juste parce que nous avons toujours veillez sur nos enfants, depuis que nous sommes décédés.

FIN